Télétravail : selon une étude, les salariés français feraient trop d’heures supp non rémunérées

Le télétravail ne serait-il pas une accumulation d’heures supplémentaires gratuites ? Une étude de l’ADP révèle des chiffres étonnants.

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Au début de la pandémie de la Covid-19, il était presque impossible de penser au télétravail. Aujourd’hui, les candidats à un poste le demandent. Le télétravail serait un bon choix pour mieux équilibrer la vie personnelle et professionnelle. Travailler, tout en étant bien installé chez soi, est tentant, pourtant, le télétravail a un côté plus ou moins contraignant.

En effet, les télétravailleurs avouent qu’ils travaillent parfois un peu plus que d’habitude. Une hausse du nombre d’heures travaillées vaut un versement d’heures supplémentaires pour les salariés. Pour les télétravailleurs, le nombre d’heures augmente, mais il n’y a généralement pas de rémunération supplémentaire.

Télétravail : des heures supplémentaires gratuites

ADP, un spécialiste des solutions RH a mené une étude appelée « People at Work 2022 ». Cette étude avait pour but de connaître l’état d’esprit des travailleurs et d’aider les entreprises à devenir plus innovantes en tant qu’employeurs.

Concernant les salariés français, deux tiers d’entre eux ont déclaré télétravailler « gratuitement ». Chaque semaine, ils offrent près de 6 heures de travail supplémentaires sans rémunération durant leur temps libre.

Cette tendance concerne 63 % des femmes et 64 % des hommes qui ont participé au sondage. Ce sont surtout les plus jeunes qui sont touchés par ce phénomène d’heures supplémentaires non rémunérées en télétravail.

Parmi les télétravailleurs enquêtés, cette tendance touche environ 73 % des jeunes entre 18 et 24 ans. Près de 57 % des télétravailleurs de 45 à 54 ans offrent aussi plusieurs heures supplémentaires à leur employeur par semaine.

Les salariés entre 18 et 24 ans travaillent gratuitement pendant 7,8 heures par semaine. Ceux entre 25 et 34 ans travaillent 6,5 heures de plus sans recevoir un versement d’heures supplémentaires.

L’étude de l’ADP a aussi révélé que les personnes âgées ont moins d’heures sup’ gratuites. Néanmoins, cela représente encore 5 heures de travail en plus par semaine.

9 heures non rémunérées dans le secteur de l’information

Selon le rapport de l’ADP, 80 % des jeunes salariés du secteur de la communication/information estiment qu’ils travaillent presque gratuitement. Et ce, pendant une moyenne supplémentaire de 9 heures par semaine.

75 % des salariés de l’immobilier et des télécoms, eux, estiment travailler 7 à 8 heures supplémentaires. Ceux qui travaillent dans la finance font 7 heures supplémentaires par semaine sans pour autant obtenir une rémunération.

Ces chiffres impressionnants montrent que les salariés en télétravail font en effet des heures supplémentaires chaque jour. Pourtant, ils ne bénéficient pas de rémunération additionnelle.

« La quantité d’heures supplémentaires non rémunérées réalisées par les télétravailleurs est un constat inquiétant avec notamment le risque de ne pas respecter le droit à la déconnexion », explique Carlos Fontelas De Carvalho, Président d’ADP France et Suisse.

En 2021, seulement 4 070 accords d’entreprise ont été signés avec une moyenne de 2 jours par semaine. Ce chiffre issu d’une étude de la Dares qui a été publiée en novembre 2022 est de 10 fois plus qu’en 2017.

D’autres points importants concernant l’enquête

« People at work 2022 » visitait plusieurs thèmes dont :

  • L’épanouissement professionnel
  • La paie et les avantages sociaux
  • La santé mentale
  • L’évolution du travail

Selon les chiffres, 90 % des travailleurs se disent satisfaits de leur emploi actuel. 41 % des personnes ayant participé à l’enquête sont « plutôt satisfaits » de leur emploi. 88 % se sont montrés optimistes, mais ce niveau d’optimisme professionnel reste inférieur à celui avant la pandémie.

Concernant les salaires, 65 % des travailleurs veulent augmenter leur travail pour gagner plus. Un petit bémol, le nombre d’heures supplémentaires hebdomadaires sans paiement dépasse les heures de travail pendant les jours ouvrés.

L’enquête a permis de savoir que le stress au travail est devenu de plus en plus préoccupant. Avant la pandémie, 62 % des travailleurs étaient stressés au moins une fois par semaine. Désormais, ce niveau de travailleurs stressés est passé à 67 %.

Le stress au quotidien touche près d’un participant sur 7,53 % d’entre eux pensent que leurs performances professionnelles sont affectées par cette situation. Une majeure partie des télétravailleurs affirment que leur direction présente un soutien en matière de santé mentale au travail.

Pour une évolution du travail, il faut assurer le bien-être personnel et les activités non professionnelles. Cela renforcera le besoin d’améliorer les conditions de travail et de favoriser la flexibilité. Il faut aussi rendre la culture du travail plus équitable pour tous les travailleurs.

Sources : bfmtv.com

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