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Le président Macron a annoncé lundi 15 mai qu’il voudrait poursuivre une baisse de la fiscalité sur les classes moyennes. Une initiative qui viserait près de 50 % des salariés avec 1 500 à 2 500 euros en équivalent temps plein. Que disent les statistiques officielles sur les échelles de salaires ? Et dans quelles tranches vous situez-vous ?
Poursuivre la baisse de la fiscalité
Dans un entretien à L’Opinion lundi 15 mai, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il veut poursuivre la baisse de la fiscalité sur les classes moyennes.
« Je parle de ceux qui sont trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre », a-t-il précisé.
Il a évoqué une fourchette entre 1 500 et 2 500 euros net par mois. Cette catégorie de Français est la plus représentée dans la population salariée (48,8 %). 30,2 % de salariés du privé et des entreprises gagnent entre 1 500 et 2 500 euros net par mois en équivalent temps plein. C’est ce que révèlent des données recueillies par l’Insee en 2020.
Parmi eux, 18,6 % perçoivent une rémunération mensuelle nette de 2 000 à 2 500 euros. À noter que parmi les manifestants de ces derniers mois, cette catégorie de Français a semblé de plus en plus présente. Ils voulaient faire part de leur mécontentement croissant.
Le salaire médian des Français
L’analyse démontre que 19,5 % des travailleurs français gagnent moins de 1 500 euros de salaires nets par moi. 68,5 % se placent sous la barre des 2 500 euros. Cela sous-entend que pour une large majorité des travailleurs français, les salaires modestes et moyens sont la norme.
En outre, un peu plus de 20 % des tranches suivantes, soit 21,4 %, perçoivent entre 2 500 euros à 4 000 euros de salaires. Seuls 6,7 % touchent entre 4 000 euros et 6 000 euros nets. Moins de quatre Français sur cent, soit 3,5 %, touchent des revenus supérieurs à 6 000 euros nets.
Si vous souhaitez savoir où vous vous trouvez dans l’échelle hexagonale des salaires, vous pouvez utiliser des simulateurs. Celui de l’Observoitoire des inégalités est l’un de ceux qui sont disponibles. Sachez que le salaire médian dans le pays est à 2 005 euros nets par mois.
Salaire médian sous-entend que 50 % des salariés français perçoivent moins que cette somme et que l’autre moitié gagne plus. À en croire l’Insee, il y a autant de Français percevant moins de 2 005 euros de salaires mensuels que de Français touchant davantage.
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2 milliards de baisses sur les salaires des classes moyennes
Pour tenir sa promesse, Emmanuel Macron veut concentrer deux milliards d’euros de baisses d’impôts sur les classes moyennes. Un plan Marshall qu’il pense atteindre d’ici 2027.
« On doit poursuivre une trajectoire de baisse de fiscalité sur nos classes moyennes. Pourquoi ? Parce que si on veut continuer d’embarquer le pays, nous avons encore besoin de redonner de la crédibilité au travail », a-t-il souligné dans l’interview.
Emmanuel Macron a rappelé que lors de son premier mandat, ils ont baissé les impôts de 52 millions d’euros pour les ménages et les entreprises.
« Quand vous regardez la période 2010-2014, les hausses d’impôts ont presque toutes été faites sur les classes moyennes et les petits commerçants », a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, le locataire de l’Élysée voudrait mettre en place un mécanisme qui permettra à la France d’améliorer les emplois industriels. Ce, alors que les Français n’ont pas encore oublié l’épisode de la réforme des retraites.
Ouvrir les débats sur le partage de la valeur
Côté métiers, l’exécutif entend aussi faire retrouver des points de croissance à l’économie tricolore avec sa politique de plein-emploi. Ce qui lui permettra d’avoir de nouvelles marges de manœuvre budgétaires.
« Nous avons créé 1,5 million d’emplois, c’est plus que nos voisins », a déclaré Emmanuel Macron.
Cela étant, il faut encore attendre de voir les résultats de la politique sur laquelle il parie. Ce qui lui permettra peut-être de calmer la crise sociale.
« Sur 600 usines qui ont fermé, depuis 2017, on en a rouvert 300”, a-t-il avancé.
Il faut cependant noter que l’activité dans l’industrie française n’est pas encore près de retrouver son niveau d’avant la crise sanitaire. Sans oublier la balance commerciale qui ne cesse de plonger.
Enfin, le président de la République voudrait ouvrir les débats à propos du partage de la valeur au-delà du salaire et des primes. Il veut se pencher sur l’intéressement et la participation des salariés dans les entreprises.