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Depuis le 25 avril 2023, un décret d’application suspend l’obligation pour une entreprise de mettre de l’eau chaude à disposition de ses employés. Cette mesure concerne notamment les robinets dont se servent les salariés pour se laver les mains. Elle a également pour but de permettre aux bâtiments de faire des économies d’énergie.
Une suspension jusqu’en 2024
Les salariés d’une entreprise ne peuvent plus depuis quelques jours se laver les mains avec de l’eau chaude sur leur lieu de travail. Et ce, parce qu’un décret publié au Journal Officiel du 25 avril 2023 suspend cette obligation pour les entreprises.
En effet, le Code du travail oblige les entreprises à :
« Mettre à disposition des travailleurs de l’eau à température réglable sur les lieux du travail. »
Les employeurs doivent ainsi équiper les lieux de travail de douches pour se laver après des travaux salissants. Il faut aussi des lavabos à eau potable et à température réglable, avec des moyens de se laver et de sécher les mains.
À en croire France 3, ce décret permet à l’employeur de supprimer :
« L’eau chaude sanitaire des lavabos dans les bâtiments à usage professionnel. »
Et ce, jusqu’à la fin du mois de juin 2024. L’État veut ainsi répondre à des objectifs de sobriété énergétique. Les employés devront donc se passer de lavage de mains à l’eau chaude pendant un long moment.
Eau chaude : Quelques exceptions demeurent
Cette suspension d’eau chaude ne concerne pas tous les lavabos. En effet, ceux « dans le local d’allaitement » et « dans le local de restauration » en sont exempts. De même que ceux « dans les douches » y compris celles affectées à l’hébergement des travailleurs.
Il convient de noter que pour couper l’eau chaude du robinet, il faut l’avis du comité social et économique. Il faut aussi une « évaluation des risques ». Notons que celle-ci a été « mise à jour préalablement ».
Cette évaluation doit révéler qu’il n’y a :
« Aucun risque pour la sécurité et la santé des travailleurs du fait de l’absence d’eau chaude sanitaire. »
En outre, il faut également tenir compte des besoins liés à l’activité éventuelle de travailleurs d’entreprises extérieures. Toute entreprise doit avoir un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), qui répertorie les risques pour la santé et la sécurité des salariés.
En effet, se laver les mains à l’eau froide s’avère moins efficace pour éliminer les bactéries et autres virus. D’ailleurs, selon l’Organisation mondiale de la santé :
« Les mains constituent le mode de transmission principal des micro-organismes. »
Cette dernière souligne que pour prévenir les infections, l’hygiène des mains est la mesure la plus efficace.
De l’eau froide pour l’hygiène des mains
Une étude publiée en 2017 dans le Journal of Food Protection devrait rassurer les salariés à mains frileuses. En effet, cette étude a démontré que pour une bonne hygiène des mains, l’eau froide est aussi efficace que l’eau chaude.
L’élimination plus ou moins efficace des bactéries dépend toutefois du temps passé à laver ses mains. En effet, d’après Ouest-France, il y a une différence d’efficacité entre une durée de lavage de 20 secondes et un lavage de 5 secondes. Le média souligne néanmoins qu’il n’est pas nécessaire de dépasser 20 secondes de lavage.
Par ailleurs, depuis octobre 2022, les sanitaires des mairies, préfectures et administrations ont mis en place l’utilisation de l’eau froide pour se laver les mains. Il convient de noter que 10 % de la consommation d’énergie dans les bâtiments publics découlent du chauffage de l’eau.
Puis apparemment, le chauffage de l’eau nécessaire à 1 000 lavages de mains à 38 °C nécessiterait 22,35 kWh d’électricité. Alors que pour une eau à 15 °C, il en faut seulement 3,99 kWh. Ce qui représente une économie de 82 % d’énergie.
À savoir sur l’eau chaude sanitaire
L’eau chaude sanitaire ou ECS est un réseau d’eau chauffée à usage domestique répondant aux besoins sanitaires et hygiéniques des individus. Cette eau chaude sanitaire s’utilise dans des équipements sanitaires comme les douches, les lavabos ou les bains.
Sa température se situe généralement entre 35 et 55 °C. Pour produire l’ECS, il est possible d’utiliser des équipements telle une chaudière, une pompe à chaleur ou un chauffe-eau. 55 °C est le niveau de température requis pour répondre aux règles d’hygiène sanitaire et de confort thermique.
Il est possible de produire une ECS à température moins élevée, mais il faut pour cela respecter certaines conditions. En effet, il ne faut pas laisser de bras mort ou de tronçons de tubes non irrigués. Ce qui peut entraîner le développement des légionelles.
