Crédits immobiliers : vers des taux à 4 % cet été ? Explications

Les taux de crédits immobiliers continuent à monter de manière significative. En mai, le taux de crédit moyen est de 3,25 %.

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En ce mois de mai 2023, les taux de crédits immobiliers augmentent encore de manière significative. Cependant, les emprunteurs devraient peut-être s’attendre à de bonnes surprises à la fin de l’année.

Une augmentation des crédits immobiliers

Bien qu’ils se soient mis à ralentir, les taux immobiliers continuent tout de même de monter. En effet, en ce mois de mai 2023, la hausse des crédits immobiliers s’étale entre 5 à 30 points de base selon les établissements bancaires.

Sur 20 ans, le taux de crédit moyen est de 3,25 %. Selon les données collectées par le courtier Empruntis, il s’établit à 3,35 sur 25 ans. Cécile Roquelaure note que les taux de crédits immobiliers continuent d’augmenter depuis deux mois.

« Mais les hausses sont moins importantes que précédemment », a souligné la directrice des études du courtier Empruntis.

Cela étant dit, si l’on en croit la spécialiste, les taux de crédit ne vont pas se stabiliser avant l’été.

Crédits immobiliers
Concept d’investissement immobilier et de gestion de patrimoine – Crédits photos : iStock

En effet, selon elle :

« L’augmentation va se poursuivre au moins jusqu’à l’été. Les banques gardent pour cible l’objectif des 4 % qui leur permettrait de refaire de la marge. »

La mensualisation du taux d’usure rend le contexte plus ou moins défavorable aux emprunteurs. Ce n’était pas le cas ces derniers temps. Les annonces de la BCE et la stabilisation du coût de la banque présagent apparemment de bonnes surprises pour la fin de l’année 2023.

De légères baisses en perspective

Cécile Roquelaure semble certaine qu’il y aura bientôt une stabilisation des taux pour les crédits immobiliers. Elle prévoit même que quelques légères baisses pourraient avoir lieu. Est-ce que cela sous-entend que les emprunteurs devraient patienter pour financer leur projet ? Si l’on en croit la spécialiste, ceux qui ont :

« la possibilité de faire passer leur dossier » maintenant ne doivent pas attendre.

En effet, elle laisse entendre que :

« Les conditions ne seront pas meilleures demain. »

D’après Mme Roquelaure, la période des mois de juillet et d’août n’est jamais propice pour emprunter.

« Avec les vacances, le secteur est en manque d’effectifs et les banques ont tendance à gonfler les eaux », indique-t-elle.

Pour le moment, la spécialiste ne prédit rien à propos de l’année 2024. Elle espère tout de même un marché de l’immobilier « plus apaisé » que celui de ces derniers mois. Seulement, on est encore loin de l’ère du crédit facile, comme ce fut le cas à la veille de la crise sanitaire.

Une chute de la production

En raison de la hausse des taux de crédits immobiliers, la production a chuté, selon l’Observatoire du Crédit Logement. Par conséquent, le gouvernement envisage d’assouplir les règles d’octroi imposées par le Haut Conseil de stabilité financière, qui tiendra une réunion en juin.

« La dégradation de la solvabilité de la demande provoquée par l’augmentation des taux de crédits a eu un impact négatif certain », selon l’Observatoire.

À la fin d’avril, l’Observatoire constate une forte baisse de la production, estimant que la chute de la production trimestrielle est de 40 %. Selon lui, cette chute est d’un « caractère inédit » en raison de son impact sur les secteurs de l’immobilier résidentiel.

De plus, selon les prévisions du groupe BPCE, la production de crédits immobiliers en 2023 devrait être de 190 milliards d’euros, soit une baisse de 20 % par rapport à celle de 2022, le niveau le plus bas depuis 2018.

Un accès difficile aux crédits immobiliers

Cependant, les ménages ont de plus en plus de difficultés à accéder au crédit en raison de conditions de plus en plus compliquées. En outre, certains réseaux bancaires n’en produisent pas en raison de sa faible rentabilité.

Crédits immobiliers
Investissement dans l’immobilier ou la pierre – Crédits photos : iStock

Selon une récente étude de la BCE, cette complexité des conditions s’étend partout en Europe. Depuis fin 2019, le Haut Conseil de la stabilité financière a mis en place des règles d’octroi de crédit, parmi lesquelles le plafonnement du revenu disponible à 35 %.

À l’époque, le marché immobilier était au plus haut. Ces règles permettaient un supplément d’apport personnel pouvant aller jusqu’à 8 mois de revenus pour un emprunteur gagnant moins de 3 SMIC.

Assouplir l’octroi de crédits immobiliers

Pour changer la situation, le ministère de l’Économie envisage d’assouplir l’octroi des crédits immobiliers pour relancer le marché. Pour cela, Bercy se dit prêt à discuter avec les fédérations d’agents immobiliers ou de courtiers. Ainsi, ils pourront revoir deux paramètres : le taux d’endettement et la durée de remboursement, afin de prévenir l’arrêt complet du marché immobilier.

La Banque de France a fait savoir début avril qu’un assouplissement pourrait mettre plusieurs ménages dans une situation de surendettement. La banque centrale préconise de maintenir le financement de l’immobilier tel qu’il est, ce qui constitue, selon elle:

« une base du développement durable de ce secteur ».

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