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Depuis plusieurs mois, la vie des Français devient de plus en plus chère. Factures d’énergie qui flambe, tarifs en hausse dans les supermarchés… Le pouvoir d’achat des ménages semble de plus en plus diminué par la crise. D’ailleurs, le phénomène a pris une telle ampleur que certaines enseignes de la distribution n’hésitent plus à mettre des antivols sur la viande et le poisson. Dans ces conditions, impossible de s’en sortir avec des revenus qui stagnent. Ainsi, comme le prévoit la loi, le SMIC devrait bientôt faire l’objet d’une hausse, afin de s’ajuster à l’inflation qui persiste.
Le salaire minimum a déjà grimpé ces derniers mois
Depuis le début de l’année 2022, le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Une situation économique difficile, qui sur tous les ménages. Mais pour les Français ayant les plus bas revenus, cette inflation record peut avoir des effets dramatiques. Dans ce contexte, le SMIC, qui encadre le niveau des bas salaires en France, a déjà l’objet de plusieurs revalorisations.
- Le 1er mai 2022, il a augmenté de 2,65 %
- Le 1er août 2022, il a connu une hausse de 2,01 %
- Le 1er janvier 2023, un nouveau bond de 1,81 %
Il faut dire que selon l’INSEE, l’inflation se chiffrait à 5,9 % en décembre dernier. Et depuis, elle n’a pas vraiment commencé à s’essouffler. Et dans une publication, parue le 15 mars, l’institut a révélé que le SMIC devrait bientôt connaître une nouvelle revalorisation.
“La croissance résiste, l’inflation aussi.” Olivier Simon, expert, spécialisé dans les conjectures au sein de l’INSEE a ainsi précisé. “La publication de l’indice des prix d’avril déclencherait une revalorisation automatique du Smic. Cet indice est publié mi-mai et conduirait donc à une revalorisation du Smic au 1er juin d’au moins 2%. C’est la règle et c’est bien sûr conditionnel à la trajectoire d’inflation.”
SMIC : ce que prévoit le code du travail
L’augmentation du salaire minimum, fondée sur la hausse des prix, n’a rien d’un cadeau ou d’un geste décidé par le gouvernement. Pour superviser et fixer les revalorisations du SMIC, les pouvoirs publics ont recours à l’avis d’un groupe d’expert, qui se réunissent en commission. En 2022, on y retrouvait, par exemple :
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- Gilbert Cette, économiste et professeur à la Noema Business School.
- Sandrine Cazes, économiste principale au sein de l’OCDE.
- Marie-Claire Villeval, qui exerce comme directrice de recherche au CNRS
Mais pour déterminer l’évolution du niveau du SMIC, ces experts s’appuient également sur le Code du Travail. Et plus précisément son article L3231-5.
« Lorsque l’indice national des prix à la consommation atteint un niveau correspondant à une hausse d’au moins 2% par rapport à l’indice constaté lors de l’établissement du salaire minimum de croissance immédiatement antérieur. Le salaire minimum de croissance est relevé dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice entraînant ce relèvement. »
Or, d’après l’INSEE, l’indice des prix à la consommation hors tabac -qu’on nomme aussi IPC – a beaucoup grimpé depuis novembre dernier. À l’époque, l’IPC s’élevait à 113,53. En février, à titre de comparaison, il atteint déjà 115,06. Ce qui équivaut à une augmentation de 1,35 %. Dans ce contexte, on peut s’attendre à ce que l’inflation ne tarde pas à dépasser les 2% dans très peu de temps, par rapport à janvier 2023. Dans ces conditions, l’économiste Philippe Crevel estime que la limite pourrait être franchie dès le mois d’avril, et même « dès le mois de mars. »
Cette hausse des prix devrait donc entraîner, mécaniquement, une nouvelle revalorisation du SMIC. Cette opération pourrait ainsi survenir au 1er juin, voire au 1er mai. Bonne nouvelle : s’agissant d’une obligation réglementaire, le gouvernement n’aurait pas la possibilité de s’y opposer.