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Depuis des décennies, la dette de la France inquiète jusqu’au plus haut sommet de l’État. Chaque citoyen vit cette angoisse. Notre pays vivrait au-dessus de ses moyens. En mars dernier, on a appris que le déficit budgétaire public atteignait 5,5 % du PIB. Une situation alarmante, qui conduit le gouvernement à resserrer la vis des dépenses publiques. Bruno Le Maire appelle de ses vœux la fin de l’État providence. Tout comme Gabriel Attal, qui souhaite remettre tout le monde au travail.
En effet, point de miracle à l’horizon. Et encore moins d’argent magique. Pour agir sur le déficit budgétaire, il faudra passer à 20 milliards d’économies en 2025. Or, pour atteindre cet objectif, les ministres doivent envisager plusieurs pistes. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise. Mais voici ce qui pourrait nous attendre…
Déficit budgétaire : raboter les dépenses consacrées à la santé
Voilà une annonce qui devrait en faire bondir plus d’un. Après tout, les Français ont encore l’un des meilleurs systèmes au monde. Pour le remboursement des soins et des médicaments. Pourtant, la situation dans les hôpitaux a fini par devenir inquiétante. Et en régions, les déserts médicaux se multiplient. Sans compter les baisses de remboursements, actées ces derniers mois. Le déficit budgétaire avait déjà conduit Bruno Le Maire à se pencher sur les affections de longue durée. Il s’agit de maladies graves et (ou) chroniques. Comme le diabète, les cancers, la myopathie ou la mucoviscidose.
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Ces pathologies entraînent des remboursements à 100 %. En clair, les ALD concernent seulement 20 % des assurés. Mais elles correspondent à 66 % de l’argent dépensé par l’Assurance maladie. Auprès des patients comme des associations, cette comparaison a fait scandale. Ce qui a conduit Bruno Le Maire à reculer récemment sur le sujet.
« Nous ne voulons pas toucher aux ALD. », a finalement promis le ministre de l’Économie dans Ouest-France.
Les pistes déjà à l’étude
Ce rétropédalage ne signifie pas que la santé échappera à la réflexion sur le déficit budgétaire. Ainsi, les transports sanitaires, pris en charge par la Sécurité sociale, pourraient voir leur franchise doubler. Passant ainsi de 2 à 4 euros pour les patients. Avec un objectif assumé : inciter les malades à opter pour des transports sanitaires partagés.
Les coupes risquent aussi de toucher les indemnités journalières. Versées aux travailleurs en arrêt maladie. En effet, nous vous avions déjà parlé d’un potentiel allongement du délai de carence. Qui pourrait passer de trois à six jours. Un coup dur pour les salariés. Comme pour certains employeurs. Toujours dans l’optique de limiter le déficit budgétaire, l’exécutif envisage aussi d’encadrer les téléconsultations. Afin que les médecins ne puissent pas accorder plus de 3 jours d’arrêt maladie à distance.
Déficit budgétaire : la fin des revalorisations pour les aides et pensions ?
En ce mois d’avril 2024, comme chaque année, plusieurs prestations sociales ont connu une revalorisation. Comme le RSA, l’AAH et les allocations familiales. Ou encore l’AEEH (destinée aux parents d’enfants ayant un handicap). Or, pour le gouvernement, il s’agit bien de dépenses publiques supplémentaires. Aussi, à l’avenir, ces coups de pouce pourraient bien cesser d’augmenter en fonction de l’inflation. Cela vaudrait également pour les retraites, versées au senior. Il s’agit d’une option envisageable, selon le ministre délégué aux Comptes publics de France. Thomas Cazenave.
Limiter les aides publiques accordées aux entreprises
Même si les gens en parlent moins souvent, ces coups de pouces représentent des milliards d’euros chaque année. Des montants conséquents. Qui jouent sur notre déficit budgétaire. Ainsi, des chercheurs ont estimé que les aides aux entreprises s’élevaient à 157 milliards. Rien que sur l’année 2019. Cela inclut différentes mesures. Comme des prêts, des subventions et des crédits d’impôt. Ainsi que des cotisations parfois allégées. Or, l’exécutif ne souhaite pas reculer sur les engagements pris après 2020. Avec le plan baptisé France 2030. Visant à investir dans la relance économique. Voici quelques solutions pertinentes d’après Gabriel Attal :
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- La réduction des crédits d’impôts sur les emplois à domicile. Rappelons qu’il s’agit d’un dispositif qui concerne les particuliers. Ayant recours aux services de nounous, aides à domicile, employée de ménage…
- Le crédit impôt recherche, accordé à certaines entreprises, pourrait aussi donner lieu à des économies. Rappelons que ce système a coûté 7 milliards d’euros à la France en 2022.
Déficit budgétaire et plein emploi
Il y a à peine quelques jours, le Premier ministre prenait la parole, outré, dans Le Monde. Se défendant de vouloir faire des économies sur le dos des chômeurs. Et pourtant, le gouvernement entend bien toucher à l’Assurance-chômage pour réduire les dépenses. Et donc résorber un déficit budgétaire plus important que prévu. Gabriel Attal se penche d’ailleurs sur 3 options :
- L’augmentation de la période travaillée requise pour bénéficier de l’allocation de retour à l’emploi.
- La baisse des indemnités versées aux chômeurs.
- La baisse de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi
Bruno Le Maire envisage aussi une autre solution. Celle de caler la durée d’indemnisation des plus de 55 ans sur celle des plus jeunes. En clair, il s’agit de diminuer le nombre de mois de chômage accordés aux séniors. Pour remédier au déficit budgétaire, le gouvernement songe aussi à couper dans le financement du CPF. En introduisant un reste à charge pour les particuliers. Lorsqu’ils cherchent à financer leur formation. Via les crédits acquis de leur carrière. Précisons que jusqu’ici, l’Unédic reste excédentaire. Et si les droits au chômage et à la formation peuvent baisser, les cotisations des travailleurs, elles, devraient rester les mêmes…
Apprentissage
Depuis des années, Emmanuel Macron a tout fait pour favoriser l’insertion des plus jeunes via l’alternance. Et ce, en offrant de généreuses aides aux entreprises souhaitant accueillir des apprentis. Pour l’heure, elle s’élève à 6 000 euros lors de la première année du contrat d’apprentissage. Or, dans la lutte contre le déficit budgétaire, cette mesure qui bien de changer. Et pour cause : entre 2018 et 2022, cette dépense a représenté 17 milliards d’euros !