Pascal Praud devant la commission d’enquête : « Le monde de l’info a changé »

Alors que la chaîne CNews est dans le viseur de l'ARCOM, Pascal Paraud a du rendre des comptes face aux députés.

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En 1984, Canal+ a démarré en proposant des programmes en diffusion cryptée, via un système d’abonnement payant. Durant des décennies, la chaîne a su se démarquer, son humour impertinent (Les Guignols, Nulle part ailleurs) et sa programmation axée sur le cinéma et les sports. Mais au fil du temps, le média en a absorbé d’autres. Jusqu’à devenir aujourd’hui le groupe Canal+, détenant plusieurs autres chaînes. Notamment CNEWS, sur le canal 16. Or, après de nombreux dérapages, la chaîne d’information (entre autres) fait l’objet d’une commission d’enquête. Relative aux fréquences TNT. Ce 29 février 2024, Pascal Praud et ses collaborateurs ont dû répondre aux questions des députés. Le journaliste a ainsi eu l’occasion de défendre le travail qu’il assure chaque jour à l’antenne…

Pascal Praud
Les rôles s’inversent : cette fois, c’est Pascal Praud qui répond aux questions – Crédits Photos : Capture Instagram : Capture LCP

Pascal Praud : autre époque, autres méthodes

En théorie, les programmes destinés au petit écran doivent respecter certaines règles. En matière d’objectivité, d’éthique, mais aussi de pluralisme politique. Or, depuis quelques années, on entend souvent que CNews n’est pas une chaîne d’information, mais bien une chaîne d’opinion. Avec une tendance à pencher vraiment à droite. Citons ainsi plusieurs intervenants récurrents de la chaîne, comme Jean Messiah ou encore Éric Zemmour. De son côté, Pascal Praud justifie cette situation, en précisant que les élus de gauche boudent les invitations de CNews.

« Soyez certaine Madame, si vous venez sur mon plateau… Et même, vous voulez que nous ne soyons que tous les deux, en tête-à-tête, je vous reçois avec plaisir ! », lance le journaliste à la députée écologiste Sophie Taillé-Polian.

Mais au cours de la commission d’enquête organisée ce jeudi à l’Assemblée nationale, il a aussi été question du registre et du ton employé sur CNews. En clair, certains parlementaires reprochent à la chaîne de faire primer les discussions, sur les faits ou les interventions d’experts. Face à un tel reproche, Pascal Praud a donné une réponse édifiante. Montrant qu’il assume pleinement d’aller au-delà de l’actualité, pour la commenter à l’antenne. Avec un angle propre à chaque intervenant présent sur le plateau de son émission (L’heure des pros).

« Le monde de l’info a changé. (…) Si vous vous contentez d’être purement factuel et d’être un lecteur de dépêches, vous n’apprendrez rien aux gens. (…) Il faut leur apporter une mise en perspective, un décryptage, une analyse. », énonce-t-il face aux membres de la commission d’enquête.

Animer et modérer ?

À l’antenne, Pascal Praud n’a pas peur de hausser le ton. Loin de là. Et il arrive que certaines de ses suggestions tiennent davantage de l’intuition que de l’information pure et dure. Ainsi, chacun se souvient de sa sortie concernant le lien éventuel entre les punaises de lit et l’immigration. Cela dit, de son côté, l’animateur de L’heure des pros, se perçoit plutôt comme un arbitre. Parfois, il tente d’encadrer les débats. Dans des conditions qui peuvent s’avérer difficiles en fonction des invités reçus dans son émission.

« À chaque fois qu’on fait une erreur parce qu’on ne modère pas un propos sur un plateau, on s’en veut et ça arrive, hélas. (…) Pensez au modérateur que je suis. (…) Quand il y a une erreur, c’est mon erreur. » , admet Pascal Praud. 

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