Salariés et semaine de 4 jours : 37 % y sont favorables sans diminution de salaire

Si certains salariés sont séduits par la semaine raccourcie à 4 jours, la plupart y voient des risques et des défis organisationnels.

© IStock

Afficher Masquer les titres

Déjà proposée dans certaines entreprises françaises, la semaine de 4 jours pourrait peut-être devenir la norme d’ici quelques années. En tout cas, de nombreux salariés y sont favorables, car ils y voient un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Certains travailleurs sont toutefois contre la semaine raccourcie.

Cela pourrait devenir la norme

La semaine de 4 jours est de plus en plus adoptée dans les entreprises en France. Il semble que les Français soient intéressés à travailler moins pour gagner autant. Les entreprises qui proposent la formule se font nombreuses et certains salariés sont convaincus que la semaine à 4 jours sera bientôt la norme.

« L’idée de la semaine de quatre jours est simple : les employés travailleraient quatre jours par semaine, tout en recevant le même salaire et en bénéficiant des mêmes avantages, mais avec la même charge de travail », explique Capital.

Selon l’étude de l’ADP rapportée par BFM Business, 22 % des salariés français estiment que la semaine à 4 jours deviendra la norme. Et ce, d’ici seulement 5 ans. Cependant, cette tendance ne fait pas l’unanimité chez les 32 000 actifs interrogés dont près de 2 000 sont français.

Les avis sont surtout différents selon les secteurs professionnels et les profils des travailleurs. Les plus enthousiastes pour la réforme sont les salariés de l’industrie. Selon le sondage, un tiers d’entre eux prévoient l’arrivée imminente de la semaine de 4 jours.

Salariés
Bulletin de paie français avec une calculatrice, de l’argent en euros et une loupe – Crédits photos : iStock

De même, 27 % des travailleurs de l’informatique et des télécommunications sont pour cette réforme. Cette évolution est aussi prise d’un bon œil chez 25 % des salariés de l’immobilier et du commerce.

En revanche, elle n’a pas trop la côte chez les travailleurs dans les médias et l’information. Ils ne sont que 15 % qui envisagent la semaine raccourcie comme étant la norme dans un futur proche.

Une tendance qui séduit les salariés

Si ces salariés sont favorables à cette réforme, c’est sous la condition qu’ils maintiennent leur salaire. Il s’agit même du facteur déterminant qui les encourage à accepter la semaine raccourcie. Ainsi, 37 % des travailleurs français ont déclaré favorables à la semaine de 4 jours si celle-ci s’accompagne d’un salaire égal.

Le maintien de la rémunération même après la diminution du temps de travail est un critère clé. En effet, la statistique chute si la baisse du temps de travail hebdomadaire entraîne une baisse de la rémunération. Seuls 9 % des salariés ont accepté la semaine raccourcie avec une diminution de leur salaire.

Dans les détails, l’étude a permis de savoir que ce sont surtout les jeunes qui s’intéressent à la semaine raccourcie. Plus précisément, 41 % des profils entre 25 et 34 ans adhèrent à cette réforme. De même, 39 % des femmes y sont favorables. Une proportion plus importante par rapport à leurs collègues masculins.

Parmi les sondés, 35 % des hommes plébiscitent cette tendance. Plus intéressant, mais sans surprise, les parents sont assez représentés chez les salariés qui adhèrent à la semaine raccourcie. En outre, la mutation du temps de travail séduit particulièrement les salariés dans le commerce (44 %).

Pareil pour les travailleurs dans le secteur de l’hôtellerie restauration (43 %) et des transports (41 %). Pour eux, cette tendance est plus séduisante que le télétravail qui leur est impossible à mettre en place.

Salariés
Salariée souriante au bureau, avec ses collègues en arrière-plan – Crédits photos : iStock

Des risques à prendre en compte

Selon le président de l’ADP, Carlos Fontelas de Carvalho, la demande d’une semaine de 4 jours s’est « clairement accélérée depuis trois ans ». Ce dernier souligne toutefois le risque qu’implique cette réforme.

« Les risques d’épuisement professionnel chez les salariés existent, que ce soit en travaillant sur des journées plus longues ou en devant réaliser leurs missions en moins de temps », souligne le président d’ADP Carlos Fontelas de Carvalho.

Il faut aussi compter les :

« Défis considérables en termes d’organisation du travail et du maintien du service »

Cela concerne particulièrement les secteurs où le télétravail n’est pas possible. Pour l’heure, environ 10 000 salariés effectuent leurs 35 heures de travail en 4 jours en France.

La semaine de 4 jours est pour certaines entreprises un outil de rétention des talents. Le dirigeant de l’ADP les rappelle alors qu’ils ont d’autres leviers à leur disposition pour garder leurs travailleurs. Ils peuvent par exemple considérer « la progression des carrières » et « les opportunités de formation ».

Il était une pub est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Suivez-nous :