Indemnités de chômage : de nouvelles règles débarquent, à quoi s’attendre ?

En France, les personnes en recherche d'emploi ont droit aux indemnités chômage. Mais les règles du jeu vont bientôt changer.

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Un accident de carrière peut arriver à n’importe qui. Heureusement, dans ce genre de situations, les Français peuvent, a priori, compter sur l’aide et le suivi de pôle emploi. Ce service leur permet de percevoir une allocation chômage. Mais il assure aussi l’accompagnement des bénéficiaires vers le nouvel emploi. Alors que le pays traverse une grave crise, la question des emplois créée la polémique. Certains estiment que les personnes en recherche d’emploi profitent du système. Du côté du gouvernement, on estime que les indemnités chômage coûtent trop cher à l’État. Aussi, prochainement, les règles qui régissent ce système pourraient bien évoluer. Notamment la durée d’indemnisation. Pour mieux comprendre la réforme poussée par l’exécutif, voici un petit récapitulatif.

Qui peut recevoir des indemnités chômage ?

A priori, tous les salariés, en fin de contrat, peuvent se retrouver inscrits à pôle emploi. Si une entreprise doit réaliser des économies, il arrive qu’elle doive licencier des employés. Un salarié qui ne satisfait pas aux exigences de son poste peut aussi se retrouver au chômage. Il existe de nombreux motifs pour motiver une telle décision.

Parfois, un salarié et une entreprise peuvent décider de se séparer d’un commun accord. Il s’agit alors d’une rupture conventionnelle. Dans cas, le travailleur peut aussi s’inscrire à Pôle emploi, et toucher les indemnités chômage. En revanche, pour ceux qui ont démissionné de leur propre chef, il n’existe pas d’allocation versée par l’État.

Comment Pôle emploi accompagne les bénéficiaires ?

Avant d’aller plus loin, il faut comprendre que tous les salariés cotisent pour leurs droits aux indemnités chômages. Cela signifie que si vous consultez votre bulletin de paie, vous remarquerez qu’une part de votre salaire fait l’objet d’un prélèvement à ce titre. Toutefois, l’indemnisation accordée par Pôle emploi diffère selon les situations.

Un ancien salarié, ayant travaillé 20 ans dans la même entreprise, en touchant 4 000 euros par mois, aura droit à des indemnités chômage d’un certain montant, pour une durée déterminée. Néanmoins, une personne ayant travaillé six mois pour le SMIC n’aura pas droit aux mêmes allocations.

Indemnités chômage : droits et devoirs

Les allocations de retour à l’emploi demeurent conditionnées à plusieurs démarches pour les bénéficiaires. Ainsi, il faut régulièrement s’actualiser sur le site de Pôle emploi, pour informer l’agence sur sa situation. Mais il faut aussi suivre l’accompagnement proposé pour toucher ses indemnités chômage.

Ce suivi passe des rendez-vous avec un conseiller Pôle emploi ou des réunions collectives, pour découvrir des formations ou des emplois. Or, un bénéficiaire qui raterait ses obligations finirait radier par son agence. Ainsi, il n’aurait plus droit aux indemnités chômage. En effet, lors d’une radiation, les personnes aux chômages perdent leurs droits à l’indemnisation.

Enfin, comme nous l’avons dit plus tôt, la durée d’indemnisation diffère selon les bénéficiaires. Mais dans tous les cas, elle a toujours une limite. Ainsi, si vous avez perdu votre emploi, sans retrouver un poste dans les mois qui suivent, vous risquez de vous retrouver « en fin de droit ». Cela signifie que vous n’aurez plus droit aux versements des indemnités chômage.

Le projet du gouvernement concernant pour l’assurance chômage

Depuis plusieurs mois, le système d’indemnisation assuré par Pôle emploi connaît des évolutions. Cette fois-ci, la durée d’indemnisation reste dans le viseur de l’exécutif. En effet, le gouvernement souhaite réduire la durée d’indemnisation des personnes sans emploi.

À présent, le versement des indemnités chômage dépend de trois critères : le nombre de mois travaillés par le bénéficiaire et ses anciens salaires.  La durée de versement des allocations change aussi en fonction de l’âge. À l’avenir, l’indemnisation des chômeurs dépendra aussi de la santé du marché du travail. Sans surprise : si le marché se porte bien, les personnes sans emplois auront droit à leurs allocations durant moins longtemps.

Indépendamment de tous ces critères, une réduction de 25 % de la durée d’indemnisation entrera en vigueur dès février 2023. Par exemple, si vous avez moins de 53 ans, et que vous avez travaillé 12 mois, vous pouvez toucher vos indemnités chômage durant 12 mois. Après février 2023, la durée d’indemnisation, dans la même situation, tombera à 9 mois.

Une autre évolution reste également prévue dans les prochains mois. Et cette fois-ci, la durée des indemnités chômage connaître une réduction de 40 %. Cette réduction entrera en vigueur si le taux de chômage passe sous la barre des 6 %. Ainsi, pour une personne de moins de 53 ans, ayant travaillé 12 mois, l’indemnisation ne durera que 7,2 mois.

Les syndicats s’opposent à ce nouveau mode de calcul des indemnités chômage

Cette mesure, présentée le vendredi 23 décembre, suscité de vives critiques du côté de la CFDT, qui dénonce une « Pure déloyauté ». Même son de cloche pour la CGT, qui décrit :

« Un très mauvais cadeau de Noël ».

Sans surprise, le syndicat Force Ouvrière, désapprouve aussi cette réforme des indemnités chômage.

« Tout simplement scandaleux ».

D’après les syndicats, il s’agit d’une manœuvre visant à réduire les coûts, quitte à précariser encore plus les demandeurs d’emploi. Voici ce que soupçonne Denis Gravouil, représentant de la CGT :

« Tout ça pour nous faire croire que c’est pour le bien des chômeurs. En réalité, ils vont faire des économies drastiques. »

Indemnités chômage : l’argumentaire du Ministre du Travail

Depuis plusieurs mois, le thème de la pénurie de candidats a souvent fait les gros titres. Dans certains secteurs en tension, comme l’hôtellerie et la restauration, les employeurs ont du mal à recruter. Dans ce contexte, les indemnités chômage perçues par les demandeurs d’emplois suscitent l’incompréhension. En effet, si tant de métiers ont besoin de travailleurs, pourquoi a-t-on tant de personnes sans activité ? 

La réforme prévue par le gouvernement doit donc pousser les bénéficiaires vers l’emploi, si le marché de l’emploi devient plus favorable. Olivier Dussopt, Ministre du Travail, a pris la peine de décrire la mesure en détails.

« Nous pourrions envisager un état plus protecteur, nous pourrions aussi envisager que si notre objectif de plein-emploi est atteint. C’est-à-dire un taux de chômage entre 4,5 et 5 %, le taux de conversation pourrait être durci une seconde fois. Certains imaginent, qu’à partir de 5 % de chômage, le bon coefficient pourrait être à 0,6… « 

Néanmoins, pour l’heure, la DARES ne recense que 373 000 emplois vacants, pour plus de 3 millions de chômeurs. Compte tenu de ces chiffres, on comprend vite que réduire les indemnités chômage ne suffira pas à remettre tous les Français dans l’emploi.

Sources : francetvinfo.fr

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