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Le vent tourne, et dans l’industrie cinématographique, certains vivent un cauchemar. Et pour cause : depuis décembre 2023, les révélations sur des affaires d’ordre sexuel n’en finissent plus d’éclater. Gérard Depardieu doit maintenant faire face à plusieurs plaintes. Et il sera jugé dès septembre 2024. Benoît Jacquot doit rendre des comptes sur la relation qu’il a entretenue avec Judith Godrèche. À l’époque où elle était encore adolescente. Vahina Giocante, Isild Le Besco, Juliette Binoche… Les visages de cette nouvelle vague Metoo sont très célèbres.
Et d’après les rumeurs qui circulent depuis le 4 mai, un scandale retentissant se prépare. Il devrait éclater juste avant le Festival de Cannes 2024. Selon Clément Garin, spécialiste des scoops qui opère sur Twitter, le journal Médiapart serait en train de préparer une enquête fracassante. Et de son côté, le jeune journaliste dit avoir déjà pu se procurer une liste. Qui, d’après lui, contiendrait les noms d’acteurs très célèbres…
« Et les noms que l’on m’a donnés sont vraiment dingues… Cette liste va faire trembler le cinéma français, et plus encore, risque même de le détruire au vu des noms cités… C’est du lourd. Du très, très lourd. », a-t-il tweeté.
Depuis, il se dit harcelé de message, qui réclament des informations sur les personnalités mises en cause par la liste. Et, à l’heure où nous écrivons ces lignes, Le Figaro a déjà fait paraître un article. Qui prévoit, lui aussi, une vague MeToo qui frappera sur la Croisette.
MeToo : le bruit de couloir prend de l’ampleur chez les pros
Il faut dire que depuis l’hiver dernier, les langues se délient. Et plusieurs personnalités ont lancé des appels à témoignages. Comme l’actrice Judith Godrèche. Les propos recueillis n’ont pas tous donné lieu à un dépôt de plainte. Mais le CNC a déjà reçu des signalements sur certaines figures du monde du cinéma. Par courriel ou par texto. Chef de file de la vague MeToo garçons, Stéphane Gaillard a aussi incité les victimes à le contacter pour lui transmettre leurs témoignages. Et dans une story mise en ligne ce dimanche soir, il confirme des révélations à venir dans les prochains jours…
« Coming Soon (…) #MeToo cinéma… », a déclaré le directeur casting, énigmatique, en renvoyant vers l’enquête du Figaro.
La libération de la parole ne fait pas rire tout le monde. Quelques-uns, repensent, sans doute avec angoisse, à des abus commis impunément, il y a des années. D’autres, enfin, se voient déjà en martyrs, accusés à tort et mis au ban de la profession. Peu à peu, la honte change de camp. Les victimes d’hier se confient. Et même les parlementaires prennent le sujet au sérieux. Ils ont ainsi créé une commission d’enquête visant le monde de l’audiovisuel. Mais si le prochain scandale MeToo suscite tant de peur, c’est aussi parce que d’après certaines sources, il concernerait aussi de jeunes hommes. Et non pas des acteurs et réalisateurs de plus de 50 ans.
« Nous sommes un certain nombre à se surprendre à espérer que cette fameuse liste soit balancée une fois pour toutes, afin qu’on en finisse et qu’on redémarre. Il faudrait faire éclater la bulle et que cette chasse à l’homme dans le cinéma français s’arrête. », se lamente une productrice auprès des journalistes du Figaro.
Néanmoins, toute la complexité des affaires de harcèlement, d’agressions et d’abus sexuels repose là-dessus. Beaucoup de victimes mettent de longues années avant de trouver la force de parler. Surtout quand il faut se confronter à une justice soupçonneuse, à la vindicte populaire et au rouleau compresseur médiatique. Ceux qui n’ont pas la conscience tranquille ne risquent pas de retrouver le sommeil avant un long moment.
Poudres aux yeux et immobilisme ?
La libération de la parole est un processus long et pénible. Et les affaires semblent infiniment nombreuses, chez les stars comme chez les anonymes. Ainsi qu’Andréa Bescond l’a rappelé récemment : il ne faut pas se leurrer avec les polémiques qui sortent grâce à la vague MeToo. Si les responsables politiques et les pontes de l’industrie du cinéma semblent inquiets… Sur le terrain, le parcours des victimes devant les tribunaux reste peu enviable. Et les sanctions demeurent souvent légères, pour ceux qui s’en prennent aux femmes et aux enfants.
À savoir (mise à jour du 17 mai 2024) : la liste en circulation au début du mois du mai n’a toujours pas été authentifiée, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Si le journal Mediapart enquête sur les violences sexistes et sexuelles, il n’a pas prévu de dévoiler de noms pour l’instant. De son côté, Judith Godrèche a déclaré qu’elle ne sortirait pas de listes. Estimant que ce genre de rumeurs nuit au mouvement MeToo. Enfin, Clément Garin, qui avait mis plusieurs noms de vedettes en circulation sur la Toile, a récemment fait ses excuses. Affaire à suivre…
