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Mercredi 7 décembre dernier, Élisabeth Borne a annoncé la nouvelle mesure qui remplacera la remise à la pompe. Dès l’année 2023, plus de 10 millions de Français pourront recevoir un chèque carburant. On vous dit tout sur ce nouveau dispositif d’aide.
Un chèque carburant de 100 euros
Depuis le 15 novembre dernier, le montant de la ristourne à la pompe est descendu à 10 centimes par litre de carburant. Comme le gouvernement l’a déjà fait savoir, la remise à la pompe disparaîtra en 31 décembre 2022.
Plus tôt, Gabriel Attal, le ministre des comptes public avait parlé d’une aide ciblée pour soutenir les Français. Lors de son entretien avec RTL, la Première ministre a dévoilé plus de détails sur le nouveau dispositif.
« On va mettre en place une indemnité carburant pour les Français modestes qui ont besoin de leur voiture pour aller au travail, donc c’est 100 euros pour à peu près la moitié des ménages, ça représente une remise de l’ordre de 10 centimes par litre à la pompe », a indiqué la cheffe du gouvernement sur RTL.
Selon Élisabeth Borne, le dispositif coûtera environ 1 milliard d’euros à l’État. L’objectif est de protéger les Français modestes qui doivent se déplacer en voiture pour aller travailler. Les personnes concernées doivent informer le gouvernement de leur situation.
Ils doivent se rendre sur le site des impôts puis y entrer leur numéro fiscal et leur plaque d’immatriculation. Il faut ensuite remplir la « déclaration sur l’honneur ». C’est ainsi qu’ils pourront recevoir le chèque carburant de 100 euros sur leur compte en banque.
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Tous types de véhicule
Le chèque carburant de 2023 sera versé aux ménages dont les revenus sont situés dans « les cinq premiers déciles ». Cela représente la moitié des ménages français. Le chèque carburant sera attribué à chaque travailleur dans un ménage remplissant les conditions.
Cela dit, un couple utilisant deux voitures différentes pour aller travailler pourra recevoir 2 chèques. L’aide au Carburant pour ce genre de cas sera donc de 200 euros. À noter que l’aide est versée en une fois pour 2023.
Les Français peuvent bénéficier de ce chèque quel que soit le type de véhicule, même les deux-roues. Le gouvernement incite aussi les employeurs à augmenter la prime transport. Cette prime devrait doubler de 200 à 400 euros.
Le gouvernement n’oublie pas les chômeurs qui doivent se déplacer pour chercher un travail. Élisabeth Borne a expliqué que les personnes à la recherche d’un emploi peuvent solliciter des aides auprès de Pôle emploi.
Une aide moins efficace
Pour Olivier Marleix, chef de file des députés Les Républicains, estime que le chèque carburant est « moins efficace ». Cette indemnité serait juste une :
« restitution auprès des Français de leur fiscalité ».
« On aurait aimé que l’État restitue un peu plus de fiscalité », a-t-il déclaré sur France 1.
Cela avant d’ajouter :
« On roule d’abord à la fiscalité. Il y a la TVA, il y a la TICPE qui a été augmentée en 2018 par Emmanuel Macron. »
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure quant à lui semble bien accueillir la nouvelle aide au carburant. Pour lui, c’est une annonce de bienvenue. Il est toutefois revenu sur le fait que l’aide ne va pas concerner tous les Français.
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Les chômeurs et les retraités ne pourront pas bénéficier d’un coup de pouce contre la hausse des prix du carburant. Olivier Faure a suggéré que le gouvernement aurait pu par exemple taxer les superprofits.
« Tant mieux », a réagi le chef de file des députés PS, Boris Vallaud, sur Franceinfo. Ce dernier aurait tout de même préféré des augmentations de salaires au lieu des chèques et des primes.
L’indemnité carburant serait satisfaisante
La majorité sénatoriale a beaucoup critiqué la ristourne à la pompe. Surtout au moment de l’examen du budget rectificatif 2022. La remise était accessible à tous les automobilistes peu importe son niveau de revenu. De plus, toutes les personnes utilisant les routes de l’Hexagone pouvaient en profiter.
« Ce dispositif est beaucoup plus satisfaisant que tout ce qu’on a eu jusqu’à présent. La ristourne était très coûteuse et profitait aux touristes étrangers », souligne Christine Lavarde, rapporteure du budget de l’écologie et des mobilités.
Pour la sénatrice, le concept du chèque carburant est plus rassurant. Le mois dernier, le gouvernement avait annoncé que l’aide au carburant en 2023 sera pour les « gros rouleurs ». La sénatrice déduit que cela :
« faisait entendre que tout le monde était éligible ».
Patrick Kanner, d’un côté, trouve que le gouvernement réagit « à coups de rustines ». Pour le président du groupe socialistes au Sénat, c’est une autre prime Macron.
« C’est vraiment un travail fait à la va-vite. Rien ne remplace une hausse sérieuse, négociée, des salaires dans notre pays », a-t-il déclaré à l’antenne de Public Sénat.
Le bouclier tarifaire en 2023
Le gouvernement va maintenir le bouclier tarifaire en 2023, mais le plafonnement ne sera pas comme celui de 2022. À partir de janvier 2023, le dispositif limitera la hausse des prix du gaz à 15 %. De même pour le prix de l’électricité à partir du mois de février 2023.
En moyenne cela va représenter une hausse de 25 euros par mois. Alors que sans le bouclier tarifaire, la hausse du prix de l’énergie est de 200 euros par mois. Concrètement, les ménages qui se chauffent au gaz feront une économie de 175 euros par mois.
Quant à l’électricité, la hausse sera de 20 euros par mois au lieu de 180 euros sans bouclier tarifaire. Cela dit, un foyer se chauffant à l’électricité pourra économiser 160 euros par mois.
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Près de 4,8 Millions de ménages français pourront profiter de ce bouclier tarifaire. Ces ménages sont alimentés par Engie ou une entreprise locale de distribution (ELD). Ces particuliers ont souscrit à une offre de marché indexée sur le TRV gaz ou au TRV gaz.
5,9 millions de foyers ne bénéficient pas de cette protection contre la hausse des prix de l´énergie. Le gouvernement prévoit déjà d’attribuer d’autres aides spécifiques pour les ménages se chauffant au fioul ou au bois.