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Ça y est, la ministre Élisabeth Borne a annoncé faire abaisser l’âge du permis de conduire, dans le but de répondre à des besoins en mobilité. Ainsi d’après la première ministre :
« à partir de janvier 2024, on pourra passer le permis de conduire à partir de 17 ans et conduire à partir de 17 ans »
Le permis de conduire représente le saint Graal à absolument obtenir pour un bon nombre de jeunes. Notamment dans les banlieues et zones rurales. En effet, le célèbre papier rose ou carte pour les plus récents permet de sortir d’un certain isolement géographique. De fait, les transports ne permettent pas encore autant de souplesse que le transport automobile.
L’objectif d’Emmanuel Macron serait d’avoir 1 million d’apprentis d’ici à l’année 2027. Toutefois, pour ce faire, le gouvernement estime qu’il faut davantage de mobilité pour les jeunes vivants en zones rurales ou en petites villes. Dans cette mesure, l’abaissement de l’âge de passage du permis de conduire semble tout indiqué. De plus, avec la conscience écologique, on assiste à un désintérêt pour la voiture, cette dernière étant affiliée à la pollution atmosphérique. D’après Marie Chéron, responsable Politique véhicules chez Transport & Environnement France, elle affirme que cette mesure répondra à :
« une désaffection de la jeunesse pour la voiture »
Également, toujours selon cette dernière :
« c’est une mesure qui coûte zéro et qui s’adresse à la jeunesse »
Ainsi, on comprend que finalement les intérêts derrière cette mesure demeurent surtout économiques. D’ailleurs, augmenter la capacité des jeunes à travailler entre résonance avec la dernière réforme des retraites qui a fait couler tant d’encre et pas que.
Le permis de conduire à 17 ans : une mauvaise idée ?
Même si l’argument phare de cette nouvelle mesure gouvernementale semble être une meilleure mobilité pour les jeunes, à l’instar des propos tenus par Bruno Gazeau président de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) :
« les jeunes n’ont pas forcément accès aux transports publics dont ils ont besoin dans les petites ou les villes moyennes »
Cependant, si vous n’étiez pas au courant, ce nouveau décret quant au permis de conduire soulève quelques inquiétudes. En effet, d’après le site du ministère de l’Intérieur, les jeunes entre 18 et 24 ans représentent la catégorie la plus exposée aux accidents routiers. Aussi, sur l’année 2022, on a recensé plus de 550 morts.
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De façon factuelle, les jeunes se trouvent plus à même d’avoir des comportements à risques. Comme le confirme Valérie Dijon, intervenante en milieu scolaire aux côtés d’association de prévention routière sur France 3 :
« La prise de risque n’est pas la même, car leur cerveau est encore en construction »
Cela pose la question de la sécurité de tous les usagers de la route. Selon Jean-Yves Lamant, vice-président national de la Ligue contre la violence routière :
« On est à l’inverse de ce qu’il faut faire pour faire baisser de moitié le nombre de morts sur la route en 2030 »
Si le problème était simplement un accès aux transports, ce serait contradictoire avec la dégradation des services en Ile-de-France par exemple.
D’ailleurs d’après Marie Chéron :
« Si l’on veut donner accès à la mobilité aux jeunes, il y a des choses plus intéressantes comme le ticket climat (un tarif unique pour le train, ndlr), mais c’est plus coûteux »,
De manière sous-jacente, le permis de conduire à 17 ans, c’est aussi une manière de faire acheter des automobiles. Enfin, l’objectif du gouvernement étant de réindustrialiser la France et de privilégier les véhicules électriques produits en Europe.
Quelles nouveautés pour faciliter son obtention ?
Dans le but d’accompagner cette nouvelle réforme, qui ravira les plus jeunes, d’autres bonnes nouvelles ont été annoncées en parallèle.
Dans le texte de loi voté à quasi-unanimité à 70 contre 1, une base de donnée sera mise en place. Ainsi, une plate-forme en ligne appelé « un jeune, un permis » détaillera l’ensemble des aides disponibles pour faciliter le passage du permis de conduire.
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À l’heure actuelle, des différences existent en fonction des collectivités quant aux aides de financement pour le permis de conduire. De plus, Pôle Emploi se chargera de la maintenance de la plate-forme. À priori, il suffira de rentrer son code postal pour connaître la liste des aides proposés par son département.
Toujours dans cette volonté de faciliter l’accès au permis de conduire, le compte CPF sera modifié. Effectivement, ce dernier pourra dorénavant financer d’autres types de permis autre que le B ou poids lourd. À l’instar des permis motos.
Dans cette veine de vouloir simplifier et surtout rendre plus attractif son obtention, les délais entre deux passages se destinent à être réduit. Le tout grâce à l’autorisation à des agents contractuels ou agent public de faire passer l’examen.