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Le paiement en plusieurs fois, de nombreux Français le plébiscitent en ce moment en raison de l’inflation. Pour eux, c’est le meilleur moyen de gérer leur budget qui est toujours en souffrance. Cela dit, est-ce une bonne idée ? On vous explique.
À savoir sur le paiement en plusieurs fois
Ce mode de paiement que l’on appelle « paiement fractionné » permet d’acheter un bien ou un service et de le payer plus tard. Le paiement peut se faire en plusieurs échéances. En trois fois ou quatre généralement, et ce, sans frais ni intérêts ou bien pour un montant dérisoire.
La première mensualité est payable au moment de l’achat. Dans ce paiement en plusieurs fois, toutes les parties prenantes sont gagnantes, du moins sur le papier. Le commerçant, le consommateur… et bien évidemment, les sociétés de crédit.
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Ce sont en effet ces dernières qui recommandent ce genre de solutions. Cette pratique, à cause de l’inflation, a pris de l’ampleur lors de la crise sanitaire. Il est devenu une habitude chez les consommateurs.
Une enquête réalisée sur le sujet en novembre 2021 révèle que 32 % des sondés utilisaient le paiement fractionné au cours des 12 derniers mois. Un pourcentage qui, apparemment, a encore augmenté depuis. En effet, plusieurs utilisateurs de cette solution avaient fait part de leur satisfaction.
« Il y a beaucoup d’avantages. Le paiement fractionné permet de se faire plaisir, de saisir une bonne affaire mais aussi de répondre à l’urgence en remplaçant la machine à laver qui vient de tomber en panne, en gérant au juste son budget », affirme Arnaud le Gall, directeur des partenariats Cofidis France.
Un service efficace, mais simple
Grâce au paiement en plusieurs fois, les commerçants réalisent près de 20 % de leur chiffre d’affaires. Et ce, que ce soit en boutique ou sur internet. Ils ne s’y sont donc pas trompés.
« C’est un service désormais attendu par le consommateur. Et s’il ne peut bénéficier de cette facilité de paiement, ce dernier n’hésitera pas à reporter, à annuler voire à aller à la concurrence pour en profiter », explique Arnaud le Gall.
Ce dernier estime que ce paiement s’intègre dans le parcours d’achat et « l’expérience client ».
« L’idée, c’est de simplifier au maximum la vie du client », poursuit-il.
Toujours selon le représentant de Cofidis, le client n’a souvent besoin que d’une carte d’identité et d’une carte bancaire pour profiter de ce service. Un service efficace, mais aussi simple et rapide. Cela étant, dans un cas sur deux, les clients utilisent le paiement en plusieurs fois pour payer un achat qui dépasse leur budget initial.
« On estime que le panier moyen pour un paiement en 3 ou 4 fois sans frais est de 259 € et ils sont plutôt réservés pour l’électroménager, les produits high-tech ou l’ameublement », avoue M. le Gall.
Les méfaits du paiement en plusieurs fois
Si Arnaud le Gall vante les avantages du paiement en plusieurs fois, Olivier Gayraud rappelle quant à lui qu’il s’agit toujours d’un crédit.
« Un crédit restera toujours un crédit même s’il ne dit pas son nom. Quand on fait du commerce, on ne fait pas dans la philanthropie. Le problème c’est quand il y a l’incident de paiement. La relation se tend. Le consommateur doit alors s’acquitter des frais de relance et de recouvrement. Et s’il a plusieurs crédits à la consommation en cours, les choses peuvent rapidement se compliquer », pointe le juriste de l’association de consommateurs CLCV.
Il faut cependant noter que cette solution échappe en partie aux contraintes de la réglementation sur le crédit à la consommation. Olivier Gayraud regrette aussi la confusion qu’il peut y avoir dans ce mode de paiement. En effet, selon lui, la carte de fidélité peut se transformer en outil de paiement et c’est un danger.
« Il faut clarifier les choses pour le consommateur. Même chose avec la fonction longue durée. Il faut bien tout additionner pour évaluer le prix réel », lance-t-il.
Cela étant dit, les choses se feront clarifier à la rentrée par une nouvelle directive de la Commission européenne. L’objectif, c’est d’étendre les règles du crédit à la consommation au paiement en plusieurs fois.
Des sanctions en cas de défaut de paiement
Lorsque arrive le jour de paiement d’une mensualité et que le client ne peut pas payer, il s’expose à des sanctions. Les sanctions diffèrent en fonction du prêteur. En effet, ce dernier peut réclamer le remboursement du capital dû sur le champ ou facturer des pénalités de retard.
Les frais peuvent être proportionnels au capital restant dû ou aux échéances impayées, ou être fixes. C’est selon les acteurs du marché. Cofidis, par exemple, applique un remboursement immédiat plus 8 % du capital restant dû. Pareil pour FLOA.
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Pledg demande un remboursement immédiat plus 15 % du capital restant dû ou 15 % des échéances impayées. À noter que ces facturations peuvent ne pas s’appliquer immédiatement. Certains acteurs les échelonnent dans le temps. D’autres accordent à leurs clients des délais de courtoisie afin de régulariser leur situation.