Selon l’Insee, un senior sur six n’est ni à l’emploi, ni à la retraite

L'emploi en France est en difficulté. Aujourd'hui, il se trouve que plusieurs cas de figure amènent à des situations de précarité.

© Crédits photos : IStock

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À l’heure actuelle, être employé ne signifie pas se trouver dans une situation stable. Effectivement, l’emploi s’est en grande partie précarisé. Nous les retrouvons notamment sous ces différentes formes :

  • le travail à durée déterminée,
  • le travail indépendant (Dans les cas où le prestataire subit la même pression qu’un salarié tout en ayant le statut d’auto-entrepreneur).
  • le travail intérimaire,
  • saisonnier,
  • le travail vacataire du secteur public

De fait, ces types d’emplois ont toujours existé, afin de permettre une certaine souplesse liée à certains domaines d’activité. À l’instar des emplois saisonniers, où le chiffre d’affaires se fait surtout durant l’été dans certaines régions. Dans ces conditions, il demeure inutile pour un restaurateur en bord de mer d’avoir autant de salarié l’hiver que durant la saison touristique. En revanche, dans le but de maximiser la compétitivité par le biais de la souplesse, la nécessité de ces emplois précaires s’est envolée. D’après Officiel Prévention :

« Le recours aux emplois précaires a pour conséquences de faciliter le travail à flux tendus, d’accroitre la flexibilité du travail, de variabiliser les couts, de limiter l’effectif et les problèmes de gestion du personnel »

Actuellement, ce sont les jeunes qui se retrouvent le plus dans ces situations d’emploi. Tout en permettant aux entreprises de baisser leurs coûts, et d’adapter rapidement leur besoin en personnel au marché. Toutefois, cette manière de procéder empêche une vision à long terme pour les salariés dans leur vie personnelle. Aussi, les évolutions de salaire ainsi que de poste, souvent dépendante de l’ancienneté, se trouvent impossible dans ces conditions.

Les emplois dits « précaire »

Aujourd’hui, ces emplois, concernent d’après l’Insee 13,6 % de la population active, ou 3,7 millions de personnes en 2018. Par ailleurs, dans cette catégorie, nous y retrouvons en tête les contrats CDD (Contrat à Durée Déterminé) suivi par les contrats d’intérims. Cependant, l’Insee ne comptabilise pas dans ces chiffres les apprentis. Dans la mesure où elle les forme dans l’objectif de leur accorder dans le meilleur des cas un CDI (Contrat à Durée Indéterminé) à la fin de période donnée. De même, les travailleurs indépendants n’y sont pas inclus.

La fragilité de ces emplois s’avère encore plus visible lors des situations de crises économiques. Effectivement, lors de la pandémie, bon nombre de CDD n’ont pas été reconduits à cause du ralentissement globale de l’économie. De surcroit, les postes fixes à pouvoir sont étroitement liés à leur niveau de compétences requis. En d’autres termes, les emplois précaires touchent en majorité les métiers nécessitant une faible qualification.

La difficulté liée au recrutement

D’après l’enquête BMO 2023 de Pôle emploi, les entreprises jugent à 58 % le recrutement difficile. L’enquête BMO est :

« Un questionnaire aux établissements afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi. Sur les 2,4 millions établissements entrant dans le champ de l’enquête, près de 424 000 réponses ont été collectées et exploitées pour la France entière ».

La tendance générale est à la hausse, puisqu’en 2021, seulement 45 % des entreprises jugeaient le recrutement compliqué. Dans cette mesure, les entreprises ont simplifié leurs procédures de recrutement dans le but d’avoir des effectifs disponibles plus rapidement. De plus, certaines branches d’activité sont plus demandeuses comme :

  •  La santé,
  • la mobilité décarbonée,
  • la rénovation des bâtiments,
  • la logistique
Emploi
Une équipe de deux ingénieurs installant des panneaux solaires sur un toit. Source : iStockPhoto

Donc des domaines d’emplois, qui demandent une qualification précise ou peu rémunéré par rapport à leur pénibilité. 

L’emploi des séniors : une zone grise

Actuellement, d’après l’Insee, 1 sénior sur 6 se trouve actuellement sans emploi, sans pourtant être à la retraite. La difficulté accrue de ceux-ci à accéder à un emploi stable à cause d’un manque de qualification ou de l’âgisme les place dans « un sas de précarité ». Cette expression de l’économique Michael Zemmour concernerait 16 % des personnes de 55 à 69 ans, soit un total de 1,6 million de personnes.

L’étude Insee menée par Eliette Castelain fait le lien entre l’augmentation de cette catégorie, avec le recul depuis 2010 de l’âge de départ à la retraite. Ainsi, Michael Zemmour explique :

« Plus l’âge légal est décalé, plus les personnes concernées restent longtemps dans le sas de précarité « 

Malheureusement, comme souvent lorsqu’il s’agit d’inégalité sociale, les femmes sont les plus touchées par cette situation. Effectivement, ces dernières représentent 61% de cette catégorie. Sans préjuger, Eliette Castelain nous explique :

 « Cela peut être le reflet de carrières plus souvent incomplètes pour les femmes, qui retardent l’atteinte du taux plein »

Tragiquement, avec l’adoption de la nouvelle reforme des retraites, les cas de précarité concerneront encore plus de Français.

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