Livrets d’épargne : à quoi s’attendre côté rendements au 1er août 2023 ?

Les épargnants risquent d'être déçus par les nouveaux taux du Livret d'épargne (Livret A, LDDS, LEP) au 1er août.

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Les livrets d’épargne réglementés, en particulier le Livret A, séduisent de plus en plus les épargnants. Après des années de taux particulièrement bas, ces placements ont connu une hausse fulgurante de leur rémunération, boostés par l’inflation. Depuis le 1er février 2023, le taux d’intérêt du Livret A et du LDDS a atteint 3%. Le Livret d’épargne populaire, quant à lui, propose un taux exceptionnel de 6,1%.

Cependant, la question demeure : cette tendance haussière se poursuivra-t-elle lors de la prochaine révision semestrielle, prévue pour le 1er août ? Les incertitudes planent… Les experts restent prudents quant à une possible prolongation de cette dynamique positive.

Le taux du Livret A et du LDDS : Quelle sera la décision finale ?

Depuis le 1er février 2023, le Livret A a conquis les épargnants avec son taux d’intérêt fixé à 3%. En mai, les dépôts ont augmenté de 2,47 milliards d’euros selon la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Une augmentation considérable portant l’encours total à 399,9 milliards d’euros, frôlant la barre symbolique des 400 milliards. Cet engouement devrait, en principe, se maintenir.

En appliquant la formule de calcul réglementaire, le taux au 1er août 2023 atteindrait 4,10% (en prenant en compte l’inflation des six derniers mois, estimée à environ 5,6%, ainsi que le taux €STR du marché monétaire, prévu à 2,5%). Une augmentation d’un peu plus d’un point par rapport aux 3% actuels.

Une perspective réjouissante pour les 55 millions de détenteurs de ces livrets d’épargne ! Cependant, l’avenir du taux du Livret A demeure incertain. En effet, le gouvernement, un homme en particulier plus précisément, a le pouvoir de déroger à cette formule.

Déception à prévoir pour les épargnants avec le Livret d'épargne
Une tirelire – Crédits photos : iStock

Livret d’épargne : L’importance de trouver un équilibre

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, exerce une influence majeure sur le Livret d’épargne. Il pourrait recommander de limiter voire d’annuler cette hausse. Il souligne l’importance de trouver un équilibre entre les intérêts des épargnants et ceux des emprunteurs, en particulier dans le secteur du logement social.

L’économiste Philippe Crevel, spécialiste du Livret A, anticipe également une hausse plus modérée du taux du Livret d’épargne. Il estime que le taux pourrait se stabiliser autour de 3,5%. Un compromis entre le taux actuel et celui résultant de la formule de calcul, fait-il savoir.

En limitant l’augmentation du rendement du Livret A, le gouvernement pourrait inciter les Français à consommer davantage et à épargner moins. Une situation qui, potentiellement, favoriserait ainsi la croissance économique.

De plus, cette décision serait en accord avec la tendance actuelle à la baisse de l’inflation, prévenant ainsi une impopulaire réduction du taux d’intérêt dès la prochaine révision, en février 2024.

Quoi qu’il en soit, la décision finale sera prise après la confirmation du taux d’inflation en juin, prévue pour le 13 juillet. Les conséquences sur l’épargne des Français et sur l’économie nationale sont lourdes d’attentes et d’incertitudes. Une chose est certaine : cette évolution aura un impact significatif sur le coût des crédits immobiliers et influencera leurs décisions financières.

En attendant, le suspense reste entier quant à l’annonce officielle du taux du Livret A pour les prochaines semaines.

Qu’en est-il du LEP ?

Les détenteurs du Livret d’épargne populaire (LEP) devraient se préparer à une nouvelle réalité. Conformément à la tradition, le gouverneur de la Banque de France ajustera le taux en fonction de l’inflation le 1er août prochain. Celui-ci devrait donc se calquer sur celle du premier semestre 2023, soit 5,60%. Cette décision s’explique par le ralentissement de l’inflation, qui remet en question le rendement actuel.

Alors, certes, ce taux est attractif. Néanmoins, il représente une légère baisse de 0,5% par rapport au taux actuel de 6,10%. Cela pourrait décevoir les près de 10 millions de Français détenteurs de ce produit d’épargne destiné aux ménages modestes.

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