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Une enquête de l’ONG Foodwatch révèle l’existence d’arnaques au prix sur une douzaine de produits vendus en grande surface. Cette organisation souhaite interpeller le gouvernement qui s’est engagé à protéger le pouvoir d’achat des Français.
Arnaques : des supermarchés auraient commis des abus
En voyant ces produits, on a tout de suite envie de les acheter et de les consommer. Comment résister à leurs pancartes en lettres capitales et aux motifs rouge et jaune ? Avec ces produits dans notre panier, on est persuadé d’avoir fait une bonne affaire…
C’est sans compter sur l’ONG Foodwatch qui fait le rabat-joie. En effet, cette ONG vient de publier, ce mercredi 26 avril, le résultat d’une enquête qui va vous ramener sur terre. À en croire l’organisation, des supermarchés auraient commis des « abus » sur les prix de certains produits vendus par lots ou en format « maxi ».
Suite aux alertes des clients sympathisants de l’ONG, les foodwatchers ont mené leur enquête en se rendant dans différents supermarchés. C’est ainsi qu’ils ont découvert ces « arnaques ». Le prix au kilo de certains produits vendus en lots ou en grands formats s’avère supérieur à celui de produits en format classique.
« Ces formats sont vendus pour une période donnée, en tête de gondole, “déconnectés” de leur emplacement habituel afin de ne pas pouvoir comparer… », ajoutent-ils.
Formats différents, prix différents
Les enquêteurs ont inspecté minutieusement six supermarchés et drives parmi lesquels il y avait des exemples de différence de prix notables. Ils ont par exemple découvert une différence d’environ 1 euro sur deux formats de paquet de barres de céréales Nesquik. Produits vendus au Drive de Leclerc Vannes.
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L’un au format classique coûte 11,93 euros, alors que l’autre, au format « maxi » se vend à 12,57 euros. Au Drive Carrefour de Vannes, ils ont également constaté une augmentation de 11 % sur un poduit de la marque Fleury Michon. Il s’agit du paquet d’émincés de poulet, qui est passé de 19,27 euros à 21,40 euros.
« Le prix au kilo des biscuits Pépito LU augmente de près de 25 % quand ils sont vendus par paquets de deux, des tranches de fromage Gouda chez Cora sont plus chères de 28 % au kilo quand le paquet passe de 200 g à 350 », indique l’association.
Audrey Morice juge ces pratiques de « totalement inacceptables », d’autant plus qu’actuellement, les Français font face à une forte inflation.
Pour protéger le portefeuille des citoyen·nes, le gouvernement doit encadrer ces formats dans les supermarchés, au même titre que les promotions le sont : aidez-nous à interpeller @BrunoLeMaire ! #ArnaqueAuPrixhttps://t.co/WbFMOvRyEQ
— foodwatch France (@foodwatchfr) April 26, 2023
L’ONG incite le gouvernement à agir
L’ONG Foodwatch incite l’exécutif à honorer son engagement de soutien vis-à-vis des consommateurs et consommatrices français. Notamment en ce temps de forte inflation. La chargée de campagnes de l’organisation, Audrey Morice accuse, à l’antenne de Franceinfo, les distributeurs d’abus, avec ces arnaques aux prix.
Elle demande que le gouvernement agisse et tienne :
« son engagement de protéger le pouvoir d’achat des Français ».
Et d’ajouter que ce n’est pas aux consommateurs de :
« faire en sorte que les étiquetages soient lisibles en rayon ».
C’est plutôt le rôle des distributeurs et du gouvernement, affirme-t-elle.
La chargée de campagnes demande à l’Etat de :
« mettre en place une réglementation » stricte et contraignante.
À fin que les distributeurs cessent ces arnaques.
Audrey Morice souhaite appliquer aux formats spéciaux la même réglementation qui existe aujourd’hui pour les promotions. Par ailleurs, l’ONG Foodwatch a lancé une pétition ce mercredi 26 avril pour inciter l’exécutif à « agir » contre ces arnaques aux prix.
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Arnaques : un phénomène d’inflation masquée en septembre 2022
Ce sont les plaintes des consommateurs qui ont poussé Foodwatch à vérifier dans les drives et les rayons des principales chaînes de grande distribution. Les enquêteurs ont trouvé ces 12 produits chez :
- Carrefour (Vannes)
- Hyper U (Saint-Avé)
- Core (Rennes)
- Leclerc (Vannes)
- Monoprix (Croisé La Roche) et
- Auchan (Vélizy 2).
L’ONG a découvert les différences de prix en comparant les prix au kilo des formats standards et de leurs formats spéciaux. Notamment les prix d’entre le 7 et le 13 avril dernier.
A l’antenne de @franceinfo, notre chargée de campagnes Audrey dénonce : avec ces #ArnaquesAuPrix, les distributeurs abusent
Seule une réglementation fera disparaître cette pratique des rayons : en période d’inflation, c’est plus que nécessaire https://t.co/WbFMOvRyEQ ✍️ https://t.co/3JKL2OtpIU
— foodwatch France (@foodwatchfr) April 26, 2023
En septembre 2022, Foodwatch avait déjà dénoncé un phénomène d’inflation masquée du nom de Shrinkflation. Dans les supermarchés, ils ont constaté que des produits avaient changé de poids, mais se vendaient toujours aux mêmes prix.
Les supermarchés auraient effectué ces changements en catamini, à l’insu des consommateurs. Ce que l’association jugeait de « totalement inacceptable » également. Elle avait alors accusé des entreprises agro-industrielles fabriquant des produits très connus en France de faire peser une « inflation masquée » aux consommateurs.