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Serge Gainsbourg, de son vrai nom Lucien Ginsburg, a vu le jour le 2 avril 1928 à Paris et a perdu la vie dans la même ville 62 ans plus tard. Connu pour sa carrière dans la musique, il a cumulé les casquettes d’auteur, compositeur, interprète. Mais aussi de peintre, de scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste. S’il se fait connaître grâce à la musique, il ne manque pas de faire parler de lui pour sa personnalité. Ainsi que son alter égo qu’il nomme Gainsbarre et qui fera beaucoup parler de lui. On vous explique tout ici.
Une jeunesse difficile
Si Serge Gainsbourg semble aimer la provocation, cela survient probablement de cette jeunesse que peu de personne aujourd’hui pourraient encore comprendre. Car en 1940, quand la guerre est présente et les Allemands en France, Lucien Ginsburg n’a que 12 ans. Il se voit dans l’obligation de porter cette étoile jaune. Il fera d’ailleurs plusieurs fois allusion à cette dernière en disant :
“Je suis né sous une bonne étoile… jaune” ou “Une étoile de shérif”.
À l’époque, il suit un anciennement à l’école normale de musique de Paris. Mais à cause de cette étoile. Les choses se compliquent.
Il se trouve que les métiers liés à l’art ne semblent pas autorisés pour les juifs. À cause de cela, personne ne veut du père de Serge Gainsbourg comme pianiste. Finalement, à 14 ans, il rejoint toute sa famille à Limoges avec des faux papiers où il prend le nom de Guimbard. Là-bas, il va retrouver une vie plus ou moins normale en allant dans un collège public. Mais un jour, la Gestapo vient vérifier dans ce collège où le jeune Lucien est pensionnaire qu’il n’y ait pas de juif. Pour leur échapper, il doit se cacher dans la forêt toute une nuit. Ce, avec la peur de mourir si quelqu’un le trouve. De là naît son sentiment d’être un rescapé.
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Serge Gainsbourg, les débuts artistiques
Finalement, la libération arrive, et Serge Gainsbourg et sa famille font leur retour dans la capitale. N’ayant pas de facilité dans le milieu scolaire, il décide de laisser tomber le bac peu avant de le passer. Il fait le choix d’aller aux Beaux-Arts. Mais si la peinture semblait l’intéresser, il a vite laissé tomber. Surtout à cause de la trop faible rémunération de cette passion. En 1948, il fait son service militaire qui va devenir très marquant dans sa vie. Le jeune homme de 20 ans va souvent “au trou”. Ce, car il fait preuve d’insoumission. Et là-bas, il boit souvent. Commençant ainsi sa dépendance pour l’alcool.
Jusqu’à ses trente ans, Serge Gainsbourg vit de différents petits métiers. Entre surveillant, chanteur, dessinateur, mais il se donne principalement dans la peinture. Un jour, alors qu’il loue une chambre de bonne dans laquelle se trouve un piano, il fait une découverte. Une porte qui donne sur une salle de concert. Dans cette dernière, se trouvent des artistes américains qui passionnent Serge Gainsbourg. Il tombe dans ce milieu de la musique et va peu à peu laisser tomber la peinture pour la musique. Ainsi, il commence donc à devenir pianiste tout comme son père, et va parfois même le remplacer quand il ne peut pas jouer. De là, il se crée un nom comme Serge Gainsbourg que sa partenaire de longue date Jane Birkin explique pour sa passion du peintre anglais Gainsborough.
Une grande carrière
En passant de pianiste dans les bars, Serge Gainsbourg devient l’un des artistes les plus en vogue et polémique de sa génération. Ce dernier adore jouer et provoquer. Il n’hésite pas à proposer des musiques de plus en plus ambiguës et problématiques. À l’image de Lemon Incest qui parle de sa fille, Nazi Rock, Aux armes et cætera. Et bien sur le monde érotique avec Les sucettes, Je t’aime…moi non plus, Love on the beat, etc.
Il propose donc un premier album avec Alain Goraguer nommé Du chant à la une !… en 1958. Même si ce projet intéresse beaucoup, il n’a pas eu de grosses ventes. Le public ne veut pas de ce projet, mais il reste récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros. Les trois albums suivants suivent le même chemin pour l’artiste qui souffre de son physique. Se convaincant qu’il est laid, il s’enfonce dans cette pensée. Finalement, il continue d’enregistrer des titres, mais cela reste dans l’écriture qu’il rencontre du succès.
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Les grands succès
Serge Gainsbourg a pu écrire pour diverses personnes, mais pour Françoise Hardy avec Comment te dire adieu, il rencontre le succès. Tout comme avec France Gall et le titre Laisse tomber les filles ou N’écoute pas les idoles. Il écrira après Poupée de cire, poupée de son qui aujourd’hui encore reste un titre à succès. Sa carrière musicale décolle de plus en plus, rythmée par ses muses comme Brigitte Bardot et Jane Birkin.
Serge Gainsbourg, provocateur
Plus Serge Gainsbourg a de la notoriété, plus il rentre dans la controverse. Le chanteur adore la provocation et ne semble avoir aucune limite. Alors qu’il subit une crise cardiaque, il s’en sert pour faire du buzz en assurant dans son lit d’hôpital qu’il va changer :
“en augmentant sa consommation d’alcool et de cigarettes”
Il traite de tous les sujets et toujours plus dans la provocation. Ses dépendances lui créent de plus en plus un personnage sombre qui se trouve incompris du public, il se crée un personnage.
De cette manière, face aux nombreuses critiques, Serge Gainsbourg créé son alter égo, Gainsbarre. Il délaisse de plus en plus sa vraie personnalité pour ce personnage qui souffre de nombreuses dépendances et passe à la télé souvent ivre. De plus, il crée l’image de ce poète maudit toujours peu soigné et ivre. De quoi créer autant d’admiration que de dégoût chez le public. Il ira jusqu’à brûler sur TF1 un billet de 500 francs vu comme la plus grosse de ses provocations. Pourtant, il voit cela comme un acte de rébellion contre le “racket fiscal” de l’époque.
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La fin d’un artiste
Serge Gainsbourg finit par mettre les voiles à New York où il enregistre des albums toujours à connotations érotiques, allant même jusqu’à faire Lemon Incest où il parle de sa fille avec des termes inquiétants. Il rencontre Whitney Houston à qui il manque de respect sur le plateau de Michel Drucker. Finalement, le 2 mars 1951 à Paris, il souffre d’une nouvelle crise cardiaque qui cette fois ne lui laissera pas une seconde chance.