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Le gouvernement publie actuellement des décrets pour clarifier les conséquences réelles de la réforme des retraites pour les premiers concernés dès le 1er septembre.
Rémi et ses doutes
Un ancien gérant de bar-tabac, Rémi Salin, avait tout prévu pour sa retraite. Ce dernier devait partir en retraite le 1er septembre prochain après avoir rassemblé toutes ses fiches de paie et déposé son dossier.
Aujourd’hui, Rémi Salin attend et se pose des questions en raison de la réforme des retraites. Il se demande s’il doit continuer encore un peu.
« Je ne sais franchement pas comment faire », dit-il.
Cet ancien gérant n’est sûrement pas le seul à se poser des questions. En effet, dû à la réforme des retraites, beaucoup de choses vont changer à partir du 1er septembre 2023. Nous esperons pouvoir vous aider avec ces explications.
Retraites : le recul de l’âge de départ
Les personnes nées entre septembre et décembre 1961 seront les premières à subir les conséquences de cette réforme des retraites. Ces dernières ont deux choix. Soit elles décident de partir en septembre comme prévu, mais en touchant une pension moindre, soit elles travaillent trois mois de plus.
Comme la conseillère retraite de Sapiendo, Valérie Batigne, le rappelle :
« L’âge légal est repoussé de trois mois chaque année. »
Concrètement, cela concerne les générations 1961 à 1968.
- La génération 1961 : 62 ans + 3 mois
- La génération 1962 : 62 ans + 6 mois
- La génération 1963 : 62 ans + 9 mois
- La génération 1964 : 63 ans
- La génération 1965 : 63 ans + 3 mois
- La génération 1966 : 63 ans + 6 mois
- La génération 1967 : 63 ans + 9 mois
- La génération 1968 : + 2 ans
Retraites : revalorisation des petites pensions
Le recul de l’âge légal de départ à la retraite n’est pas le seul changement apporté par la réforme. Au 1er septembre, les petites pensions de moins de 1 200 euros brut se feront revaloriser.
En effet, elles augmenteront de 60 euros à 80 euros par mois pour la plupart. Celles des plus modestes augmenteront de 100 euros. 1,8 million de Français devraient bénéficier de cette augmentation de pensions.
Dès le mois de septembre, il y aura une première vague de revalorisation. Autrement dit, les retraités concernés devraient voir leur pension d’octobre augmentée. Une opération qui s’étalera sur un an.
Des simulateurs en ligne peuvent vous aider à savoir si vous pouvez prétendre à la retraite à taux plein ou non. Voici un de ces simulateurs : suisjeconcerné.info-retraite.
31 textes à publier avant le 1er septembre
À en croire le ministre du Travail, Olivier Dussopt, les 31 textes d’application de la réforme se feront publier avant le 1er septembre.
« Nous serons au rendez-vous », entend-on dans le cabinet du ministre dans un briefing téléphonique.
La même source indique qu’ils vont d’abord publier les textes sur l’âge de départ en priorité et ceux « qui donnent de nouveaux droits ». C’est-à-dire le relèvement de la pension minimum pour ceux ayant cotisé une carrière complète.
À noter que les syndicats et une grande partie de l’opinion continuent de mettre la pression sur le gouvernement et l’administration. Ils n’acceptent toujours pas cette réforme des retraites. En effet, les syndicats ne manqueront pas de pointer la moindre brèche juridique une fois les décrets publiés.
Le cabinet d’Olivier Dussopt indique que deux projets de décrets sont actuellement en consultation auprès de la Caisse nationale d’assurance vieillesse. L’un des deux décrets en question concerne l’application de la réforme aux fonctionnaires.
Les services du ministère ont soumis ce décret pour avis au Conseil d’État et d’autres suivront cette voie pour une sécurisation juridique maximum.
À propos du sujet délicat de la revalorisation de la pension minimum, le cabinet du ministère a fait savoir qu’elle sera bien effective dès le 1er septembre. Comme dit plus haut, cette revalorisation concernera ceux qui devraient partir en retraite à partir de cette date.
Un tête-à-tête avec les organisations syndicales
Ce faisant, Matignon privilégie toujours le dialogue. Une première rencontre a déjà eu lieu début avril. Élisabeth Borne veut à nouveau rencontrer les principales organisations syndicales la semaine prochaine.
Soit les mardi 16 et mercredi 17 mai. « Sans ordre précis », Matignon a envoyé cette invitation le 5 mai dernier.
De son côté, l’intersyndicale prévoit une quatorzième journée de grève et de manifestations contre la réforme des retraites. Ce qui devrait se tenir le mardi 6 juin prochain.
Cela étant, selon les services de la Première ministre, il y aura bien un tête-à-tête avec les cinq dirigeants des cinq syndicats. En effet, la CGT, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC ainsi que Force ouvrière y seront présentes.
