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La pénurie de main-d’œuvre continue d’être un défi. Selon l’enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins en main-d’œuvre, plus de trois millions de salariés devraient se faire recruter cette année. Cependant, certaines catégories de métiers éprouvent toujours des difficultés à trouver des candidats qualifiés.
Les postes de serveurs, de cuisiniers et de réceptionnistes sont particulièrement en demande. Les chiffres montrent que 30 % des entreprises ont l’intention d’embaucher principalement pour des emplois durables. Qu’est-ce que cela implique ? On fait le point sur tout cela dans cet article.
Des recrutements difficiles pour certains métiers
Les difficultés de recrutement touchent presque toutes les entreprises et tous les secteurs. Les secteurs où les employeurs rencontrent les plus grandes difficultés de recrutement sont :
- La construction : couvreurs, menuisiers, peintres, plombiers, etc.
- L’industrie : chaudronniers, soudeurs, etc.
- La réparation automobile : carrossiers automobiles
- La santé : pharmaciens, sages-femmes, etc.
Le phénomène est devenu un véritable problème pour les employeurs.
« Ce taux de difficultés anticipées atteint des niveaux qu’il n’avait jamais atteints auparavant. 61 % des projets sont jugés difficiles. Ces difficultés sont très élevées dans le secteur de la construction, de l’industrie et sur des métiers de niche comme ceux à forte qualification », affirme Stéphane Ducatez, directeur général adjoint de Pôle emploi en charge du réseau.
Les salaires attractifs ne suffisent même plus à attirer les jeunes dans ces métiers.
« C’est compliqué, car on essaye de recruter des jeunes. Pourtant, les salaires sont assez attractifs. Un jeune peut commencer au SMIC, mais peut évoluer vers des fonctions de chef d’équipe ou de chantier avec des salaires autour de 2.000 à 2.500 euros, peut-être plus à Paris ou dans les grandes villes », a expliqué Florent Falguière, dirigeant d’une entreprise de couvreur dans l’Ariège.
Quid des métiers en forte demande ?
Les entreprises françaises rencontrent actuellement des difficultés de recrutement. Leurs intentions d’embaucher à un niveau élevé en est la principale raison. Selon une enquête récente, il y aurait plus de trois millions de projets de recrutement pour 2023.
C’est une légère baisse par rapport à l’année dernière. Stéphane Ducatez a souligné que les entreprises continuent à recruter malgré les difficultés conjoncturelles en matière d’économie. Les métiers les plus demandés sont :
- Les agents d’entretien
- Les conducteurs routiers
- Les professions de santé et d’accompagnement (les aides-soignants, les aides à domicile et les infirmiers)
- Les saisonniers de l’agriculture
Plus de 30 % des établissements prévoient d’embaucher, et un nouveau record a été établi avec 72 % des projets de recrutement en contrat durable. Parmi ceux-là, 54,3 % sont en CDI et 17,9 % sont en CDD de plus de six mois. Cette dynamique concerne surtout les établissements de moins de dix salariés.
Mais de toute évidence, l’hôtellerie et la restauration sont les secteurs les plus attractifs pour les recrutements. À eux seuls, ils comptent plus de 30 000 projets d’embauche supplémentaires sur une année. Les postes de serveurs, cuisiniers et réceptionnistes sont particulièrement en vogue, ainsi que les métiers des services à la personne.
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Les entreprises ont recours à Pôle emploi
Les employeurs déplorent un manque de main-d’œuvre. Florent Falguière a développé le problème.
« Les chantiers prennent plus de temps à se faire. Les clients attendent beaucoup. Est-ce que les gens ne sont pas intéressés par les métiers manuels ? Peut-être faudrait-il valoriser ces métiers. C’est possible que les jeunes ressentent de l’appréhension de ce métier : nous travaillons sur les toits, en hauteur. Même si on a toute la sécurité nécessaire, c’est un métier qui peut faire peur », a-t-il dit.
Malgré tout, la grande majorité des recrutements prévus pour cette année devrait avoir lieu. Les employeurs devront juste faire preuve de créativité pour trouver des candidats aux différents métiers proposés. Il pourrait être question d’un élargissement des profils recherchés, d’une meilleure formation des recrues ou d’une amélioration des conditions de travail et des salaires.
Pôle emploi semble être une solution envisagée par de nombreux recruteurs. Une grande majorité a prévu d’y avoir recours. Cependant, les chiffres montrent que ce n’est pas une garantie de succès. En effet, environ 6 % des offres déposées en 2022 ont été abandonnées faute de candidats.
Au total, ce chiffre représente un nombre important de postes non pourvus. Il pourrait se situer entre 222 000 et 339 000 en équivalent temps plein. La pénurie de main-d’œuvre ne semble donc pas prête de disparaître dans l’immédiat.