Afficher les titres Masquer les titres
Ces derniers temps, le climat social semble plutôt explosif en France. Alors que l’inflation fait rage depuis des mois, la réforme des retraites a décidément bien du mal à passer. Pour boucler leurs fins de mois, beaucoup de citoyens ont pourtant droit à des prestations sociales. Il peut s’agir d’allocation logement, de minimas sociaux… Mais les actifs peuvent aussi prétendre à un coup de pouce : la prime d’activité, qui va d’ailleurs changer en 2023. On vous explique tout ce qui vous attend dans les mois à venir.
Aides sociales : zoom sur le phénomène du non-recours
On parle très souvent de fraude sociale. À l’averse, une autre tendance reste très méconnue, alors même qu’elle concerne beaucoup de monde. Il s’agit du non-recours. En clair, cette expression désigne les personnes qui ont droit à des prestations sociales, mais ne les perçoivent pas. Par exemple, d’après la DREES, 39 % des publics éligibles à la prime d’activité ne la touche pas, or le gouvernement envisage de résoudre ce problème en 2023. D’ailleurs, il ne s’agit pas du seul dispositif ignoré par les ménages. Ainsi, toujours selon la DREES, près d’un tiers des foyers pouvant prétendre au RSA ne le perçoivent pas.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le non-recours aux aides sociales. À Grenoble, l’Observatoire des non-recours aux droits et services (ODENOR) a étudié le sujet. Et d’après les éléments de réponses des chercheurs, on retrouve :
À lire La Caf finance-t-elle vraiment l’achat d’une voiture ? On vous explique
- Le manque d’information : de nombreux actifs ignorent qu’ils peuvent demander la prime d’activité en 2023.
- La complexité des démarches administrative, surtout via le numérique.
- La peur de faire une erreur de saisie (et donc de subir des sanctions de la part de la CAF ou de la MSA).
- Ou encore, la réticence à solliciter une aide, la volonté de se débrouiller seul.
Prime d’activité 2023 : un versement automatisé
En 2019, le gouvernement a mis en place le prélèvement à la source. Mais ces dernières années, un autre sujet ne cesse de revenir sur la table, dans les débats politiques. Il s’agit de la solidarité à la source. Le principe reste similaire. Ainsi, il s’agit d’attribuer automatiquement les prestations sociales aux personnes éligibles. Et ce, sans qu’elles aient besoin de faire la moindre formalité. Le pouvoir exécutif vient de confirmer que ce fonctionnement allait toucher les APL, le RSA ou encore la prime d’activité dès 2023. Pour rappel, cette mesure faisait partie des promesses de campagne d’Emmanuel Macron en 2022.
Le Ministre Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées avait déjà annoncé cette perspective dans les colonnes du Parisien en septembre dernier. Selon lui, la solidarité à la source va impacter :
« 90 % des allocataires, soit près de 20 millions de Français ».
Si vous faites partie des personnes éligibles au RSA, aux APL ou à la prime d’activité en 2023, vous pourrez donc recevoir le paiement de ces aides automatiques. D’après Jean-Christophe Combe, cette avancée va permettre de simplifier le casse-tête administratif. Ce qui permettra à chacun de percevoir les aides dont il a besoin.
« Il est complètement anormal que 30 % des personnes qui ont droit à des aides ne les réclament pas. »
En effet, depuis quelque année, les services publics fonctionnent de plus en plus via le numérique. Or certaines personnes se sentent perdues face aux formalités en ligne.
« La digitalisation, c’est bien, mais quand vous ne rentrez pas dans une case, cela devient un parcours du combattant déshumanisant. »
De plus, la solidarité à la source permet de réduire considérablement les erreurs et la fraude sociale. Une solution gagnant-gagnant pour les citoyens comme pour l’État.