Leclerc : la hausse des prix ne sera pas répercutée tout de suite dans les magasins de l’enseigne

Alors que les prix des produits alimentaires ont augmenté de près de 10 %, Leclerc va patienter avant de répercuter ces changements.

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Leclerc ne va pas répercuter tout de suite les hausses des prix alimentaires des industriels auprès des consommateurs. Le groupe va attendre trois mois avant d’augmenter ses tarifs. Pourtant, les prix alimentaires ont progressé de près de 10 % en septembre. Les détails dans cet article.

Inflation : Leclerc va attendre 3 mois

Bonne nouvelle pour les clients des magasins Leclerc ! Il leur reste encore quelques mois de répit avant de voir les prix en rayon augmenter sur leur ticket de caisse. En effet, le groupe de distribution ne va pas répercuter dans l’immédiat les hausses des prix alimentaires sur ses tarifs. Et ce, alors que les coûts ont grimpé de près de 10 % en septembre.

Michel-Édouard Leclerc l’a annoncé ce dimanche 1er octobre sur le plateau de LCI. Selon le président du comité stratégique du groupe de distribution, l’enseigne attendra trois mois avant de répercuter les hausses des prix accordées aux industriels fournisseurs des centres Leclerc.

« On a trois mois de meilleurs prix par rapport aux concurrents qui l’appliquent, et le consommateur, quand il va voir la publicité comparative, il va tout de suite voir la différence, même par rapport à Lidl, Système U, ou Intermarché », a fait valoir le patron du groupe.

Cette mesure permettra donc au distributeur de rester compétitif pendant cette période. Cette feuille de route a, selon le patron de Leclerc, permis à ses enseignes d’attirer 800 000 clients supplémentaires depuis janvier.

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Photo d’un panier de courses sur le sol d’un supermarché – Crédits photos : iStock

Une obligation de marge à respecter

La grande distribution a pour obligation de pratiquer des marges d’au moins 10 % sur les produits alimentaires des industriels. Une obligation que la loi leur impose depuis 2008 afin de protéger les agriculteurs.

Michel-Édouard Leclerc, engagé dans une guerre de communication face à la concurrence, a récemment demandé la suppression de celle-ci. Leclerc voit dans cette réduction des marges une autre manière de rester leader de la compétition aux prix les plus attrayants.

Le ministre de l’Économie souhaite aussi baisser ces marges, car apparemment, les producteurs gagnent « trop d’argent ».

« Il y a beaucoup trop de rigidité de la part des industriels au cours des derniers mois, et pas de baisse de tarif pour les consommateurs. Donc pour lutter contre l’inflation, le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour faire baisser les prix au plus vite », indique un représentant du ministère à Capital.

D’après Le Monde, Bercy pourrait passer par la loi pour que les industriels et les distributeurs négocient en baisse leurs tarifs. Une mesure jugée nécessaire parce que cela fait plusieurs mois que le ministère de l’Économie tente d’obtenir cette baisse de tarifs en vain.

Les supermarchés comme Leclerc ont, eux, suivi les directives sur les prix sans qu’une loi n’intervienne. Bruno Le Maire attend donc un geste de la part des producteurs. Concrètement, il espère que ces derniers baissent leurs prix, sans contrepartie.

S’ils abaissent leurs prix, les supermarchés devront afficher les mêmes types de baisses dans leurs rayons.

La date des négociations avancée ?

Rappelons que chaque année, les supermarchés comme Leclerc négocient avec leurs fournisseurs agro-industriels les conditions de vente de leurs produits. Après ces négociations, les distributeurs fixent les prix dans leurs rayons. Ces négociations se passent généralement entre décembre et mars.

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Concept d’inflation sur les prix des produits en supermarché – Crédits photos : iStock

Cela dit, le gouvernement projetterait d’avancer la date des négociations entre les distributeurs et les 75 plus grands industriels. D’ailleurs, mercredi 27 septembre, lors du dernier conseil des ministres, il aurait présenté un projet de loi dans ce sens. L’objectif affiché : baisser les prix en début d’année 2024.

Ainsi, l’exécutif souhaite avancer la date limite des négociations au 15 janvier. Cela permettrait de répercuter les baisses d’un certain nombre de prix de gros plus rapidement dans les rayons des supermarchés comme Leclerc. La bataille de prix entre les industriels et les distributeurs se jouait, jusqu’ici, sur fond d’inflation.

Cependant, les prix ont commencé à descendre dernièrement, même si le niveau de l’inflation reste toujours élevé. Les derniers chiffres publiés par l’Insee sur l’inflation sur un an font état de 4,9 % en septembre. Soit le même chiffre que celui du mois d’août.

« Le ralentissement sur un an des prix de l’alimentation, des services et des produits manufacturés est contrebalancé par l’accélération des prix de l’énergie », explique dans son communiqué l’institut.

La progression des prix des produits alimentaires entre septembre 2022 et septembre 2023 s’élève à 9,6 %. Soit 1,6 % de moins que les chiffres sur un an au mois d’août.

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