Sécurité routière : les radars auront bientôt vos téléphones à l’œil, voici comment

Pour améliorer la sécurité routière, le gouvernement envisage de confier une nouvelle mission aux radars : surveiller les automobilistes qui utilisent leur smartphone au volant.

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La relation conflictuelle entre les Français et les radars a commencé il y a maintenant plus de 20 ans. À l’époque, un certain Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, veut mettre les conducteurs au pas. Concernant la sécurité routière comme pour la délinquance, l’ancien maire de Neuilly était adepte de la « tolérance zéro ». Même s’il a sûrement revu sa copie en atterrissant devant les tribunaux à maintes reprises ces dernières années.

Quoi qu’il en soit, les radars n’ont pas cessé de se multiplier au bord des routes ces dernières années. Pour certains, il s’agit d’un stratagème bien huilé afin de taper les Français au portefeuille. Pour d’autres, c’est une contrainte qui les force à lever le pied. Ce qui a donc un bénéfice sur la sécurité routière. Néanmoins, le gouvernement songe à aller plus loin. L’objectif ? Que ces machines puissent aussi flasher ceux qui passent des appels ou envoient des messages en roulant… On fait le point !

Plus de contrôle automatisé, pour une meilleure sécurité routière ?

L’exécutif a révélé ce plan dans une annexe du projet de loi de finances 2025. Dans une partie intitulée : « l’action et les moyens mis en œuvre par l’État dans le cadre du système de contrôle automatisé ». L’objectif ? Passer le nombre de radars de 4 000 à 4 160. Mais pour optimiser la sécurité routière, cette mesure prévoit aussi d’équiper les radars avec des capteurs spéciaux. Ainsi, ils auraient la faculté de repérer les téléphones tenus en main. Tout comme l’absence de ceinture ou le non-respect des distances de sécurité. Derrière cette nouveauté, une technologie dont vous avez sûrement entendu parler : l’IA.

« [Une] extension de l’usage de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer les performances du contrôle automatisé. », c’est ainsi que le gouvernement explique cette future mesure.

Il n’en fallait pas plus pour que l’association 40 millions d’automobilistes monte au créneau. Elle a d’ailleurs pris la parole via un communiqué lundi, fustigeant :

« le recours à outrance au système de verbalisation automatique »

À quoi s’attendre ?

De son côté, la délégation de la Sécurité routière a répondu dans le Parisien. Elle promet que cette nouvelle fonctionnalité ne sera pas déployée en 2025. Elle évoque simplement une phase d’expérimentation.

« Au mieux, quelques tests pourraient être effectués si jamais la technologie devait être homologuée. »

Or, l’homologation est un processus lent, qui peut durer plusieurs années. Actuellement, il n’y a pas de radar capable de verbaliser ceux qui dégainent leur portable au volant. Et pour l’heure, le gouvernement n’a pas donné d’information sur la mise en place de cette nouveauté. On ignora également si les radars actuels devront faire l’objet d’un remplacement.

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Mais l’utilisation de l’IA pour améliorer la sécurité routière n’a rien d’irréaliste :

« L’intelligence artificielle est capable de segmenter tous les objets présents dans une image. », confirme Karine Deschinkel, une experte qui dirige le laboratoire d’information au sein de l’Institut FEMTO-ST. 

En clair, cette technologie peut à faire analyser des images (photos ou vidéos) pour repérer les infractions des conducteurs. Il faudra simplement apprendre à l’IA à détecter certains objets et comportements. Ensuite, il faudra installer des caméras haute définition sur les radars. Afin d’avoir une bonne visibilité sur l’intérieur des véhicules en mouvement.

« Il s’agit de la même technologie que celle permettant de détecter des tumeurs sur des images médicales. », note Colin de la Higuera, en poste au laboratoire des sciences du numérique de Nantes.

Sécurité routière : les limites de l’IA

Sur la route, beaucoup d’éléments pourraient perturber les capteurs. Il peut s’agir de simples reflets ou de vitres teintées. Cela pourrait causer des erreurs du côté de l’intelligence artificielle, et entraîner des faux positifs. Tout dépend de l’efficacité de ces contrôles automatisés en termes de sécurité routière.

« Il n’y a pas de règle générale sur le taux d’erreur toléré, cela dépend du domaine. », précise Frederick Benaben, enseignant et chercheur à l’IMT Mines Albi. 

Pour faire les choses bien, il faudrait donc qu’un humain vérifie toutes les infractions enregistrées par les radars.

« L’IA va dire : j’ai vu un téléphone et une personne physique va aller vérifier à partir de l’image. », ajoute Frederick Benaben.

À savoir : ce dispositif existe déjà chez nos voisins britanniques. En effet, des tests ont eu lieu en 2023. Mais pour la France, aucun calendrier n’a été dévoilé pour le moment.

Sources : leparisien.fr

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