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Réforme des retraites : qui aura droit à un départ anticipé ?
Concrètement, ceux qui peuvent justifier d’une longue carrière ont la possibilité de mettre fin à leur carrière avant l’âge légal de départ en retraite. Ce qui semble logique : si vous avez entamé votre parcours professionnel jeune, il paraît légitime que vous preniez un repos bien mérité avant les autres. Pour l’heure, ce dispositif concerne 20 % des Français. Mais après la réforme des retraites, les règles du jeu risquent de changer.
Ainsi, Élisabeth Borne a indiqué qu’elle comptait introduire un nouveau pallier, pour ceux qui ont commencé leur vie active avant 18 ans. Dans ce cas, les actifs concernés pourraient compter sur une fin de carrière dès 60 ans. Dans un second temps, un autre seuil, concernera les personnes qui travaillent depuis l’âge de 21 ans. Ces travailleurs pourront prendre leur retraite dès 63 ans, contre 64 ans pour la majorité des gens. Mais en pratique, il faudra justifier d’un certain nombre de paliers pour s’inscrire dans le dispositif carrière longue. Voici ce qui vous attend si vous pensez y avoir droit :
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- Vous devrez justifier de 5 trimestres cotisés avant 18, 20 ou 21 pour profiter d’un départ anticipé.
- Pour partir plutôt et obtenir une pension à taux plein, il faudra également avoir validé 43 annuités, soit 172 trimestres capitalisés tout au long de votre carrière.
- Les congés parentaux, notamment pris par les femmes, donneront droit à 4 trimestres supplémentaires.
D’après les données du gouvernement, cette évolution induite par la réforme des retraites devrait profiter 300 000 français. Ces personnes, grâce aux nouveaux seuils à 18 et 21 ans, entreront dans le dispositif carrière longue. Et pourront alors cesser de travailler avant 64 ans. Pour l’exécutif, il s’agit aussi d’une avancée pour environ 3 000 femmes, qui deviendront éligibles au dispositif.
Elisabeth Borne tente de rallier la droite
L’objectif du gouvernement avec cette réforme des retraites ? S’assurer que les personnes ayant commencé à travailler « tôt » n’aient pas à cotiser durant plus de 44 ans pour obtenir leur pension à taux plein. Mais aussi atteindre leur âge légal de départ. Dans les faits, ce point crée de nombreux débats entre l’exécutif, les élus de la majorité et ceux des partis de l’opposition. Aussi, devant la colère des députés, Elisabeth Borne a accepté de faire un geste. Elle a donc accepté d’accorder un départ à 63 ans, pour toutes personnes ayant cotisé 5 trimestres avant 21 ans. Pour la réforme des retraites fixait initialement ce seuil à 20 ans.
Cette concession relève avant tout de la stratégie politique. En effet, le gouvernement ne peut pas vraiment s’appuyer sur un grand nombre d’élus à l’assemblée. Et il ne dispose certainement pas d’une majorité absolument. Alors pour avancer, une seule solution : tenter de pactiser avec les autres partis. En l’occurrence, la Première Ministre a choisi d’accéder aux désidératas des Républicains, afin de pouvoir compter sur leurs voix. Ainsi, la cheffe de l’exécutif évite d’avoir recours à un énième 49.3. Coût estimé de cette nouveauté dans la réforme des retraites ? De 600 millions à 1 milliard d’euros par an. Mais cette mesure revêt un fort caractère symbolique, puisque les carrières longues récompensent la France qui travaille
Réforme des retraites : calculer votre âge de départ
Concrètement, à quoi peut-on s’attendre lorsqu’on a commencé à travailler jeune ? Voici quelques rappels ! Les départs anticipés concernent uniquement ceux qui ont cotisé au moins 5 trimestres avant leur 20ᵉ anniversaire. Pour les personnes nées après septembre, 4 trimestres suffiront. Avec la réforme des retraites, les règles suivantes s’appliqueront :
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- Si vous avez commencé votre carrière à 14 ans, vous pourrez prendre votre retraite à 58 ans.
- Si vous travaillez depuis vos 15 ans, vous aurez droit à un départ dès 59 ans.
- Pour ceux qui ont fait leur entrée dans la vie active à 16 ans, l’âge légal passe à 60 ans.
- Si vous avez commencé votre parcours professionnel à 17 ans, vous pourrez cesser de travailler à 61 ans.
- Pour ceux qui ont démarré entre 18 et 20 ans, le départ anticipé aura lieu à 62 ans.
- Enfin, si vous avez commencé à travailler avant 21 ans, vous aurez droit à un départ à 63 ans
Qui peut prétendre à une carrière longue ?
Comme nous l’avons expliqué, vous devez avoir cumulé 5 trimestres avant vos 20 ans pour partir plus tôt. Mais ce critère, en lui-même, ne suffit pas pour obtenir un départ anticipé. Ainsi, vous devrez, d’autre part, démontrer que vous avez ce qu’on appelle une carrière complète.
- Au cours de votre carrière, le total de vos cotisations devra s’élever à, au moins, 172 trimestres. Cependant, selon votre année de naissance, il se peut que la durée de cotisation soit plus courte. Notamment si vous vous avez vu le jour avant 1965.
- Ensuite, vous devrez avoir acquis un nombre minimum de trimestres lors de vos premières années de carrière. Sur ce point, soyez vigilants. En effet, beaucoup de Français ont commencé à travailler en tant qu’apprenti, à un très jeune âge. Pour autant, le faible niveau de leurs premières paies n’a pas forcément permis de valider des trimestres à cette époque.
En fixant un nouveau pallier 18 ans, la réforme des retraites devrait donc permettre à plus de travailleurs de partir dès 60 ans. Ce qui signifie que votre carrière prendra fin 4 ans avant l’âge légal standard, fixé à 64 ans.
Les femmes, pénalisées par la réforme des retraites ?
Cela dit, dans l’opposition, des voies s’élèvent déjà. En effet, cette avancée resterait globalement assez défavorable aux femmes. Car ces dernières ont bien souvent du mal à avoir des carrières complètes, puisqu’elles prennent en charge, le plus souvent, l’éducation des enfants. Ainsi, une récente étude estime qu’en moyenne, une femme devra travailler 7 mois de plus qu’un homme après cette réforme des retraites. Pour l’heure, cet écart ne s’élève qu’à 5 mois… Mais pour les femmes nées après l’année 1972, on parle plutôt d’un recul de 9 mois de l’âge de départ…
Pour tenter de limiter le problème des carrières hachées, l’exécutif met aussi en avant une nouvelle mesure. Il s’agit des trimestres cotisées par les parents, qui prennent soin d’un enfant. Après la réforme des retraites, ils pourront faire valoir ces trimestres via l’assurance vieillesse des parents au foyer. En valorisant les périodes correspondant aux congés parentaux, on pourrait alors faire entrer plus de femmes dans le dispositif carrières longues.
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