De nos jours, l’industrie se fournit partout. Et pour certains produits, il y a de nombreuses étapes. De la transformation au conditionnement, jusqu’à l’arrivée en rayons. Résultat ? Dans les magasins, les clients ont parfois du mal à voir clair. D’autant que certaines marques n’hésitent pas à afficher fièrement le drapeau tricolore. Même lorsqu’il s’agit d’un article qui a seulement été emballé en France. Une dérive déjà dénoncée par Julien Courbet il y a quelques semaines. Afin de venir en aide aux consommateurs les plus scrupuleux, le gouvernement veut généraliser le système Origin’Info.
Ce 24 mai 2024, la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, porte ce projet. Et elle a accepté d’en dire plus, aux journalistes du Parisien. Elle a ainsi présenté un logo bleu et blanc. Sobre, mais clair. Pouvant contenir plusieurs lignes, pour indiquer la provenance des aliments entrant dans la composition.
« On parle bien de produits primaires et non d’ingrédients. Ainsi, la farine est un ingrédient et le blé qui la compose son produit primaire. », précise le cabinet de la ministre.
Dans le cas d’un plat préparé, le logo Origin’Info pourra ainsi inclure des informations sur le riz, les légumes ou la viande qui composent le produit. En mentionnant leur pays d’origine clairement. Cela dit, ce nouveau système n’a rien d’une obligation inscrite dans la loi. Il s’agit, pour l’heure, d’une démarche facultative pour les marques et les grandes enseignes.
Origin’Info : le gouvernement semble optimiste
En effet, il ne s’agit pas du premier dispositif de ce genre. Il y a maintenant quelques années, les consommateurs ont vu apparaître le nutri-score. Là encore, ce système n’avait rien d’une obligation. Et si au départ, peu d’entreprises ont joué le jeu… Ce logo coloré a fini par s’imposer sur des milliers d’articles.
« Nous en avons 80 qui ont signé la charte. Dont l’ensemble de la grande distribution. Cela représente au minimum 10 000 produits. Pour rappel, en 2017, quand Nutri-Score a été lancé, et qui n’est pas obligatoire non plus, il n’y en avait que quatre : Leclerc, Auchan, Fleury Michon et Intermarché. », rappelle Olivia Grégoire.
De leurs côtés, les industriels ont quelques réserves. Selon eux, le fait d’inclure le logo Origin’Info pose un problème au niveau de l’emballage. Pour l’heure, le gouvernement évoque aussi une version incluant un QR code. Néanmoins, cette option ne satisfait pas les associations de consommateurs. Qui dénoncent un manque de lisibilité. Tout en excluant toutes celles et ceux qui n’utilisent pas de smartphone. Y compris lorsqu’ils poussent leur caddie.
« Une information dématérialisée ne permet pas de répondre à cette exigence. En premier lieu une part significative des consommateurs ne possède pas de smartphone (23 % de la population – source Insee). De plus, la couverture des réseaux mobiles est notoirement défaillante sur les lieux de vente. (…) C’est pourquoi nous refusons que les opérateurs puissent ne donner l’information sur les origines qu’uniquement via un QR code. », note l’UFC-Que choisir.
Dans un contexte marqué par la colère des agriculteurs français, le système Origin’Info reste une avancée. Reste à savoir si les acteurs de la grande distribution prendront leurs responsabilités. Et si les clients pourront s’y retrouver. D’autant qu’ils doivent déjà se soucier des prix…
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