Christine Angot évoque ses relations avec sa belle-mère après avoir vécu l’inceste

Dans quelques jours, le dernier film de Christine Angot sortira. Or, il s'agit d'un documentaire sans concession, évoquant les actes de son père et son épouse...

© Getty Images

Dans sa jeunesse, Christine Angot a vécu le pire. Des abus sexuels de la part de son propre père. Elle vivait alors entre ses parents séparés. Or, lorsqu’elle subissait l’inceste de son paternel, ce dernier avait déjà refait sa vie. De ce souvenir traumatique, elle en a fait la force de son écriture. Entre souvenirs et écriture, elle a mis un certain temps à se faire un nom dans le milieu littéraire. Or, depuis les années 1999, l’auteure a su trouver son public.

En puisant dans son expérience personnelle pour écrire, Christine Angot a souvent été critiquée. Mais elle assume parfaitement cette position et cette méthode. Dans les années 2017 à 2019, elle a su devenir un visage familier pour certains téléspectateurs. En effet, elle intervenait en duo avec Yann Moix dans On n’est pas couché. Puis, après le départ de ce dernier, en compagnie de Charles Consigny. Ce 14 mars 2024, elle a retrouvé Léa Salamé, pour une interview sans filtre sur les ondes de France Inter…

Christine Angot : un message douloureux et une méthode radicale

Depuis peu, en France, on assiste à une libération massive de la parole des victimes. Avec Judith Godrèche, Yanis Marshall ou encore Aurélien Wiik. Il y a pourtant eu des pionnières. À l’image de Flavie Flament, qui a publié La Consolation dès 2016. Néanmoins, force est de constater que Christine Angot a devancé de loin la vague Metoo. Et pour cause : elle a sorti son livre L’Inceste, il y a déjà 25 ans. Dernièrement, l’écrivaine a repris la caméra. Et elle n’a pas hésité à filmer la scène où elle demande des comptes à sa belle-mère. La femme de son défunt bourreau. Et pour cause : elle estime qu’elle n’a plus à avoir honte de ce qu’elle a subi. Mais qu’au contraire, les agresseurs et les complices devraient faire profil bas.

En faisant cette démarche, Christine Angot risque des ennuis en justice. Et pour cause : celle qui fut l’épouse de son paternel estime que la scène de sa confrontation n’a pas à être intégrée dans ce récent documentaire. Mais la réalisatrice ne semble pas du tout d’accord avec cette analyse. Pour elle, la femme qui a fermé les yeux sur son calvaire, n’a pas de vrai droit à la tranquillité…

« De quel droit est-ce qu’elle s’autorise à ne pas vouloir parler ? Ça ne repose pas uniquement sur la victime, cette affaire ! », a déclaré la romancière sur France Inter.

Lors de cette interview avec Léa Salamé, Christine Angot dénonce une inversion de la culpabilité. Aux yeux de sa belle-mère, elle apparaît comme une personne hostile, qui sème le trouble. Mais toujours pas comme une victime.

« C’est moi qui suis responsable. C’est moi qui suis violente. C’est de moi qu’il faut se protéger… Ce serait pas exactement l’inverse par hasard ? », tonne l’écrivaine, révoltée.

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