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Ces derniers mois, les Français font face à une inflation record. Résultat ? Ils ont beaucoup perdu en pouvoir d’achat. Mais dans ce contexte économique difficile, ils doivent aussi composer avec un autre problème. En effet, les arnaques en tout genre connaissent un véritable essor en ce moment. Et les escrocs ont différentes astuces pour sévir. Certains frappent aux portes, ou guettent les personnes âgées aux distributeurs. Mais de nos jours, la plupart des arnaqueurs passent par des moyens détournés, comme des SMS ou des emails frauduleux. Afin d’obtenir la confiance de leurs proies, ils n’hésitent pas à usurper l’identité d’entreprises ou d’institutions publiques. Ainsi, le gouvernement a décidé de mettre la population en garde au sujet des faux avis de contravention.
Hameçonnage : de quoi parle-t-on ?
Le mode opératoire de cette arnaque n’a rien d’une nouveauté. Ce principe existe depuis des années sous le nom d’hameçonnage ou encore de phishing. En clair, cette méthode consiste à contacter des personnes par SMS ou encore par courriel, en se faisant passer pour quelqu’un ou pour une organisation. L’objectif ? Réussir à duper les destinataires pour leur extorquer leurs données personnelles ou encore leur argent. Dans le cas présent, les escrocs prétendent vous écrire au nom des services en charge de gérer les avis de contravention.
Comme souvent dans ce genre d’arnaque, ils jouent sur vos émotions pour vous pousser à agir sans réfléchir. Parfois, les arnaqueurs parviennent à faire des victimes en leur faisant miroiter des gains ou encore de bonnes affaires. Mais dans le cas présent, on a plutôt affaire à des escrocs qui mettent les destinataires sous pression. En effet, les messages qu’ils envoient font directement référence à un avis de contravention, à régler au plus tôt. De quoi effrayer les plus crédules, et les convaincre de payer.
À lire Carte bancaire : pourquoi il est important de la signer au dos ?
D’après le site gouvernemental Cybermalveillance, voici quelques exemples des SMS et des emails reçus par les victimes :
« INFO ANTAI : Vous avez une contravention à payer. Afin d’éviter toute pénalité veuillez la régler via… »
« AMENDE GOUV : Nos agents ont trouvé une contravention rattachée à votre dossier. Veuillez consulter les détails de la contravention via… »
« INFO ANTAI : Vous avez un retard paiement de 35,00€. Dossier référence 3001785. Consulter mon dossier via… »
Faux avis de contravention : ne cliquez pas sur les liens !
Comme vous avez pu le voir, les arnaqueurs tentent d’imiter les tournures de phrases employées par les services publics. Néanmoins, leur stratagème ne s’arrête pas là. Aussi, pour que l’illusion puisse convaincre leurs proies, ils ajoutent généralement un lien dans les textos et courriels qu’ils envoient en masse. L’objectif ? Inciter les destinataires à cliquer, soi-disant, pour découvrir et payer l’avis de contravention. Bien-sûr, il s’agit d’une supercherie, visant à collecter vos données personnelles, et à vous tromper pour obtenir un paiement.
Comment s’y prennent-ils ? En développement, de toutes pièces, des sites non sécurisés, dont l’apparence reprend la charte graphique des services officiels. Mise en page, logo, couleur : à première vue, les victimes pensent réellement avoir affaire à l’administration. Ainsi, elles ne se méfient plus et dévoilent leurs informations sensibles sans craindre quoi que ce soit. Souvent, dans le cadre de l’arnaque à l’avis de contravention, on vous demande de remplir un formulaire avec vos noms, prénoms, date de naissance, code postal…
Enfin, pour persuader les plus réticents, les escrocs n’hésitent pas à faire référence à des peines et des sanctions, applicable si vous ne versez par l’argent. Certains prétendent même indiquer votre numéro de dossier. Mais ces affirmations n’ont absolument rien d’authentique.
Avis de contravention : ne dévoilez pas vos coordonnées bancaires
Pour finaliser l’opération, les arnaqueurs vous demanderont de régler l’amende par carte bancaire. Là encore, la page semble similaire à n’importe quelle étape de paiement sur un site web. Ils tenteront donc d’obtenir vos numéros de carte bancaire, ainsi que le cryptogramme. C’est-à-dire, le code à 3 chiffres qui se trouvent au dos de la carte.
En partageant vos informations personnelles ou bancaires, vous ne prenez de gros risques. En effet, les informations collectées, en utilisant le prétexte de l’avis de contravention, pourront ensuite se revendre à d’autres malfaiteurs. Mais les arnaqueurs pourraient aussi exploiter vos numéros de cartes bancaires pour vider vos comptes, en réalisant des achats en ligne à votre insu.
Les réflexes si vous recevez un message frauduleux
Pour commencer, jetez un oeil à l’adresse du lien contenu dans le message. Et n’hésitez pas à vérifier l’orthographe en détail, ainsi que l’extension de l’URL (.fr, .com, .org…). Et gardez à l’esprit que le seul site officiel en charge des avis de contravention est le suivant : www.amendes.gouv.fr.
Si vous constatez des irrégularités dans les SMS ou courriels reçus, voici la marche à suivre :
- Ne répondez pas à cette tentative d’hameçonnage. Et ce, même pour vous en prendre à l’arnaqueur ou lui dire que vous l’avez démasqué. Cela ne ferait que vous mettre davantage en danger.
- Vous pouvez signaler cette arnaque en le transférant au 33 700 (SMS) ou via Signal Spam (pour les emails).
- Informez les autorités sur cet hameçonnage aux avis de contravention en déposant un signalement sur la plateforme dédiée du ministère de l’Intérieur (Pharos) : Internet-signalement.gouv.fr.
Avis de contravention : que faire si vous êtes tombé dans le piège ?
Si vous avez transmis vos données bancaires, vous devez immédiatement contacter votre banque pour faire opposition. Dans tous les cas, sachez que le 0 892 705 705 pourra aussi vous aider sur ce point. Cependant, notez bien qu’il s’agit d’un numéro surtaxé (à hauteur de 0,34 euro la minute).
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Ensuite, gardez soigneusement les SMS ou courriels reçus dans le cadre de cette arnaque à l’avis de contravention. Puis transmettez-les aux autorités via la plateforme Perceval, du Ministère de l’Intérieur. Par la suite, rendez-vous au commissariat pour déposer plainte. Vous pouvez également faire cette démarche par écrit, en adressant votre plainte par courrier au procureur de la République dont vous dépendez. Vous pouvez aussi composer le 116 006 (numéro gratuit) pour obtenir des conseils via France Victimes. Cette association offre un accompagnement 7 jours sur 7, de 9 h à 19 h. Enfin, avec les récépissés du signalement effectué sur Perceval, et de votre plainte, contactez votre banque. Vous pourrez ainsi demander le remboursement des sommes perdues dans la cadre de cette escroquerie.