Pharmacie : quels sont les médicaments concernés par des ruptures de stock ?

De très nombreux médicaments sont actuellement en rupture de stock à la pharmacie. Ce serait dû à des problèmes d’approvisionnement.

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Il semblerait que plusieurs milliers de médicaments soient actuellement en rupture de stock. Il y aurait des problèmes d’approvisionnement à la pharmacie. Cela concerne de nombreuses catégories de produits : anticancéreux, antibiotiques, antalgiques… Ce qui pousse les pharmaciens à chercher des alternatives.

4 000 médicaments en pharmacie concernés

Dans leur quotidien, les pharmaciens doivent désormais faire des pieds et des mains pour obtenir les médicaments que le médecin prescrit. Depuis maintenant plusieurs mois, les officines font face à de très nombreuses ruptures de stocks de médicaments.

À en croire ce qu’a dit Pierre-Olivier Variot à TF1 Info, 4 000 médicaments sur 13 000 références commercialisées sont en rupture de stock. Pierre-Olivier Variot est le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

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Ces dernières semaines, les manques d’amoxicilline et de paracétamol ont fait beaucoup parler. Ce faisant, ces manques concernent actuellement tous les types de médicaments que l’on peut trouver à la pharmacie.

« C’est la partie émergée de l’iceberg », selon Noëlle Davoust dans un reportage de TF1 Info.

La présidente de l’USPO Bretagne assure que « toutes les classes de médicaments, y compris les plus importantes », connaissent des problèmes d’approvisionnement.

Pierre-Olivier Variot cite notamment des médicaments « anticancéreux, des antibiotiques, des insulines, des antalgiques, des corticoïdes ». Il explique que ces ruptures « tournent » selon les périodes.

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De son côté, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dresse une liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Ces derniers faisant l’objet de tensions. L’agence indique que cela « peut entraîner un risque de santé publique ».

Trouver des médicaments équivalents

La tendance n’est pas nouvelle, paraît-il. Selon le président du syndicat des pharmaciens, elle a commencé il y a 12 ans et s’est vu multiplier par deux en un an. Par conséquent, ces professionnels de la pharmacie passent une partie de leur temps de travail à trouver des équivalents aux médicaments manquants.

Selon Pierre-Olivier Variot :

« Par exemple, il y a deux ans, une pharmacie passait en moyenne six à sept heures par semaine [à faire cela]. Aujourd’hui, elle y passe 12 heures par semaine. »

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Cela étant, les pharmaciens disposent de plusieurs solutions, à savoir :

  • Trouver un générique s’il en existe un
  • Contacter leurs fournisseurs directement
  • Rappeler le médecin du patient pour lui trouver un médicament équivalent (en dernier recours)

« C’est très chronophage pour les pharmaciens […] et c’est aussi une source d’angoisse pour les patients », regrette Pierre-Olivier Variot.

Puis, il explique que parfois, les pharmaciens doivent parfois faire « des pieds et des mains » pour obtenir les médicaments de certains patients. Et ce, sans savoir s’ils seront toujours disponibles le mois prochain. François Tran, pharmacien à Rennes, fait le même constat. Selon lui, la moitié des lignes de commande quotidienne de produits est en rupture de stock.

« Généralement, on arrive à se débrouiller, et si on n’a pas d’autre possibilité, on renvoie les patients vers d’autres pharmacies », a expliqué François Tran dans le reportage de TF1 Info.

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Les raisons de ces ruptures de stock

Plusieurs raisons peuvent expliquer ces ruptures de stock. D’abord, il y a parfois « une inadéquation entre les besoins et la production », avance Pierre-Olivier Variot. Le paracétamol, par exemple, a vu sa consommation augmenter avec la triple épidémie de Covid-19, bronchiolite et grippe.

Le représentant de pharmaciens cite également des chutes de productions à cause des problèmes d’approvisionnement en matières premières. Il évoque aussi des problèmes de lots, avant de pointer les prix pratiqués en France. Les industriels vendent à d’autres pays parce qu’en France, « on fait les médicaments les moins chers d’Europe ».

« Un industriel qui a aussi un but lucratif, dans un prix en permanence encadré ne peut plus suivre, et va donc prioriser les pays voisins qui achètent plus cher », a déclaré Noëlle Davoust.

Imposer un stock minimum de 4 mois

L’USPO incite donc l’État à agir afin d’éviter que le prix des médicaments continue de baisser. Comme l’ont déjà fait plusieurs pays de l’Europe, dont l’Allemagne. En effet, en Allemagne, ils sont en train de revoir le système pour qu’il soit plus attractif auprès des fournisseurs.

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Le syndicat des professionnels de la pharmacie travaille également avec l’ANSM. C’est dans le but d’imposer un stock minimum de 4 mois pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. En attendant, le Sénat a acté la création d’une commission d’enquête sur la pénurie de médicaments à la pharmacie.

C’était ce mercredi, à la demande du groupe CRCE qui est à majorité communiste. Cette commission d’enquête devra « identifier les responsabilités face aux pénuries de médicaments ». C’est ce que dit le texte de la sénatrice CRCE Laurence Cohen.

Ces responsabilités ont été « multipliées par trente en dix ans dans les pharmacies ». La commission devra par ailleurs interroger la question de la relocalisation des usines de production en France.

Source : TF1 Info

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