Ralentisseurs et dos d’ânes : vers une limitation stricte de ces dispositifs ?

Pour dissuader et, presque, sanctionner ceux qui roulent trop vite, en France, on trouve des centaines de milliers de ralentisseurs. Mais est-ce vraiment une bonne chose ?

© iStock

Si vous conduisez, vous connaissez certainement ces dispositifs. On les trouve sur les voies de circulation. Parfois appelés ralentisseurs ou dos d’ânes, ou encore cassis… Il en existe une large variété. Ces installations ont le don d’agacer les automobilistes. Et pour cause : elles peuvent causer des dégâts sur les véhicules des conducteurs distraits. Jusqu’ici, la loi ne logeait pas tous les ralentisseurs à la même enseigne. Or, depuis peu, on sait qu’ils doivent tous se conformer aux mêmes règles.

Comment expliquer de telles disparités ? Pour commencer, rappelons qu’il existe différentes catégories de ralentisseurs :

  • Les dos d’ânes : il s’agit d’une bosse, avec des bords arrondis.
  • Les cassis, qui se présentent un creux progressif sur la route.
  • Les ralentisseurs trapézoïdaux avec un plateau traversant et deux montants inclinés.
  • Les coussins berlinois : des rectangles en plastiques de couleur rouge.

Pour encadrer la mise en place de ces dispositifs, la justice se fondait sur un décret de 1994. Qui ne tenait compte que des dos d’ânes et des cassis. Sans s’étendre aux autres genres de « gendarme couché ». Or, le 30 avril dernier, la Cour administrative d’appel de Marseille a rendu une décision qui va corriger le tir…

Ralentisseurs : vers des normes plus strictes

Aussi appelés brises vitesses par nos amis belges, ces installations sont très courantes en France.  On en compte plus de 450 000 ! À l’image des ronds-points, les « gendarmes couchés » font partie des spécialités de l’hexagone, dont certains habitants se passeraient bien. Normalement, les ralentisseurs obéissent à des règles claires :

  • Ils ne peuvent se trouver que sur des voies constamment ou ponctuellement limitées à 30 km/h.
  • Ils ne peuvent être installés que dans les agglomérations, ainsi que sur les aires de repos.
  • Les ralentisseurs n’ont pas leur place sur les routes qui voient défiler plus de 3000 véhicules ou plus 300 poids par jour.

Or, jusqu’ici, les ralentisseurs trapézoïdaux et les coussins berlinois échappaient à ces normes. La décision de la Cour administrative d’appel de Marseille va donc avoir des conséquences concrètes pour les Français. Qui pourront maintenant signaler tous les types de ralentisseurs, en cas de non-conformité.

« Le Cerema et les élus avaient inventé cette distinction dans le but unique d’implanter toujours plus de ralentisseurs. Selon nos relevés, en réalité 99 % de ces outils sont non conformes.. », explique Thierry Modolo, de l’association Pour une mobilité sereine et durable (PUMSD), dans les colonnes du Parisien.

Selon lui, ces dispositifs présentent des risques pour la circulation. Ainsi, en 2020, le porte-parole de la PUMSD avait alerté sur l’état des coussins berlinois, prêts à se détacher, à Toulon. Vidéo à l’appui.

Mais il souligne aussi des effets néfastes sur la pollution de l’air. En raison des accélérations des automobilistes après les ralentisseurs. Coup dur pour les mairies, surtout les petites communes qui devront trouver une autre solution pour sécuriser les abords des écoles. En effet, si les ralentisseurs ont des défauts, ils sont aussi une option abordable pour limiter l’allure des voitures. Affaire à suivre…

Sources : leparisien.fr

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