Charlie Hebdo : la une sur le petit Émile ne passe pas !

Connu pour ses dessins humoristiques et provocateurs, le journal Charlie Hebdo a choqué beaucoup de monde le 3 avril 2024.

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Lancée en 1970, cette revue d’information connue pour ses caricatures et son humour noir a d’abord été vue comme un média contestataire. Mais avec le temps, Charlie Hebdo a évolué. Ciblant régulièrement les religions. Un choix éditorial qui a souvent suscité des réactions mitigées. Et qui aurait même motivé les attentats atroces perpétrés au sein de la rédaction, le 7 janvier 2015.

Ce terrible drame n’a pas entamé le combat de Charlie Hebdo, en faveur de la liberté d’expression. Qui revendique toujours la provocation, mais aussi le rire, pour évoquer des thèmes parfois assez durs. Ces dernières années, le journal a souvent reçu des marques de sympathie de la part du public. Mais mercredi 3 avril 2024, en traitant de la tragique disparition du petit Émile, le média a déclenché une vague de protestations sur les réseaux sociaux comme sur le petit écran…

Charlie Hebdo tacle le voyeurisme des médias

Peut-on rire de tout ? Voilà une question qui divise beaucoup l’opinion, et ce, depuis des années. Au fil des dernières décennies, les gens ont commencé à se lasser des blagues ayant un fond sexiste, raciste ou homophobe. Mais d’autres sujets comme les massacres ou les meurtres ont aussi du mal à passer auprès du public. Or, le 3 avril dernier, Charlie Hebdo a publié, en une, un dessin, pour aborder un triste fait divers qui a ému la France. Pour rappel, en juillet 2023, un petit garçon de 2 ans, prénommé Émile, a disparu dans des circonstances mystérieuses. L’affaire a inquiété beaucoup de monde. Et les enquêteurs ont envisagé plusieurs pistes au fil des mois.

Or, ce mystère vient de connaître un dénouement affreux. Puis des ossements du bambin ont été retrouvés, dans le village du Haut-Vernet. On imagine aisément la souffrance de la famille Mais en parallèle, les chaînes d’info et la presse font leurs choux gras de ce feuilleton médiatique. Car une partie du corps reste introuvable. Jugeant ce voyeurisme pitoyable, Charlie Hebdo a décidé de frapper fort. En dénonçant ceux qui couvrent l’affaire, pour faire de l’audimat. Avec des mots très crus.

« Émile : le nonosse qui excite la meute. », a titré le journal, en publiant une caricature, représentant la dépouille du garçonnet, traquée par des journalistes.

Le public, écœuré par le journal satirique

Si on peut facilement comprendre où Charlie Hebdo a voulu en venir… Le dessin paraît tout de même profondément dérangeant. Alors que les proches du petit garçon traversent une période éprouvante, la caricature, sordide d’après certains, ne passe pas. Dès le 3 avril au soir, Cyril Hanouna a d’ailleurs décidé d’en débattre avec ses chroniqueurs dans TPMP.

« La liberté d’expression… Est-ce qu’elle ne s’arrête pas au moment où ce n’est pas drôle ? (…) Où on brise une famille déjà brisée ? Vous vous rendez-compte ? (…) Je suis offusqué. », a déclaré Gilles Verdez sur C8.

Le talk-show a même lancé un sondage pour recueillir l’avis du public sur X. Or, sur la Toile, le constat semble identique. Beaucoup d’internautes ont désapprouvé le dessin controversé de Charlie Hebdo.

« Encore en roue libre. Le minable qui a fait ce dessin n’a aucune dignité, aucun honneur, aucun principe. Pensée pour les parents qui vont se ramasser ça en pleine figure quand seul le crâne de leur enfant vient tout juste d’être trouvé. », a commenté l’élu Ismaël Boudjekada sur X

Pour certains, cette une décevante n’a rien d’étonnant.

« Je ne suis pas Charlie Je ne l’ai jamais été Je ne le serais jamais Journal de m….. », s’emporte un internaute.

Mais d’autres ont tout de même tenu à rappeler le message de fond que Charlie Hebdo a tenté de transmettre.

« Ce n’est pas le dessin de Charlie Hebdo qui est choquant. Mais bien le traitement de cette triste affaire par la presse de charognards qui va jusqu’à harceler des parents en deuil (voir les soupçonner) et fait ses choux gras là-dessous depuis des jours. », rétorque un utilisateur sur X

Sources : twitter.com

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