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Si début février Système U a annoncé un panier de « 150 produits à prix coûtant pour une durée indéterminée ». Carrefour va quant à lui lancer un panier anti-inflation de 200 produits à 2 euros. L’enseigne pense lancer ce panier à la mi-mars.
Carrefour : Un panier anti-inflation à lancer à la mi-mars
Le magasin Carrefour entend mettre en place son propre panier anti-inflation composé de 200 produits. Des produits vendus deux euros en moyenne et « à prix bloqués ». Alexandre Bompard, PDG de l’enseigne, a annoncé que ce dispositif durera de la mi-mars jusqu’à la mi-juin. C’était lors d’un entretien au Journal du Dimanche.
Dans le détail, ce dispositif implique 100 produits « du quotidien » comme lessive, couches pour bébé, pâtes à tartiner, farine, biscuits… Les 100 autres sont des produits labellisés « sains » (yaourts, œufs, légumes frais, pain, lait ou céréales) avec un Nutri-Score A et B.
Des produits commercialisés sous les marques Carrefour et Simpl. Ils ont choisi la composition du panier lors de tables rondes avec les clients du distributeur.
Carrefour : Un investissement de plusieurs millions d’euros
Le PDG de Carrefour a tenu à rappeler que l’enseigne a mis en place un panier de 15 fruits et légumes depuis un an. L’enseigne a vendu ces produits à moins de 1 euro et en a récolté de « très bons résultats ».
Le PDG souligne par ailleurs que ce nouveau panier anti-inflation représente un effort d’investissement de « plusieurs dizaines de millions d’euros ». À noter que l’entreprise Système U a annoncé début février lancer son panier de « 150 produits à prix coûtant ». Et ce, pour « une durée indéterminée ».
L’inflation en France s’est de nouveau accélérée en février. Elle a de ce fait atteint 6,2 % sur un an alors qu’en janvier elle était de 6 %. Ce taux s’est fait tirer en majorité par un bon nombre des prix dans l’alimentation de 14,5 %. C’est selon la première estimation de l’Insee publiée récemment.
Un dispositif de panier uniforme abandonné
En décembre 2022, la ministre des PME Olivia Grégoire avait évoqué un « projet d’un panier uniforme et commun à toutes les enseignes ». Cependant, la plupart des distributeurs ont rejeté ce projet. C’est suite à cet abandon que Carrefour a pensé à lancer son dispositif de panier anti-inflation.
Alexandre Bompard a déclaré au JDD avoir trouvé « un très bon accord » avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Celui-ci aurait décidé de donner à chacun le libre choix de définir les opérations qu’il souhaite.
Ce samedi 4 mars, la présidente de la FNSEA a également déclaré sur Franceinfo avoir rencontré Bruno Le Maire au Salon de l’agriculture. Ce dernier aurait selon Mme Christiane Lambert confirmé qu’il n’y aurait pas de panier anti-inflation. Elle a également affirmé que la FNSEA y était défavorable.
En effet, un panier anti-inflation casserait les prix et s’adresserait à tout le monde. Le premier syndicat agricole plaide plutôt pour des actions plus ciblées. L’exécutif demanderait plutôt aux distributeurs « de faire l’effort de marge moins », selon Christiane Lambert. Cette dernière prône quant à elle un chèque alimentaire pour les plus précaires.
« Il faut inciter les Français à mieux consommer, à choisir des produits bruts et frais, car les produits qui augmentent le plus sont les produits traiteurs », assure-t-elle.
Éviter des problèmes de concurrence
Franceinfo reporte que le ministère de l’Économie est en train de « préciser le dispositif ». Il ne s’agit plus d’avoir une liste précise de produits, avec des marques ciblées, car cela poserait des problèmes de concurrence. L’idée est plutôt de jouer sur les marges, entend-on du côté de Bercy.
Le ministère de l’Économie assure qu’il n’y a pas de risque de course à bas prix. Cela aurait été en défaveur des agriculteurs. C’était l’objet des échanges entre Bruno Le Maire et Christiane Lambert au Salon de l’agriculture.
Cela fait plusieurs semaines que le gouvernement promettait ce panier anti-inflation pour la mi-mars. Et ce, avec une liste de produits du quotidien « à prix cassés » si l’on en croit les dires du porte-parole Olivier Véran. Cela étant dit, le contour a toujours été flou.
La semaine dernière, la ministre déléguée chargée des PME, Olivia Grégoire, faisait allusion à d’autres formes possibles.
« Est-ce que ce sera un panier ? Un chariot ? Un autre effort des distributeurs ? Peu importe, tout ce qui compte, c’est qu’à la caisse, l’addition soit moins salée et que les distributeurs prennent leur part », avait-elle expliqué mercredi 1er mars.
Source : Franceinfo
