Yaël Braun-Pivet : rétropédalage pour la Présidente de l’Assemblée nationale ?

Actuellement à la présidence de l'Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet était l'invitée de Léa Salamé ce 6 mars 2024...

© France Inter

Afficher Masquer les titres

De nos jours, les femmes s’imposent de plus en plus dans l’espace politique. L’extrême-droite peut compter sur Marine Le Pen au RN. Ou encore sur sa nièce, Marion Maréchal, au sein du parti Reconquête. La gauche n’est pas non plus en reste. Avec des députées comme Mathilde Panot ou encore Clémentine Autain. Et bien sûr, Renaissance, le parti de la majorité, compte plusieurs élues de premier plan. Comme Prisca Thévenot ou Coraline Abadie. Mais la plus connue reste sans doute Yaël-Braun Pivet.

En effet, depuis le 28 juin 2022, l’élue joue un rôle à part à l’Assemblée nationale ! Sur son perchoir, elle intervient lors des débats en séance publique. Au cœur de l’hémicycle. Elle a aussi une responsabilité dans l’organisation du travail parlementaire. Après l’inscription de l’IVG dans la Constitution, Yaël Braun-Pivet a dû faire face à une polémique. Et pour cause : si elle se félicite aujourd’hui de cette avancée, elle n’en a pas toujours vu l’utilité

Yaël Braun-Pivet dans la tourmente…

Ceux qui suivent l’actualité politique s’amusent souvent à pointer les incohérences de nos responsables et de nos élus. Ainsi, ces dernières années, beaucoup ont moqué Éric Dupont-Moretti. Qui jurait qu’il n’accepterait jamais de devenir ministre de la justice… Avant d’accepter ce même poste en 2020. Du côté de Yaël Braun-Pivet, c’est un vote contre l’inscription de l’IVG dans la constitution, il y a plus de cinq ans, qui fait débat.

« Il n’y a nul besoin de brandir des peurs relatives à ce qui se passe dans d’autres pays pour estimer que ces droits seraient menacés dans le nôtre, ce n’est absolument pas le cas aujourd’hui. », avait déclarait l’élue en juillet 2018, estimant que cette évolution constitutionnelle n’était ni utile, ni nécessaire. 

Lorsque certains l’ont entendu se réjouir du vote sur le droit à l’avortement survenu ce 4 mars, ils ne l’ont pas donc ratée. Mais l’archive était déjà ressortie en 2022, quand Aurore Bergé (Renaissance) avait relancé le débat. Les élus insoumis n’avaient pas manqué de souligner cette évolution.

« Ravie de voir la Macronie se décider enfin à constitutionnaliser le droit à l’avortement après l’avoir refusé en 2018 et 2019. Comme je l’ai proposé hier, la NUPES œuvre pour qu’un texte soit inscrit d’urgence à l’assemblée pour garantir ce droit fondamental ! », tweetait Mathilde Panot en juin 2022.

La Présidente de l’Assemblée s’explique sur les ondes

Yaël Braun-Pivet est à présent du côté de ceux qui ont voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Et beaucoup raillent le fait qu’elle ait changé son fusil d’épaule. L’accusant même d’avoir agi ainsi par opportunisme. Or, n’oublions pas un dicton, très populaire. Qui dit, en substance, qu’il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis. Aussi, ce 6 mars, face à Léa Salamé, la Présidente de l’Assemblée a pris la parole. Elle révèle que l’actualité internationale l’a convaincue de revoir sa position. Sur l’importance de garantir le droit à l’avortement en France.

« Il s’est passé les États-Unis. Quand je suis devenue présidente de l’Assemblée nationale, j’ai rencontré en septembre à Berlin Nancy Pelosi, speaker du Congrès américain. Je lui ai demandé si elle s’y attendait, comment elle l’avait vécu (….) Et elle m’a dit à quel point elle n’avait jamais imaginé que le droit à l’avortement puisse ainsi être remis en cause. Elle m’a avertie en me disant “Protégez-le parce qu’on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. », a-t-elle indiqué, déplorant la situation des femmes dans de nombreux États américains.

Décidée à affronter ses détracteurs, Yaël Braun-Pivet a ensuite évoqué sa position sur le 7 octobre. Mais aussi la riposte d’Israël, qui s’abat depuis 4 mois sur les civils gazaouis. Les temps changent, et les certitudes d’hier deviennent des embarras. Elle tient à rester ferme dans son soutien aux victimes des pogroms. Sans pour autant cautionner les exactions de l’armée de Netanyahou.

« Lorsque j’ai apporté mon soutien inconditionnel à Israël, Israël n’avait pas riposté. Maintenant, la situation a considérablement évolué, et ce que nous voyons est absolument dramatique. », a-t-elle précisé sur France Inter

Il était une pub est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Suivez-nous :