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Avec un compte qui bascule dans le rouge, des clients des banques font face à une cascade de frais. Ceux-ci viennent creuser leur découvert quand celui-ci dépasse le seuil autorisé. Combien d’argent cela peut leur coûter ? On fait le point.
Les banques affichent rarement les taux réels d’agios
Nombreux sont les Français qui régulièrement sont à découvert et se voient ainsi contraints de devoir payer des agios. Cela étant, le 10 janvier dernier, Le Monde a démontré que les banques hexagonales restent très évasives sur les taux réels d’agios qu’elles infligent à leur client.
Ces taux peuvent en effet enfler en cas de dépassement du seuil de découvert autorisé. La Fintech Finfrog a mené une étude en mars 2022 à ce propos. C’est une start-up française qui propose des offres de prêts de courte durée.
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Selon cette étude, 49 % des Français qui gagnent moins de 2 000 euros par mois ont moins de 100 euros sur leur compte en banque au 10 du mois. 47 % des Français qui gagnent moins de 2 000 euros par mois sont régulièrement à découvert.
Malheureusement, il est rare que les banques affichent le taux d’agios qu’elles pratiquent. Nos homologues du Monde ont interrogé le porte-parole de Panabanques, Basile Duval, à ce propos.
Voici ses dires :
« Il est de l’ordre de 7 % dans les banques en ligne et de 16 % dans les réseaux. Mais, attention, un tiers des banques facturent en plus des frais de dossier annuels du découvert. »
Le dépassement du découvert autorisé peut s’empiler
En cas de dépassement du découvert autorisé, ces frais bancaires s’empilent. Ce qui représente pas mal de sommes d’argent. 8 euros par opération en moyenne pour la commission d’intervention. 12,43 euros pour l’envoi de la lettre d’information pour compte débiteur non autorisé.
Jusqu’à 20 euros par opération de frais de rejet si un prélèvement est refusé. Les frais additionnels peuvent s’accumuler très vite et la spirale de l’endettement avec eux. Face à cette situation, la CLCV plaide pour l’instauration d’un plafond global des frais d’incident afin d’éviter la multiplication des frais d’incident.
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CLCV est l’association Consommation Logement Cadre de vie. Sandrine Perrois indique que :
« cela existe déjà pour les clients considérés comme financièrement fragiles par les banques ».
La juriste de la CLCV continue en disant :
« Nous demandons une extension de ce dispositif à l’ensemble des consommateurs, afin de limiter le coût global des frais d’incident pour tous. »
4,1 millions de personnes vivant en France sont en situation de fragilité financière. C’est ce que révèlent les chiffres de l’Observatoire de l’inclusion bancaire (OIB) qui datent de fin 2021.
Qu’est-ce qu’un découvert bancaire ?
On parle de découvert bancaire dès lors que l’argent prélevé sur un compte bancaire dépasse le montant disponible. La banque peut autoriser ce découvert, mais en contrepartie, elle réclamera des intérêts débiteurs au titulaire du compte.
Il y a deux types de découverts. Il y a le découvert autorisé et le découvert non autorisé. Dans le cas d’un découvert autorisé, la banque autorise les paiements jusqu’à un plafond lorsqu’un compte bascule dans le rouge. Le niveau du découvert autorisé doit être proportionnel au niveau des revenus mensuels de l’usager.
2/3 des Français disposent d’une autorisation de découvert selon les estimations. Et ce, même s’ils ne l’utilisent pas. Cette autorisation de découvert est une facilité que la banque accorde, mais pas un droit. La banque peut la réviser ou l’annuler tout en respectant les conditions prévues dans la convention de compte ou l’autorisation exceptionnelle de découvert.
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L’usager signe avec sa banque une convention précisant l’accord sur l’autorisation de découvert bancaire, son montant maximal. Mais aussi sa durée maximale et le montant des agios. Ces conditions se font réactualiser périodiquement en fonction de l’évolution des taux.
Qu’est-ce que le découvert non autorisé ?
Dans une situation de découvert non autorisé, la banque refuse à son client cette facilité de caisse. Cela peut être à cause de la fragilité financière du client. En théorie, le compte doit rester positif en permanence. Si un découvert se produit, la banque a le droit de rejeter les paiements qui se présentent sur le compte débiteur.
Elle réclamera par ailleurs des frais pour incidents de paiement. On peut aussi parler de découvert non autorisé lorsqu’un client dépasse le niveau maximal de découvert autorisé. Le client s’expose lui aussi à des frais et à des pénalités.
Si vous le pouvez, la meilleure façon d’éviter le découvert est de mieux gérer votre argent. Autrement dit, ne dépensez pas plus d’argent que ce que vous gagnez. En cas de besoin de trésorerie, vous pouvez souscrire un prêt à la consommation.
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Celui-ci vous sera accordé à un taux plus avantageux que celui d’un découvert. Le niveau d’un prêt à la consommation se situe aux alentours de 2 % contre plus ou moins 7 % pour un découvert autorisé.