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De nombreux Français ignorent encore l’existence du livret d’épargne populaire (LEP). Pourtant, ce livret d’épargne à un taux très intéressant puisqu’il atteint 6,1 %. Et ce, alors que le livret A n’est que de 3 %.
Le LEP dépasse donc le taux d’inflation actuel qui est de 5,9 % estimé au mois d’avril 2023 par l’Insee. Des millions de Français n’en ont pas encore ouvert alors qu’ils sont éligibles. Découvrez les détails.
« Le vrai produit d’épargne populaire »
Sur les 18,5 millions de Français pouvant ouvrir un livret d’épargne populaire (LEP), seuls 9,2 millions d’entre eux en ont ouvert un. Le 5 mai 2023, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, s’est exprimé sur le sujet au micro de Radio Classique.
« Ça a augmenté beaucoup ces derniers mois – de 6,9 millions en 2021 à 8,5 millions en 2022 -, mais il y a encore une vraie marge de progrès », soulignait François Villeroy de Galhau.
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Le gouverneur de la Banque de France a rappelé au passage que ce livret abrite actuellement 9 milliards d’euros. Le livret d’épargne populaire (LEP) a vu son taux passer de 2,2 % à 4,6 % entre le mois de février et le mois d’août 2022. Au début de l’année 2023, il a été fixé à 6,1 %.
À l’instar du livret A, le livret d’épargne populaire (LEP) se démarque par le fait qu’il soit exonéré d’impôts. Il s’agit bien entendu d’un placement sans risque qui vous permet de retirer vos économies à tout moment.
« Le LEP, c’est le vrai produit d’épargne populaire », assure François Villeroy de Galhau.
Notons que seuls les Français aux revenus les plus modestes peuvent ouvrir un LEP auprès de leur banque. Pour être éligible, une personne vivant seule devra avoir un revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros. S’il s’agit d’un couple, cette limite sera de 32 818 euros. Le livret d’épargne populaire a un plafond fixé à 7 700 euros.
500 milliards d’euros sur les comptes courants
Les taux du livret A ont connu une augmentation significative ces dernières années. Les autres livrets les plus populaires ont suivi le mouvement. Pourtant, près de 500 milliards d’euros dorment sur les comptes courants des Français.
Selon la Banque de France, cela constitue un véritable problème puisque la valeur de nos économies baisse par rapport à l’inflation. Laisser ses économies dans un compte courant est un placement contre-productif en ces temps où l’inflation avoisine les 6 %.
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La raison est que les comptes courants ne sont pas rémunérés. Ces derniers ne fonctionnent pas comme les épargnes comme le Livret A (taux de 3%). Prenons l’exemple d’un citoyen qui a laissé 10 000 euros dans son compte courant.
Après plusieurs mois, celui-ci verra ses économies fondre comme neige au soleil à cause de l’inflation. Il ne pourra plus acheter les mêmes choses avec ses 10 000 euros qu’à l’époque où il avait déposé son argent.
« J’avais pour habitude de laisser quelques milliers d’euros sur mon compte courant. Avec l’inflation, cet argent perdait en valeur. Depuis un an, je fais quand même beaucoup plus attention à placer mon argent sur le livret A et mon assurance-vie », explique Jérémie, responsable grand compte dans le secteur automobile.
500 euros d’économies par foyer
Jérémie explique que cette action ne fait que limiter les pertes. Il ne faut pas oublier que les taux d’intérêt de ces produits d’épargne classiques sont inférieurs à l’inflation. Seul le livret d’épargne populaire est actuellement au-dessus du taux d’inflation.
« Si toutes les sommes présentes sur les comptes courants étaient placées sur les livrets A et les livrets de développement durable et solidaire, ce serait pour les Français un gain d’une quinzaine de milliards d’euros », ajoute Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.
Rappelons que grâce à ces 15 milliards d’euros, chaque foyer français pourrait se faire 500 euros d’économies par an en moyenne.
Épargne : Livret A ou compte à terme ?
Au début du mois de février 2023, le livret A a vu son taux de rémunération réévalué à 3 %. Cela pourrait encore évoluer au mois d’août à cause de l’inflation. De son côté, le compte à terme à un taux fixe durant la période de l’engagement.
Le Livret A est également exonéré d’impôts contrairement au second. Le compte à terme devient néanmoins plus avantageux lorsque l’épargnant atteint le plafond du livret A de 22 950 euros et de son LDDS de 12 000 euros.
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