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Au fil des dix dernières années, l’âge de départ à la retraite n’a cessé d’augmenter. Cette évolution découle notamment de la décision prise en 2010 d’allonger l’âge légal de départ. Actuellement, il est fixé à 62 ans, mais sera progressivement porté à 64 ans d’ici 2030.
Alors que l’intersyndicale projette son regard sur la rentrée, une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiée ce vendredi 16 juin 2023, dévoile des chiffres percutants. Entre 2010 et 2021, l’âge moyen de départ à la retraite a déjà augmenté de… 2 ans et 1 mois.
Âge de départ à la retraite, une tendance en hausse depuis des décennies
Alors que la réforme des retraites a été promulguée au printemps dernier, repoussant l’âge de départ à 64 ans, les travailleurs actifs avaient déjà franchi le précédent seuil fixé à 62 ans depuis 2010. Une étude menée par la Drees révèle des données captivantes sur l’âge moyen de départ à la retraite en France.
Selon une publication récente de la Drees, l’âge moyen de départ à la retraite en France a connu une augmentation significative au cours des dernières années. Celui-ci a atteint 62 ans et 7 mois en 2021. Cependant, il convient de souligner la différence, légère mais intéressante, constatée entre les hommes et les femmes.
En effet, l’étude a montré que les premiers partent en moyenne à 62 ans et 2 mois. Les femmes, quant à elles, retardent leur départ jusqu’à l’âge moyen de 63 ans. En onze ans, l’âge a donc connu une progression de 2 ans et 1 mois.
L’étude révèle toutefois un ralentissement de cette progression depuis 2016, principalement en raison de certaines mesures mises en place. L’une des raisons principales de cette stabilisation est notamment le report de l’âge légal d’annulation de la décote. Les effets de cette mesure se sont avérés moins marqués que ceux de l’âge minimum de départ à la retraite. Lequel a d’ailleurs fini de produire ses effets en 2018.
Départ à la retraite : Une ressource vitale
Selon les dernières données disponibles, fin 2021, 27 % des personnes âgées de 61 ans résidant en France étaient déjà à la retraite, tandis que 15 % des personnes âgées de 65 ans n’avaient pas encore franchi ce cap symbolique. Certains n’envisageant même pas encore un départ à la retraite.
Ces pourcentages, lorsqu’ils sont extrapolés aux 17 millions de personnes bénéficiant du statut de retraité dans au moins un régime, nous offrent une perspective saisissante.
Parmi ces millions de retraités, 4,4 millions d’entre eux perçoivent une pension de réversion. L’unique source de revenus pour près d’un million d’entre eux.
Ces chiffres nous rappellent à quel point cette pension représente une bouée de sauvetage pour de les personnes qui prennent leur départ à la retraite. Une chose intéressante à noter est que les femmes sont les principales bénéficiaires de cette pension de droit privé. Elles représentaient jusqu’à 88% des bénéficiaires.
Une baisse constante du nombre de retraités
Selon la Drees, les retraites demeurent le premier poste de dépenses de la protection sociale. Et autant dire que son coût est colossal, avec pas moins de 338 milliards d’euros de pensions versés en 2021. Cela représente 13,5 % du PIB.
Jetons un coup d’œil aux chiffres pour mieux comprendre la situation.
Fin 2021, près de 17 millions de personnes bénéficiaient d’une retraite de droit direct. Le nombre de nouveaux retraités, quant à lui, se maintenait pratiquement au même niveau qu’en 2020. Environ 722 000 personnes rejoignaient les rangs des retraités.
Cependant, l’étude révèle une baisse significative du nombre de retraités depuis 2010. Une diminution qui s’explique principalement par la mise en place progressive de la réforme des retraites la même année. Celle-ci a entraîné un départ à la retraite plus tardif. Avec un report graduel de l’âge légal d’ouverture des droits à partir de juillet 2011, ainsi que de l’âge d’annulation de la décote, qui correspond à l’âge où le taux plein est automatiquement accordé, à partir de juillet 2016.
Départ à la retraite : Une baisse inquiétante du pouvoir d’achat
Dans son rapport, la Drees met en lumière une réalité préoccupante : le pouvoir d’achat des retraités est en déclin. Alors que l’inflation pèse lourdement sur les ménages français, cette étude révèle une baisse de 1,3 % du pouvoir d’achat des pensions en 2021. Une situation problématique pour les personnes qui vont prendre leur départ à la retraite.
Certes, la pension brute moyenne connaît une progression de 1,5 % en euros courants par rapport à décembre 2020. Cependant, en termes réels, en tenant compte de l’augmentation des prix à la consommation de 2,8 % sur la même période, elle subit une baisse de 1,3 % en euros constants.
À la fin de l’année 2021, la pension moyenne de droit direct, englobant tous les régimes, s’établit à 1 531 euros bruts mensuels pour les retraités résidant en France. Ce montant se traduit par une somme nette de 1 420 euros par mois. Malheureusement, les femmes continuent d’être désavantagées. Leur pension de droit direct est inférieure de 40 % à celle des hommes, malgré les éventuelles majorations pour trois enfants ou plus.
Cette baisse du pouvoir d’achat des retraités a des conséquences importantes sur leur vie quotidienne. Cela a eu un impact sur leur capacité à faire face aux dépenses courantes et à maintenir leur niveau de vie. Malgré les efforts consentis, la situation reste préoccupante, car la pension ne permet pas toujours de couvrir l’ensemble des besoins. Une réflexion approfondie sur les mesures à prendre pour améliorer cette situation est donc nécessaire, afin de garantir un niveau de vie décent aux personnes ayant pris leur départ à la retraite.
Toutefois, la Drees a tenu à noter un aspect positif. Elle souligne que le niveau de vie médian des retraités demeure légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population.
