En France, les épargnants ont le choix entre plusieurs solutions pour mettre de côté. Certains optent pour des PEL, afin d’accéder à la propriété. D’autres pensent à leurs vieux jours et alimentent un PER. Et les plus précaires peuvent se lancer dans des conditions avantageuses, via le LEP. Mais le placement le plus connu est sans doute le Livret A. En effet, il concerne des personnes morales, comme les associations à but non lucratif, les syndicats de copropriété ou encore les organismes HLM.
Mais il s’adresse aussi aux particuliers. Sans limite d’âge, ni conditions spécifiques. Il existe une seule règle à respecter : ne détenir qu’un seul Livret A. Dernièrement, beaucoup de Français ont eu recours à ce produit d’épargne. Et pour cause : avec la forte inflation qui a touché l’économie en 2022 et 2024, le taux d’intérêt de ce placement a largement augmenté. Fixé à 0,50 % en 2020, il a grimpé jusqu’à 3 % en 2023. Mais alors que la hausse des prix ralentit, sa rémunération va de nouveau baisser. On fait le point !
Le nouveau taux du Livret A
Les évolutions constatées ces derniers mois sur ce placement n’ont rien de mystérieux. En théorie, la formule qui conditionne le taux du Livret A tient compte de deux facteurs :
- Les taux d’échange entre les banques
- L’évolution des prix lors des six mois précédents
Forcément, comme l’inflation a baissé au cours de l’année 2024, il faut s’attendre à une diminution de la rémunération du Livret A. D’après Éric Lombard, le taux devrait passer de 3 à 2,5 % dès le 1ᵉʳ février 2025. C’est en tout cas ce que le directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC) a fait savoir, le 31 octobre dernier, sur Radio Classique. Mais il faudra attendre le 15 janvier pour avoir le fin mot de l’histoire. Rappelons que pour l’heure, le taux reste à 3 %. Du jamais vu depuis 2009.
L’un des atouts du Livret A, c’est bien son rendement exonéré de taxe et d’impôts. Néanmoins, on ne peut pas placer des fortunes sur ce produit d’épargne. Puisque son plafond est fixé à 22 950 euros. Normalement, le livret devrait aujourd’hui avoir un taux plus élevé. Car des révisions ont habituellement lieu tous les 6 mois. Mais il faut savoir que Bruno Le Maire l’a gelé jusqu’à la fin du mois du janvier 2025.
Jeudi dernier, la CDC a également publié l’encours du Livret A pour la période de septembre 2024. Résultat ? On peut tout de même noter une hausse de 210 millions d’euros.
« Les Français épargnent beaucoup. », note Eric Lombard.
Un comportement tout à fait compréhensible, en ces temps difficiles. Mais il ne s’agit pas d’une très bonne nouvelle pour l’économie. Car pendant que l’argent fructifie lentement sur un placement, il ne circule pas.
« Sans doute les décideurs économiques aimeraient que les Français épargnent un peu moins et consomment un peu plus, ça soutiendrait la croissance. »
Bien entendu, le Livret A n’est pas l’option la plus rentable pour vivre de ses placements. Autre problème : en France, le patrimoine se répartit de façon très inégale. Encore plus que les revenus. Tous les épargnants n’ont pas les mêmes opportunités.