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Un décret du 30 mars 2023 comprend la revalorisation des allocations chômage. À compter du 1er avril 2023, l’allocation d’assurance-chômage augmente de 1,9 %. Une décision de l’Unédic face aux taux d’inflation qui s’élève à 5,6 % en France.
Quel est le nouveau mode de calcul des allocations chômage ? Pendant combien de temps un allocataire pourra-t-il toucher ces allocations ? Philippe Duport et Etienne Mortagne répondent aux questions de Franceinfo.
Comment calculer les allocations chômage ?
Dans une interview avec Franceinfo, le journaliste Philippe Duport explique en détail le nouveau mode de calcul des allocations chômage. Pour calculer le montant qu’un allocataire pourrait toucher, il faut prendre en compte les salaires bruts des 24 derniers mois.
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Il faut diviser cette somme par le nombre de jours pour obtenir le salaire journalier de référence. Deux possibilités s’offrent au futur allocataire. Le journaliste explique que l’allocataire pourrait toucher 40 % du salaire journalier de référence et 12,71 euros par jour.
L’autre possibilité est d’obtenir 57 % du salaire journalier de référence. La formule la plus avantageuse sera appliquée sur le demandeur d’allocations chômage. La réforme au mois de février apporte une modification dans le mode de calcul.
Auparavant, le calcul utilisant les salaires des 24 derniers mois ne prenait en compte que les périodes travaillées. Depuis le changement, il faut aussi prendre en compte les périodes non travaillées. Cela réduit mécaniquement le montant des allocations chômage.
Etienne Mortagne, avocat spécialiste du droit du travail au cabinet L2M à Paris, a expliqué la période de carence des allocations chômage. Si l’allocataire n’a pas été victime d’un licenciement économique, la période de carence est de 7 jours minimum.
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Cette période peut aller jusqu’à 150 jours pour ceux qui ont touché des indemnités supérieures aux indemnités de licenciement. Etienne Mortagne explique que les congés payés non pris nourrissent aussi la période de carence.
Combien de jours peut-on les percevoir ?
Les seniors ont plus d’avantages puisque le calcul de leurs allocations se base sur les salaires des 36 derniers mois. Sous quelques conditions, ils peuvent les toucher jusqu’à la retraite à taux plein.
Pour cela, ils doivent avoir cotisé plus de 100 trimestres, avoir eu 12 ans d’activité. Ils doivent être au chômage depuis au moins 12 mois et ne pas avoir plus de 65 ou 67 ans. La durée des allocations chômage dépend totalement de l’âge des allocataires.
Si le demandeur a moins de 53 ans, il pourra toucher des allocations chômage pendant 538 jours. Cela peut aller jusqu’à 730 jours si la situation économique se dégrade. Si la personne a entre 53 et 55 ans, elle pourra percevoir cette allocation d’assurance-chômage pendant 685 jours.
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Une période portée à 913 jours dépendant de la dégradation de la situation économique. Pour les allocataires de plus de 55 ans, la durée est de 822 jours. Une détérioration drastique de la situation économique peut prolonger cette période jusqu’à 1095 jours.
Une dégressivité des allocations peut se présenter si la personne gagne plus de 4 700 euros bruts en activité. Le montant des allocations chômage va baisser de 30 % à partir du 7e mois. Après la revalorisation de 1,9 %, la dégressivité s’applique sur un salaire de référence de 156,70 euros par jour.
La baisse de 30 % s’appliquera si l’allocataire perçoit plus de 4 766 euros par mois selon le site Service Public. Le montant des allocations chômage ne peut toutefois pas être inférieur à 89,32 euros bruts par jour. Cela représente soit 2 679 euros par mois.
Comment calculer en cas de reprise d’activité ?
Si l’allocataire retrouve une activité en cours d’indemnisation, il peut cumuler ses revenus avec les allocations chômage. Ce cumul n’est possible que si les sommes ne dépassent pas un certain montant.
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Comme l’explique le site Pôle Emploi, le calcul de l’allocation change après la reprise d’activité. Le montant sera automatiquement moins élevé et le calcul se basera en fonction du nouveau revenu.
Pour le calcul, il faut prendre le montant de l’allocation brute mensuelle. Ensuite, il faut calculer les 70 % du nouveau salaire brut. Le nouveau montant des allocations chômage sera le résultat de la soustraction de ces deux montants.
Le montant du nouveau salaire et le complément d’allocation ne doivent pas dépasser le salaire mensuel ayant donné droit aux allocations chômage. Autrement, l’allocataire ne pourra pas cumuler sa rémunération et l’allocation.
Le site Pôle Emploi précise que la durée du cumul dépend de l’intensité de l’activité et du revenu perçu. Plus la rémunération est importante, moins l’allocataire aura de droits à l’allocation mensuelle.
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