Réforme des retraites : une modeste augmentation pour le minimum contributif

Pour porter la réforme des retraites, le gouvernement avait parlé d'une hausse de 100 euros sur le minimum contributif.

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Le débat sur la réforme des retraites a suscité une intense mobilisation en 2023. En fin de compte, grâce à l’article 49.3, le gouvernement a fait adopter cette loi. Et ce malgré une majorité fragile à l’Assemblée Nationale. Résultat ? L’âge légal de départ en retraite a reculé, passant de 62 à 64 ans. Or, l’exécutif évoquait, en début d’année 2023, évoquait aussi une hausse des petites retraites. Et notamment, le minimum contributif. De l’ordre d’environ 100 euros. Or, quelques mois plus tard, une étude publiée par la DREES révèle une revalorisation bien moins élevée. On fait le point !

Réforme des retraites : les conséquences réelles pour les retraités…

La Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) vient de rendre ses premières conclusions. D’après cette étude, dévoilée ce 29 février, la revalorisation du minimum contributif touchera 185 000 personnes à la retraite cette année. Or, en moyenne, la hausse n’atteint pas 100 euros, mais plutôt 30 euros par mois, en moyenne. En découvrant ce chiffre, certains pourraient être tentés d’insinuer que le gouvernement a surévalué les effets positifs de la réforme des retraites. Précisément pour ceux qui touchent le minimum contributif. Rappelons que cette enquête porte uniquement sur les français qui partent en retraite en 2024.

À savoir : Aussi appelé MiCo, cette expression désigne le montant minimal de la pension, pour ceux qui ont fait une carrière pleine, au SMIC.

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D’après la DREES, les nouveaux retraités n’auront droit qu’à 30 euros de plus par mois. Il s’agit d’une moyenne qui correspond aux prévisions de la CNAV. Dans les faits, le MiCo doit voir son montant passer à 1 200 euros. Le calcul fixant un seuil à 85 % du SMIC. En présentant la réforme des retraites, les ministres parlaient volontiers d’une augmentation de 100 euros. Mais le diable se cache souvent dans les détails. Et il ne faut pas se laisser berner par quelques mots, habilement choisis.

« Les 100 euros correspondaient à l’augmentation maximale, mais cela ne signifie pas que chacun a bénéficié de cette augmentation. », nuance Martin Chopard, chargé d’études à la DREES, dans les colonnes de La Croix.

À quoi s’attendre pour la suite ?

L’étude de la DREES se veut néanmoins moins pessimiste qu’il n’y paraît. En effet, la réforme des retraites continuera à avoir des conséquences, de façon progressive. Pour celles et ceux qui perçoivent de modestes pensions. Ainsi, dans les prochaines années, les bénéficiaires du minimum contributif seront plus nombreux. D’après les données publiées ce jeudi, ils seront 30 % de plus en 2024. Même si cette tendance fléchira ensuite avec une hausse de 25 % seulement.

En définitive, la réforme des retraites devrait surtout donner un coup de pouce à ceux qui ont les plus faibles pensions.

« C’est bien pour les bénéficiaires les plus modestes que le minimum contributif a les effets les plus importants. », note la DREES.

La Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques pointe aussi une embellie pour les femmes retraitées.

« Les femmes bénéficient du minimum contributif deux fois plus souvent que les hommes. (…) Grâce au minimum contributif, l’écart de pension moyenne dans les régimes de base du secteur privé entre femmes et hommes se réduit, passant de 16,6 % à 14,5 %. », ajoute la DREES.

Enfin, pour ceux qui étaient déjà partis en retraite avant septembre 2023, le MiCo grimpera, d’après la CNAV, d’environ 60 euros par mois selon les cas. Une bonne nouvelle pour les 1,7 million de Français concernés.

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