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Une nouvelle menace plane sur nos porte-monnaies : les prix pourraient bien augmenter à nouveau. Dans un document révélé par Les Echos, les grandes enseignes redoutent une hausse des frais de commissions liés aux paiements par cartes bancaires.
La cause de cette inquiétude ? L’utilisation croissante des cartes Visa et MasterCard. Ces deux mastodontes internationaux sont accusés de profiter de leur domination pour inciter les acteurs à délaisser les réseaux nationaux. Lisez la suite pour en savoir plus sur cette situation inquiétante qui menace d’impacter les prix.
Un cri d’alarme à cause des cartes bancaires
Lorsque vous effectuez un paiement par carte chez un commerçant, des frais sont engagés. Parmi eux, une commission d’interchange réglementée par l’Union européenne et des frais de réseau. Selon Legalstart, une plateforme spécialisée dans les services juridiques, lorsque le terminal de paiement affiche « paiement accepté », cela signifie que les réseaux de cartes ont vérifié la solvabilité du client.
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En échange de cette garantie de transaction réussie, des frais sont appliqués. Ces frais sont à la discrétion des réseaux de cartes, qui ont la liberté de fixer les montants.
C’est là que le problème se pose. Les géants SNCF Voyageurs, Auchan, Système U et Cdiscount, à l’origine dudit document, ont mis en lumière une préoccupation croissante. Apparemment, les frais de réseau associés à Visa et MasterCard peuvent être jusqu’à dix fois supérieurs à ceux du réseau français, Cartes Bancaires (CB).
Cette disparité suscite des inquiétudes parmi les commerçants qui se retrouvent confrontés à des coûts exorbitants. Si vous ne voyez pas le sigle « CB » sur votre carte, cela signifie que vos paiements évitent le réseau traditionnel… au détriment des commerçants qui doivent supporter des coûts plus élevés.
Une situation préoccupante
Selon les enseignes concernées, de plus en plus de cartes de paiement ne portent pas le logo « CB ». Selon Émilie Tison, directrice des services financiers de Système U, il y a trois ans, la situation était tout autre. 97% des transactions passaient par le réseau CB, tandis que seuls 3% utilisaient les réseaux Visa et Mastercard. Aujourd’hui, ce pourcentage a chuté à 85-88%.
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Plusieurs facteurs expliquent cette chute. Tout d’abord, le quotidien évoque la montée en puissance des paiements en ligne et des transactions mobiles. Il semblerait que ce type de transaction ait favorisé les géants américains Visa et Mastercard, au détriment du réseau national Cartes Bancaires (CB).
Ensuite, il a été question de l’émergence des néo-banques et des banques en ligne. Celle-ci a également contribué à cette tendance, car elles ne sont pas nécessairement liées au réseau CB. Même des institutions traditionnelles telles que BPCE ont opté pour des partenariats avec Visa, laissant de côté le logo CB.
Quoi qu’il en soit, l’essor de Visa et Mastercard suscite des inquiétudes pour les commerçants et les consommateurs. Certaines banques ont récemment supprimé le logo CB de leurs cartes bancaires. Une « évolution » qui, au plus grand regret des commerçants, a un impact financier direct sur eux.
En effet, ces derniers se voient contraints de payer des commissions beaucoup plus élevées pour les transactions. En tout cas, les commerçants ont déjà prévenu : les coûts supplémentaires seront répercutés sur les prix affichés.
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Une situation qui touche aussi bien le commerçant que le consommateur
Dominique Schelcher, président de Système U, exprime son mécontentement sur Twitter face à cette situation concernant les cartes bancaires. Selon ses dires, ces changements effectués au niveau du paysage bancaire pourraient bientôt devenir un fardeau pour les consommateurs également.
« Cela aura un impact sur les prix, prévient-il. Plus le commerçant est petit, moins ce sera tenable. »
Face à cette situation, les mesures à prendre restent floues. La Fédération bancaire, contactée à ce sujet, déclare que ce n’est pas de sa compétence, car cela relève du domaine commercial. Cependant, avec une inflation persistante, cette problématique risque de prendre de l’importance.