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En politique, tout le monde n’appartient pas au même bord. Ainsi, le Président Emmanuel Macron et ses ministres sont rattachés au parti Renaissance. À ce titre, ils peuvent compter sur 250 députés. Formant ce qu’on appelle la majorité présidentielle. Or, à l’Assemblée nationale, on trouve aussi 322 élus venant d’autres partis. Comme Les Républicains. Le Rassemblement National. Ou encore Les Écologistes. Quand Gabriel Attal a annoncé sa volonté de réformer l’assurance-chômage, on pouvait donc s’attendre à ce que ce projet fasse grincer des dents. Notamment chez les élus de la NUPES.
Cela dit, le désaccord pointe aussi parmi des députés, qui sont normalement du côté du gouvernement. Dans la majorité, qui doit appuyer les décisions du Premier Ministre, tous n’approuvent pas cette réforme de l’assurance-chômage. Aussi, ce texte pourrait avoir du mal à passer à l’Assemblée nationale. On fait le point !
Assurance-chômage : des doutes jusque dans le camp du gouvernement
Il y a quelques jours, Gabriel Attal a pris la parole au JT de 20H, sur TF1. L’objectif ? Présenter sa politique pour les mois à venir. Il a évoqué la laïcité. Mais aussi la dette de la France. Tout en précisant qu’il comptait favoriser l’emploi. Et ce, en changeant les règles de l’assurance-chômage. En clair, les demandeurs d’emplois risquent d’avoir une durée d’indemnisation plus courte. À gauche, cette annonce a fait bondir beaucoup de monde. Mais ces derniers jours, des élus du parti Renaissance ont aussi émis des réserves. À l’image de Yaël Braun-Pivet.
« Il n’est pas forcément de bonne méthode de réformer aussi rapidement, à nouveau, un point majeur sans qu’on ait pu regarder les effets produits par la précédente réforme. », a déclaré celle qui intervient comme présidente de l’Assemblée.
En effet, au cours des derniers mois, d’autres réformes ont déjà impacté l’assurance-chômage. Sans parler du lancement de France Travail, survenu en janvier 2024. Car l’exécutif souhaite atteindre le plein emploi au plus tôt. C’est-à-dire, passer sous la barre des 5 % de personnes sans emploi. Mais pour certains élus macronistes, il est encore trop tôt pour savoir si les derniers changements ont été efficaces.
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Gabriel Attal reste ferme
Dernièrement, Clément Beaune a évoqué ses craintes. Soulignant les risques d’un système trop dur avec les chômeurs. D’autres, comme Sacha Houlié, ont dénoncé une réforme visant surtout à baisser les dépenses publiques.
« Est-ce que je pense qu’il faut faire une mesure d’économies sur les chômeurs aujourd’hui ? Je ne le pense pas. », a déclaré le député de la Vienne sur RTL le 31 mars dernier.
Pour le Premier Ministre, cette critique sur la réforme de l’assurance-chômage ne passe pas.
« Le seul qui parle de mesure d’économies, c’est toi Sacha. Ni moi ni les membres du gouvernement n’ont utilisé ces mots. », a répliqué Gabriel Attal, ce mardi 2 avril.
Rappelons que depuis quelque temps, le chef du gouvernement oppose régulièrement ceux qui travaillent… Et ceux qui n’ont pas d’emploi. Et ce discours a tendance à refroidir quelques députés Renaissance. Y compris ceux qui soutiennent la politique d’Emmanuel Macron depuis des années.
« Il faut faire attention à cette petite musique qui s’installe entre les bons et les mauvais Français. Ce n’est pas en appauvrissant certains qu’on améliorera le sort des classes moyennes, c’est en offrant des opportunités économiques à tous. », rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, élue de la majorité. Elle représente le 4e arrondissement depuis 2022 à l’Assemblée.
Là encore, le Premier ministre semble bien résolu à garder le cap. Car il estime que les députés Renaissance opposés à sa réforme de l’assurance-chômage sont minoritaires. Il compte aussi sur le silence des Français. Qui, selon lui, n’auraient pas l’intention de se mobiliser pour maintenir les droits des personnes en recherche d’emploi.
À savoir : En France, le Ministère du Travail recensait 347 500 emplois à pourvoir à la fin de l’année 2023. Or, à ce jour, plus de 5 millions de personnes sont inscrites à France Travail. Pour tenter de retrouver un poste. En clair, même si les chômeurs comblaient toutes ces offres, il resterait encore plus de 4 millions de sans-emploi à accompagner. Avec ces chiffres en tête, le plein emploi semble encore loin…