Si vous avez récemment été licencié, et que vous pointez chez France Travail, cette nouvelle va peut-être vous réjouir. En effet, les conditions d’indemnisation de cet organisme ont pu se durcir ces derniers temps. Avec un objectif clair : remettre les chômeurs à l’emploi, le plus tôt possible. Une politique qui sous-entend que certains bénéficiaires feraient durer leur période de chômage, par pur plaisir. Or, l’indemnité ne dure que quelques mois. Passé ce délai (qui varie selon l’âge et le profil de chacun), France Travail ne verse plus l’ARE.
Ceux qui n’ont plus le droit à leurs indemnités, mais qui n’ont toujours pas retrouvé de poste arrivent ainsi en fin de droits. Ce qui signifie qu’ils ne peuvent plus percevoir l’ARE. Le plus souvent, ces personnes basculent vers l’allocation de solidarité spécifique (ASS). Or, ces derniers mois à Matignon, Gabriel Attal avait juré de supprimer cette prestation sociale. Pour orienter les chômeurs en fin de droit vers le RSA. Mais il a cédé sa place de Premier ministre à Michel Barnier… Et désormais, la donne a changé.
Chômage : pourquoi l’ASS est maintenue ?
Depuis septembre dernier, la France a enfin un nouveau gouvernement. Or, parmi les nouveaux ministres se trouve une certaine Astrid Panosyan-Bouvet. Cheffe d’entreprise et ancienne conseillère d’Emmanuel Macron. Elle a préféré maintenir l’ASS pour les personnes n’ayant plus droit au chômage. Mettant fin aux manœuvres entreprises par Gabriel Attal. Mais alors, comment expliquer une telle divergence entre deux figures d’un même parti ?
Selon la nouvelle ministre du Travail, l’allocation de solidarité spécifique profite à des publics déjà très modestes. Et le plus souvent, il s’agit de personnes qui se retrouvent au chômage en fin de carrière. Ce qui restreint fortement leurs chances de se faire embaucher. En effet, boudés par les employeurs, les seniors subissent un chômage forcé que les pouvoirs publics ont bien du mal à faire reculer.
« J’ai demandé – et obtenu – qu’on sorte cette allocation de toutes les discussions budgétaires. Et qu’on ne la supprime pas en l’état. Il faut savoir que la moitié des allocataires de l’ASS vit en dessous du seuil de pauvreté. Une moitié a aussi plus de 50 ans. », a fait savoir Astrid Panosyan-Bouvet dans Ouest-France.
Rappelons que l’ASS s’adresse à ceux qui ont épuisé leurs droits au chômage. Elle est accordée pour une durée de 6 mois renouvelable. Son montant se limite à une indemnité journalière de 19,01 euros. Précisons que cette prestation représente 1,65 milliard sur le budget de la France en 2024. Cette enveloppe couvre les versements pour 245 985 personnes. Ce qui correspond à une baisse de 12 % des allocataires, par rapport à 2023. Rappelons que pour les chômeurs qui approchent de la retraite, l’ASS reste plus avantageuse que le RSA. D’où l’intérêt de maintenant ce dispositif.