Consignes en verre : comment le dispositif va-t-il fonctionner dans les magasins ?

Les consignes en verre réemployables feront bientôt leur retour à grande échelle dans les magasins. Plus de détails dans l’article.

© Crédits photos : IStock

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Le gouvernement projette de relancer la production à grande échelle de consignes en verre réemployables dans les magasins. Cela sera fait pour limiter le recours aux emballages plastiques. On vous dit tout.

Les consignes en verre bientôt de retour

Bientôt, vous verrez dans vos magasins préférés plus de produits conditionnés dans des bouteilles et pots en verre. La nouveauté dans tout cela, c’est que ces emballages seront réutilisables. C’est maintenant officiel, les consignes en verre vont faire leur retour à grande échelle dans les magasins.

C’est Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’écologie, qui l’a annoncé le mardi 9 mai 2023, à l’occasion du premier ReUse Day. Il s’agit d’une journée de réflexion dans le cadre du projet ReUse, lancé début 2023.

« Citéo a donc lancé le projet ReUse qui vise à fédérer tous les acteurs de l’économie circulaire des emballages pour imaginer les conditions favorables à un système opérationnel de réemploi, mutualisé et nationalisé », explique l’organisme Citeo, qui pilote le projet.

Un logo spécifique pour identifier les emballages

À en croire l’organisme Citeo, le principe devrait être relativement simple. Seulement, pour l’heure, il n’y a pas encore beaucoup de précisions sur les modalités. On en saura plus dans les prochains mois.

Sachez dès à présent que vous pourrez identifier les emballages en verre réemployables quand vous faites vos courses dans les magasins. Ceux proposant des consignes en verre. Ce qui sera possible grâce probablement à un logo spécifique, le R-Coeur, dans un espace dédié.

Vous paierez ensuite à la caisse le produit et le montant de sa consigne. Cela étant, pour le moment, on ne sait pas combien cela va coûter. Vous récupérez votre consigne une fois que vous aurez rapporté l’emballage en verre du produit en magasin.

Ils remettent ensuite l’emballage restitué dans le circuit de réemploi pour le laver puis le redistribuer pour le réutiliser. Dans un communiqué, Citeo reconnaît qu’un tel dispositif d’ampleur nationale représente un défi.

« Parmi les grands défis à relever pour mettre en place un dispositif national et réussir le passage à l’échelle : la standardisation des emballages, afin qu’ils soient collectés, lavés et réutilisés de manière harmonisée sur l’ensemble du territoire », peut-on lire dans le rapport.

Lancer la production dans la grande consommation

Dans un premier temps, l’objectif est de lancer la fabrication à grande échelle des consignes en verre, sous divers formats. Ainsi, Citeo a conclu un accord de partenariat avec les verriers français O-I et Verallia pour lancer la production dans la grande consommation.

« Le verre est pur, sain, recyclable à l’infini et peut donc répondre parfaitement aux besoins du réemploi », explique Christine Bour, directrice commerciale d’O-I France, dans un communiqué.

Ensuite, il y aura d’autres partenariats pour développer la fabrication de consignes réemployables dans d’autres formats. À savoir des bouteilles à goulot étroit, l’inox ou certaines résines plastiques.

Permettre de retrouver les consignes n’importe où

À en croire l’organisme Citeo, Andros, Carrefour, Ecotone et Heineken se sont engagés à tester ces emballages standards en rayon. D’ici 2024, les contenants seront disponibles pour les industriels. Ensuite, tout dépendra de chaque industriel.

À noter qu’en région, plusieurs enseignes et entreprises proposent déjà des initiatives d’emballages réemployables comme ceci. Seulement, elles ne sont pas standardisées à l’échelle nationale. Carrefour par exemple est engagé depuis 4 ans dans le réemploi avec consignes en verre, inox et PET avec la startup Loop.

Selon Bertrand Swiderski, 100 magasins Carrefour proposeront leurs propres consignes en septembre 2023 en Île-de-France et l’Ouest. Puis, d’autres suivront dans le Grand Est. Le directeur RSE de Carrefour précise que cela implique une trentaine de références, tels Coca-Cola, Nesquik, Ferrero…

« Cette standardisation est nécessaire pour l’emploi », indique Bertrand Swiderski.

Il pense qu’il faudrait que les consignes soient identifiables dans un espace dédié pour le moment, au vu de l’état actuel de la demande. C’est en effet le cas dans les magasins Carrefour aujourd’hui. L’autre étape serait de permettre de retrouver les consignes n’importe où dans les rayons.

Ainsi, on pourra acheter une consigne chez Carrefour et la redéposer chez Leclerc et en acheter dans le Sud et redéposer dans le Nord…

« Quand la mécanique sera en route, tout ça va suivre », estime Bertrand Swiderski.

Consignes
Variété de formes et de couleurs de bouteilles vides en verre – Crédits photos : iStock

Un bonus d’éco-contribution

Le gouvernement proposera un bonus d’éco-contribution aux professionnels qui utilisent les emballages réemployables dès le 1er janvier 2024. C’est pour inciter les fabricants et distributeurs à en proposer à leurs clients.

« Les éco-organismes devront faire des propositions en ce sens d’ici fin juin », selon le gouvernement.

Dès 2023, ils ont déboursé un fonds de financement de 50 millions d’euros par an pour développer la filière. De son côté, Citeo continue avec ses partenaires de travailler sur le déploiement du dispositif à l’échelle nationale. C’est dans le cadre de la démarche ReUse.

Le retour des consignes pour réemploi permettra aux producteurs de faire des économies. En outre, le réemploi des emballages permet également de créer des emplois non délocalisables pour le lavage, par exemple. Ce qui peut contribuer dans la redynamisation des économies locales.

En France, 30 à 40 % des bouteilles que l’on utilise dans les cafés-hôtels-restaurants se font encore consigner pour le réemploi.

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