Aide anti-inflation : les distributeurs sommés de donner leur accord avant le 15 mars

Le ministre de l’Économie s’attend à ce que les distributeurs donnent leur accord pour lancer une nouvelle aide anti-inflation. Le point.

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Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, somme les distributeurs de trouver un accord avant la mi-mars. En effet, face à la hausse des prix, le locataire de Bercy entend mettre en place un dispositif d’aide anti-inflation.

Pas de mars rouge

Le ministre de l’Économie persiste et signe.

« Il ne doit pas y avoir et il n’y aura pas de “mars rouge”. Je réfute cette expression qui fait peur aux Français », déclare Bruno Le Maire au micro de BFMTV.

Des négociations commerciales se sont tenues entre les industriels et les distributeurs. C’est dans le but de trouver un accord pour la mise en place d’une nouvelle aide anti-inflation. Il se pourrait toutefois que ces négociations se traduisent par de nouvelles hausses de prix dans les supermarchés dès ce mois-ci.

Cela étant dit, le locataire de Bercy espère compter sur un geste de la grande distribution. Un geste pour limiter l’effet de l’inflation sur le pouvoir d’achat des consommateurs. En effet, Le Maire s’attend à ce que dans les prochains jours, il y ait un accord collectif sur un certain nombre de produits.

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Un accord à appliquer le 15 mars prochain. Date à laquelle il entend lancer le dispositif d’aide anti-inflation. Il voudrait en fait réduire les prix de manière à ce qu’ils soient les plus bas possibles. Ce mercredi 1er mars 2023, Olivia Grégoire a fait savoir que l’idée d’un panier anti-inflation était toujours sur la table.

Cette dernière est, rappelons-le, la ministre déléguée au Commerce. Quant à Bruno Le Maire, ce jeudi 2 mars, il a laissé entendre que le gouvernement ne prévoit aucun nouveau geste.

« L’État a fait sa part. L’État protège nos compatriotes contre l’inflation à travers le bouclier énergétique (…) et un certain nombre de mesures de soutien », a-t-il soutenu.

Dramaturgie entre distributeurs et industriels

Alors que le ministre de l’Économie milite pour une nouvelle aide anti-inflation. Les distributeurs quant à eux pointent les multinationales qui réclameraient des hausses de tarifs exorbitantes. Des hausses qui selon eux sont injustifiées et manquent de transparence.

Parmi ces multinationales, on entend les noms de Danone et de Nestlé. Les industriels, de leur côté, s’indignent de voir livrer leur nom en pâture. Ils dénoncent le refus des distributeurs de céder tout en assurant qu’ils peuvent les démontrer.

25 à 30 % des grands industriels n’auraient pas trouvé d’accord avec les enseignes ce jeudi 2 mars au matin. C’est ce qu’en tout cas fait remarquer Richard Panquiault, directeur général de l’ILEC ou Institut de liaison des entreprises de consommation.

« Il n’y avait quasiment aucun désaccord les autres années. Jusqu’à il y a une semaine, nous étions à un niveau d’accords signés cohérent, mais depuis quelques jours, les signatures ne s’accélèrent pas comme les autres années », constate Richard Panquiault.

Ce qui ne sous-entend pas pour autant qu’ils ne trouvent pas d’accord dans les jours prochains. Ces derniers jours, les négociations avec un distributeur, dont le patron occupe actuellement plateaux et antennes, se seraient fait décrisper.

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Profiter de l’inflation

Les enseignes peuvent de leur côté brandir l’exemple des PME. Ces dernières ayant toutes signé depuis la mi-février, voire avant, et à des tarifs moins élevés que les grands industriels.

« Pour un même produit, nous avons constaté un écart de 50 % entre les hausses demandées par les PME et celles exigées par les grands industriels », affirme Jacques Creyssel, délégué de la FCD.

Ce dernier pointe également les hausses délirantes que demandent les grands industriels alors que le prix des matières premières baisse. Toujours selon le délégué, il y en a qui tente de profiter de l’inflation. Ils se disent que « c’est l’année ou jamais pour passer des hausses ».

En effet, grâce à leurs marques propres, les distributeurs ont à leur disposition des éléments de comparaison. Ils peuvent décortiquer leurs prix et ainsi, voir si les demandes des grandes marques sont raisonnables ou non.

Jacques Creyssel s’appuie sur les chiffres que l’Insee a sortis le 28 février pour étayer son propos. Selon l’institut, le taux de marge EBE sur VA des entreprises de l’agroalimentaire a monté de 15 points. Ce qui en fait son plus haut niveau depuis 15 ans, soit à 44,7 %, alors que celui du commerce est de 33,5 %.

Une hausse des prix de 10 %

En fin de compte, les prix d’achat nets devraient monter à 9 ou 10 %. Autrement dit, deux fois et demie plus que l’an dernier. Pour rappel, l’année dernière, les négociations commerciales s’étaient achevées sur un renchérissement de 3,5 %.

« Nous n’avons pas terminé de négocier avec les grands groupes, mais l’atterrissage devrait se faire autour de 90 % », pense Yves Claude, PDG d’Auchan Retail.

Le patron de Système U, Dominique Schelcher, misait quant à lui sur un +10 % de valse des prix d’achat. Le ministre de l’Économie, quant à lui, attend les résultats de cette partie de poker menteur. Lui qui semble tenir à cœur ce projet d’aide anti-inflation pour soutenir les consommateurs.

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Source : BFMTV

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