Prix du gaz : les prévisions d’Engie sur la baisse des tarifs

Engie prédit « un plateau haut » jusqu'en 2027 concernant les prix du gaz en Europe. Qu’en est-il pour les consommateurs et l'avenir de l'énergie ?

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Après une flambée des prix du gaz et de l’électricité en 2022, une lueur d’espoir semblait se profiler pour la crise énergétique. Les marchés européens ont en effet connu une baisse, « une détente », des prix depuis le début de l’année. Cela a notamment été possible grâce à des niveaux de stockage satisfaisants et une demande d’énergie en baisse. Cependant, cette situation positive pourrait prendre fin à la fin de l’hiver 2023-2024, selon les prévisions d’Engie.

Lors d’un récent point presse, le fournisseur de gaz a fait part d’un certain scepticisme quant à un quelconque retour à la normal des prix. D’après ses projections basées sur l’outil d’analyse de données EnergyScan, les prix du gaz et de l’électricité ne continueront pas à baisser après l’hiver. Ils se maintiendront « sur un plateau haut » jusqu’en 2027, rapporte La Tribune.

Ainsi, les tarifs du mégawattheure devraient osciller entre 50 et 60 euros dans les années à venir. Ces chiffres équivaut le double de la moyenne observée entre 2015 et 2020. Quant à l’électricité, les prédictions énoncent 100 euros d’ici quatre ans. Selon Engie, il faut attendre 2027 pour espérer une baisse significative des prix.

L’influence des coûts du CO2 et du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les prix du gaz

Plusieurs facteurs contribuent au maintien des prix élevés de l’électricité. Tout d’abord, la production nucléaire est affectée par des problèmes identifiés dans une partie du parc. Malheureusement, cela entraîne une baisse de disponibilité de l’énergie. Ensuite, les prix des combustibles, notamment le gaz utilisé pour la génération d’électricité, connaissent une hausse significative.

Enfin, le dernier point concerne le coût croissant du CO2 sur le marché européen des quotas d’émission. Celui-ci devrait atteindre environ 150 euros par tonne d’ici 2028, comparé à environ 50 euros en 2021.

Selon les analyses de marché d’Engie Gems, la situation pourrait empirer. Un rebond économique mondial et une pénurie de capacités d’exportation de GNL pourraient exercer une pression supplémentaire sur le marché.

Prix du gaz : Aucune baisse significative jusqu’en 2027, prédit Engie
Cuisinière à gaz allumée – Crédits photos : iStock

Laurent Nery, directeur des analyses de marché chez Engie Gems, prévient :

« S’il y a une reprise très forte des importations de GNL, on va de nouveau entrer dans une phase de compétition assez tendue entre l’Europe et l’Asie. »

Malgré tout, la situation pourrait commencer à se rééquilibrer et les prix à baisser à partir de 2027. L’entrée en jeu de nouvelles capacités de production de GNL, notamment au Qatar et aux États-Unis, changerait la donne. Cela pourrait apportera un certain soulagement et contribuer à une baisse des prix du gaz.

La transition énergétique : la fin des tarifs réglementés

Les marchés énergétiques européens sont en pleine évolution, et les répercussions se font ressentir sur les prix de l’énergie, y compris le prix du gaz. Les données du marché néerlandais, qui font office de référence continentale, sont scrutées de près par les acteurs du secteur. En 2022, le prix moyen du mégawattheure avait grimpé à plus de 120 euros.

Une étape majeure a été franchie le 1er juillet avec la disparition des tarifs réglementés de vente (TRV) pour le gaz. Après 77 ans d’existence, ces tarifs ont cédé la place à des offres entièrement libéralisées. Les 2,3 millions de Français bénéficiant encore des TRV chez Engie seront automatiquement basculés vers un contrat transitoire appelé « passerelle ».

Quant aux 10 millions d’autres consommateurs utilisant le gaz, ils ont été informés par leurs fournisseurs via des e-mails ou des notifications. Ces derniers ont anticipé cette échéance en procédant à des ajustements partiels de leurs grilles tarifaires, prenant en compte les fluctuations du prix du gaz. Dans le respect du code de la consommation, les fournisseurs ont communiqué ces modifications contractuelles avec un préavis minimum d’un mois.

Cette transition marque un tournant dans le paysage énergétique, offrant une plus grande flexibilité et une diversité accrue d’offres pour les consommateurs. Cependant, il est crucial de rester vigilant face aux changements tarifaires et de bien comprendre les conditions des nouveaux contrats. Cela vous permettra de prendre des décisions éclairées en matière d’approvisionnement énergétique.

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