Petite pension : ces retraités qui vont devoir patienter pour bénéficier de la revalorisation

La revalorisation de la petite pension fait partie des points clés de la récente réforme des retraites. Elle devrait être retardée d’un an.

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Le gouvernement l’avait pourtant promis ! En effet, les plus précaires devaient bénéficier d’une revalorisation de la petite pension dès l’entrée en vigueur de la réforme des retraites. Cependant, la CNAV retarde d’un an la mise en application de cette mesure pour une partie des retraités. On vous explique tout.

La revalorisation de la petite pension retardée

Les retraités les plus âgés devront attendre avant de voir leur petite pension revalorisée. En effet, cette mesure qui devait entrer en vigueur dès la mise en application de la réforme sera finalement pour plus tard.

Le gouvernement l’avait pourtant promis, mais la Caisse nationale d’assurance-vieillesse en a décidé autrement. En effet, cette dernière estime que sa mise en application sera plus complexe que prévu. Selon Les Échos, la CNAV a annoncé que certains contribuables devront attendre un an pour bénéficier de ce coup de pouce.

Rappelons que l’État avait promis de porter le minimum de pension à 85 % du SMIC. C’est-à-dire à environ 1 200 euros brut de petite pension pour les retraités ayant cotisé au salaire minimum pendant une carrière complète.

On parle d’une aide de 100 euros qui devait bénéficier dès cet automne à environ 1,8 million de retraités. Si la mise en place de cette mesure a pris plus de temps que prévu, ce n’est pas le cas de la réforme des retraites.

Celle-ci est entrée officiellement en vigueur ce vendredi 1er septembre 2023. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a fait savoir que « 83 % des textes d’application » sont déjà en application.

Une première vague de versements en octobre

Certains retraités verront leur petite pension revalorisée dès septembre, comme Renaud Villard l’a expliqué sur Franceinter. Ainsi, le premier versement de la pension revalorisée aura lieu en octobre.

« Les retraités sur lesquels on a l’information la plus complète, qui sont partis récemment, vont avoir cette revalorisation exceptionnelle dès le mois de septembre », a indiqué le directeur général de la CNAV.

L’expert a précisé que la première vague de versements de la petite pension concernera un peu plus d’« un demi-million de personnes ». Par contre, il va falloir, selon lui, plus de temps pour les anciens travailleurs. Notamment pour ceux qui sont partis à la retraite il y a longtemps.

« Il nous faudra plus de temps. On est plutôt sur un horizon de l’été 2024 », a laissé entendre Renaud Villard.

Apparemment, ce retard de versement de la petite pension s’explique par le temps nécessaire aux caisses de retraite pour reconstituer la carrière des retraités. En effet, ceux qui ont quitté le monde du travail il y a longtemps ont encore leur dossier sous format papier.

Ainsi, cela prendra davantage de temps pour récupérer tous les documents.

« C’est un énorme travail à la fois informatique et de gestion », a fait savoir le patron de la CNAV.

Petite pension : le versement sera rétroactif

Renaud Villard a tenu à préciser que les sommes dues seront versées de manière rétroactive. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a confirmé ces propos ce vendredi 1er septembre. Ce dernier a en effet déclaré sur France 2 que « ça sera rétroactif ».

Et d’ajouter :

« On leur versera tout ce qu’on aurait dû leur verser depuis le 1er septembre. »

Le ministre a par ailleurs fait savoir qu’ils seront 600 000 à percevoir l’augmentation de la petite pension en automne.

« Les autres, ça sera échelonné jusqu’à début 2024 parce que beaucoup d’assurés ont cotisé dans plusieurs caisses différentes, donc il faut reconstituer les carrières », a-t-il expliqué sur France 2, dans Les Quatre Vérités.

Petite pension
Un panneau d’entrée de ville français sur fond de ciel bleu avec écrit au milieu en français « Retraite » – Crédits photos : iStock

Quelle a été la réaction des syndicats ?

Pour Force Ouvrière, la revalorisation de la petite pension est un « effet d’annonce ». Le syndicat dit que l’exécutif a trop mis en avant cette revalorisation lors des concertations sur la réforme des retraites.

Quant à Florence Puget, elle considère quant à elle que l’échéance du 1er septembre a été « mal choisie ». La représentante de la CFDT Protection sociale pense que les caisses de retraite sont en sous-effectif.

Elles ont donc dû absorber « une masse d’informations et de travail énorme ». Karim El Hachmi, représentant de l’Unsa, pointe le manque de formation des agents qui sont « livrés à eux-mêmes ». François Belloir, délégué CFDT à la Carsat de Bretagne, met en avant un logiciel « pas fiable ».

De plus, les agents travailleraient un jour par semaine sur un ancien logiciel, et ce, avec un « risque d’erreur accru ». Il ajoute que des agents épuisés « craquent ». Cela se traduit par une « hausse des arrêts maladie ».

De son côté, Renaud Villard dit être conscient de la charge mentale que cela représente pour les agents. Il rappelle aussi que les équipes ont été « formées, accompagnées, renforcées » et dément l’augmentation des arrêts maladie.

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