Coachs bien-être : la DGCCRF met en garde contre les pratiques trompeuses

La DGCCRF appelle à la prudence. Selon les résultats de son enquête, près de huit coachs de bien-être sur dix ne sont pas qualifiés.

© IStock

Afficher Masquer les titres

Renseignez-vous avant de souscrire à des prestations de coaching. Selon une étude menée par la DGCCRF, la majorité des coachs en activité ne sont dotés d’aucune qualification. Les détails dans cet article.

La DGCCRF sonne l’alerte

Le développement personnel est une pratique en pleine expansion. Depuis son émergence il y a quelques années, de plus en plus de coachs de développement personnel proposent leurs services. Mais ces coachs sont-ils réellement qualifiés ?

D’après une enquête menée par la DGCCRF, rien ne serait moins sûr. En effet, celle-ci a publié qu’environ un « coach bien-être » sur cinq adopte des pratiques commerciales non conformes. Des pratiques qui sont non seulement trompeuses, mais qui peuvent aussi nuire grandement aux consommateurs.

Pour information, l’enquête de la DGCCRF a été menée entre 2021 et 2022. Elle a permis à la répression des fraudes d’établir une statistique glaçante. Selon les résultats de cette enquête, près de huit professionnels sur dix présentent des formations bancales et non réglementaires.

Coachs
Des personnes diverses parlent de leurs problèmes lors d’une séance de thérapie – Crédits photos : iStock

« Sur les 165 professionnels et établissements de formation contrôlés, près de 80 % présentaient au moins une anomalie concernant l’information délivrée aux consommateurs en matière de compétences, de titres professionnels et de mentions valorisantes »

a publié la Répression des fraudes jeudi 9 mars 2023.

Au cours de son enquête, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes s’est surtout concentrée sur les soi-disant professionnels en développement personnel. Ainsi, elle a orchestré des investigations non seulement dans les centres de formation, mais aussi sur Internet.

Le but était d’avoir un résultat qui se rapproche le plus possible de la réalité. Au total, la DGCCRF a contrôlé 165 établissements. Et parmi ces 165, 20 % auraient des pratiques commerciales trompeuses. Un délit qui, selon la loi, peut faire encourir 2 ans de prison et 300 000 euros d’amende.

Pour entrer dans les détails, on apprend quatre types de pratiques litigieuses :

  • L’utilisation de fausses qualifications et/ou diplômes pour tromper la clientèle
  • L’entretien d’une confusion en usant de termes relatifs au corps médical : certains coachs se font appeler « docteurs » alors qu’ils ne possèdent aucune qualification.
  • L’emploi d’allégations thérapeutiques
  • Spécialisation dans des domaines relevant d’un suivi médical

Selon la DGCCRF, ces pratiques litigieuses peuvent être extrêmement nocives pour les consommateurs. Elles peuvent notamment causer une perte de chance médicale.

Coachs de bien-être : la DGCCRF invite à la prudence

De plus en plus d’individus proposent des formations en développement personnel ou bien-être. Si certains sont accrédités par des associations spécialisées, et sont donc qualifiés, d’autres n’ont que peu d’expérience, car ils n’ont suivi qu’un volume de formation minimal. C’est pour cette raison que la DGCCRF appelle à la prudence.

Pour éviter toute arnaque, la répression des fraudes invite à faire des recherches poussées avant de souscrire à des prestations de coaching. Il faudra alors se renseigner sur les compétences et titres des professionnels. Puis, demander des justificatifs des mentions qu’ils disent posséder.

Par ailleurs, les investigations menées dans les centres de formation ont révélé que certains praticiens peu qualifiés n’hésitaient pas à proposer un coût incroyablement élevé. Les moins scrupuleux partageaient même des contenus obsolètes pour une durée de formation parfois très courte.

Au total :

« 71 avertissements, 59 injonctions et un procès-verbal pénal »

Ont été dressés suite à l’enquête menée par la DGCCRF. Selon cette dernière, la plupart des coachs signalés ont repris le droit chemin et investissent désormais dans quelque chose de plus conforme.

Le confinement a popularisé les coachs de bien-être

Des pratiques pouvant « s’apparenter à des dérives sectaires » ont également été décelées durant les investigations. Ces dérives ont immédiatement fait l’objet de signalements aux administrations compétentes.

Coachs
Gros plan d’une femme en vidéoconférence qui prend des notes – Crédits photos : iStock

En outre, les coachs de bien-être ont surtout connu un essor grandissant durant la période de la Covid-19. La plupart des activités ayant été à l’arrêt, de nombreuses personnes en ont fait un métier « accessoire » pour survivre face à la crise.

« Il y a eu depuis cette période beaucoup de réorientations professionnelles (…) Des personnes qui, soit en activité principale, soit en complémentaire, se sont lancées dans ces coachings », a déclaré Rémy Slove, porte-parole de la DGCCRF lors d’une interview au Parisien.

Pour information, la DGCCRF est un service du ministère de l’Économie dont la mission est de faire respecter les droits des consommateurs. Vous pouvez l’approcher pour signaler un particulier ou une entreprise dans les cas de figure suivants :

  • Non-respect du droit de résiliation du consommateur
  • Publicité mensongère
  • Faux rabais
  • Marchandises non étiquetées
  • Étiquetage conforme et sincère

Il était une pub est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Suivez-nous :