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La réforme des retraites a toujours beaucoup suscité la polémique. Ce sujet divise l’opinion publique comme la classe politique. D’ailleurs, elle existe dans l’actualité depuis de nombreuses années. Mais pour le gouvernement, il semble que l’échéance se rapproche. Autour du 15 décembre, Elisabeth Borne présentera le nouveau texte de la réforme des retraites devant l’Assemblée Nationale. Pour le gouvernement, il faut que ce texte puisse être adopté au plus vite, sans perte de temps ni obstruction. Toutefois, le sujet de la réforme des retraites a tout ce qu’il faut pour semer la colère parmi les députés de l’opposition. Que prévoit ce nouveau texte ? Comment Emmanuel Macron compte-t-il mener sa réforme ? La rédaction d’Il était une pub vous propose un petit récapitulatif pour y voir plus clair.
Le projet d’Emmanuel Macron pour les retraites
Si la réforme des retraites tombe cet hiver, elle restait attendue depuis plusieurs années. En effet, lorsque le président a entamé son premier mandat en 2017, l’âge de départ en retraite restait bien dans le viseur du gouvernement. Emmanuel Macron souhaité alors revoir le système des pensions de retraites de fond en combles.
Néanmoins, ce premier quinquennat a vu de nombreuses perturbations. Le Président a ainsi face à un rude climat social (avec les gilets jaunes), puis à une pandémie qui a paralysé le pays. Au sortir de la crise sanitaire, le chef d’État devait donc déjà composer avec la campagne présidentielle de 2022. Il y a quelques mois encore, tenant le rôle de candidat à l’élection, sa position sur la réforme des retraites a paru plus souple. Le 11 avril 2022, il avait déclaré qu’il restait ouvert sur l’âge de départ en retraite.
« Les 65 ans ne sont pas un dogme. »
Pour l’heure, nous ne connaissons pas encore toutes les mesures prévues par la nouvelle réforme des retraites. Néanmoins, le Président Macron semble bien se préparer pour faire passer ce texte. Le 7 décembre dernier, il a réuni tous les membres de sa coalition pour un dîner à l’Élysée.
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Réforme des retraites : le Président dévoile sa stratégie
Lors de cette soirée, le chef d’État aurait ainsi donner des consignes, et décrit son plan pour faire passer ce nouveau texte sans encombre. En effet, il s’agit d’intégrer la réforme dans un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale. Parmi les convives présents à l’Élysée, on pouvait retrouver François Bayrou ou encore Edouard Philippe. Plusieurs membres du gouvernement avaient répondu présents. À l’image de la Première Ministre Elisabeth Borne ou d’Olivier Dussopt, Ministre du Travail.
Cette réunion, finalement assez informelle, devait permettre aux soutiens du président de comprendre son plan d’action. Car mener une réforme des retraites n’a rien d’une mince affaire. Ces dernières années, le sujet a donné lieu à une très forte contestation, notamment en 2011, sous Nicolas Sarkozy.
Aussi, le pouvoir exécutif redoute que les contestations de la rue ne viennent perturber l’adoption de ce nouveau texte. Toutefois, du côté des parlementaires, la majorité et le gouvernement risquent aussi de rencontrer une forte résistance.
Le 49.3 : toujours prêt à prendre du service, l’Assemblée Nationale
Pour mener cette réforme des retraites, Emmanuel Macron a décidé de ne pas en faire une loi à part. Comme nous l’avons mentionné plus tôt, la réforme fera partie d’un projet de loi rectificatif de financement de la Sécurité Sociale. Or ce détail a beaucoup d’importance. Puisque, dans le cadre de l’adoption d’un projet de loi budgétaire, le gouvernement peut utiliser le fameux 49.3. De cette façon, la réforme des retraites peut passer « en force ». Cette astuce permet ainsi à la majorité de contrer une opposition assez hostile.
Le recours à l’article 49.3 a toujours existé depuis que la France évolue sous la Ve République. Cet outil, prévu par notre constitution, permet au gouvernement de faire adopter une loi sans vote. Bien-sûr, du côté des élus, ce dispositif crée parfois beaucoup de colère. Certains estiment que le pouvoir exécutif gouverne seul, sans donner la parole aux députés.
Cependant, l’usage de l’article 49.3 ne date pas d’hier. Pour le gouvernement, il permet d’avancer en prenant des mesures, malgré des désaccords à l’assemblée. Et dans le cadre de la réforme des retraites, cet outil risque de s’avérer bien utile pour Elisabeth Borne. Mais les parlementaires pourraient bien répliquer, en déposant une motion de censure. Une possibilité que le président a bien anticipée. Et auquel il a aussi prévu de répondre. En septembre dernier, il aurait ainsi révélé :
« S’il y a une motion de censure qui est votée, je dissous tout de suite. »
L’âge de 65 ans reste le fil rouge de la réforme des retraites
Entourés de toutes ces personnalités politiques, le Président Emmanuel Macron a donc donné plusieurs consignes et mots d’ordre. Malgré les propos tenus lors de la dernière campagne, le pallier dès 65 ans reste un détail clé. Lors du dîner du 7 décembre, tous les invités n’avaient pas forcément la même idée sur la réforme des retraites.
Ainsi, du côté des sénateurs, l’âge de départ à 64 ans a été privilégié. Tandis que l’ancien Premier Ministre Edouard Philippe souhaite voir cet âge reculer vers 67 ans. Ce dernier n’a cependant pas trop pris la parole en ce mercredi soir.
En réalité, le gouvernement estime que ce délai décalage entre 64 et 65 ans permettra de négocier en cas de forte opposition en texte. Le président Emmanuel Macron et son gouvernement restent parfaitement conscients de l’opinion publique sur le sujet. Alors que l’inflation fait grimper les prix, les Français traversent une époque difficile. Dans tous les secteurs, les tarifs rendent les dépenses difficiles. La population risque de s’enflammer plus vite que jamais. Aussi, le président préfère commencer avec l’âge de 65 ans, quitte à négocier plus tard à la baisse. Cela renverra l’image d’un pouvoir exécutif ouvert au dialogue et au consensus.
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Les syndicats restent largement opposés à cette réforme
Du côté des partenaires sociaux, le compromis risque d’être dur à trouver. En effet, beaucoup de syndicats partagent pour l’heure la même hostilité face à cette réforme. Aussi, la CFDT, la CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU ont publié un communiqué commun. L’ensemble de ces organisations ont donc rappelé leur position sur la réforme des retraites. Elles refusent :
« tout recul de l’âge légal de départ en retraite comme à toute augmentation de la durée de cotisation. »
Le nouveau texte proposé par le gouvernement pourrait donc mener à des mouvements sociaux, voire à des grèves dès le mois de janvier 2023. Yvan Ricordeau, secrétaire général de la CFDT, a ainsi expliqué que les syndicats resteraient solidaires face à la réforme des retraites.
« On a pris date ce soir sur le fait de s’opposer ensemble aux 65 ans, si le gouvernement les confirme. »