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Né le 13 janvier 1938, à Châlons-en-Champagne, Jean Cabut grandit dans une famille catholique, et reçoit une éducation stricte. Dès l’âge de 14 ans, le jeune homme se fait remarquer pour ses talents de dessinateur, en gagnant un concours organisé par le magazine Cœurs vaillants. Par la suite, il adopte le pseudonyme J.K-bu, et publie ses dessins dans le journal de son lycée. Dès l’âge de 16 ans, il parvient à faire paraître plusieurs de ses illustrations dans le journal local L’Union de Reims. Mais le grand public connaît surtout Cabu pour son trait de crayon humoristique, dans Hara-Kiri ou Charlie Hebdo. 9 ans après son décès, Il était une pub retrace le parcours hors norme du célèbre caricaturiste…
Un artiste rebelle et engagé
Dans la France des années 1950, Cabu enchaîne les expériences pour se former au dessin, mais aussi trouver sa place dans la presse de l’époque. Il parvient aussi à intervenir comme chroniqueur radio sur la TSF Jazz. Mais en 1958, il doit mettre sa carrière entre parenthèses, pour aller faire son service militaire en Algérie. De retour en France, il poursuit ses activités de dessinateur, pour France Dimanche et Ici Paris. Mais il fréquente aussi d’autres jeunes artistes, comme François Cavanna et Georges Bernier (le professeur Choron). Ensemble, ils fondent le journal satirique Hara-Kiri. Sanctionné dès 1961, pour outrage aux bonnes mœurs, le magazine gagnera vite réputation scandaleuse.
Cabu travaille aussi pour Pilote. Largement lu, admiré et publié, l’auteur a aussi inventé tout un univers avec ses personnages. Comme le grand Duduche. Ou encore le beauf. Un archétype encore très actuel, qui désigne un français ignare et vulgaire. Le dessinateur avait aussi des convictions, se méfiant de l’armée, mais aussi des religions. Un ton contestataire qui explique son succès au sein de Charlie Hebdo, dès 1970.
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L’attentat qui a coûté la vie à Cabu
Comme nous l’avons expliqué plus haut, le caricaturiste aimait se jouer des autorités comme des dogmes. Et dans les années 2000, Charlie Hebdo n’épargne personne. Ni les responsables politiques, ni les personnages religieux. En 2006, Cabu avait d’ailleurs donné son avis sur la publication des caricatures de Mahomet :
“Je pense qu’il n’y a pas de délit de blasphème contre la religion en France. Je suis athée. On peut critiquer toutes les religions. (…) Je suis par ailleurs frappé de voir, en ce qui concerne les musulmans, à quel point les modérés ne s’expriment pas et laissent faire des choses terribles en leur nom. En tant que dessinateur, il ne faut pas se laisser faire.”
Ces prises de positions radicales ont malheureusement attisé la violence des plus intolérants. Ainsi, le 7 janvier 2015, le dessinateur meurt, assassiné par deux terroristes : les frères Kouachi. Outre Cabu, d’autres artistes comme Wolinski, Tignous, Honoré, et Charb meurent aussi dans l’attentat. Mais aussi l’économiste Bernard Maris. Ainsi que des policiers, un correcteur, un agent d’entretien et une psychanalyste, décédés dans le même attentat.