Il y a deux mois, de nombreux Français ont fait le déplacement pour se rendre aux urnes. L’objectif ? Voter aux législatives anticipées. Un scrutin organisé à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin par Emmanuel Macron. En effet, ce dernier avait fait ce choix en constatant la percée du RN lors des élections européennes (en juin dernier). Finalement, le 7 juillet, le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête. Ce qui, immédiatement, avait donné lieu à des manifestations, dans une ambiance festive pour les militants de gauche. Et pour cause : ils pensaient enfin pouvoir dire adieu au tandem Macronie / RN, qui régit tous nos scrutins depuis une quinzaine d’années (au bas mot).
Cela dit, le président n’a pas admis la victoire du NFP. Il a préféré attendre la fin des JO pour désigner le futur Premier ministre. La coutume aurait voulu qu’il nomme Lucie Castets, investie par les partis de l’alliance de gauche. Et après presque 60 jours de suspense intenable, il a porté son choix sur Michel Barnier. À ne pas confondre avec Michèle Bernier. Cet homme politique issu des rangs des Républicains a une solide expérience. Mais son arrivée à Matignon a entraîné d’importantes manifestations ce samedi. Et pour cause : son parti n’a recueilli que 7 % des voix lors des législatives ! Dans ce contexte, un certain nombre de Français ont la sensation de s’être fait avoir. Pour dire les choses poliment…
Des manifestations à Paris et ailleurs
« Coup d’État », « coup de force » ou encore « déni de démocratie ». Vous avez certainement vu passer ces expressions dans les journaux, à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Malgré un taux de participation exceptionnellement élevé en juillet dernier, les élections législatives n’ont pas clarifié grand-chose. Et après des semaines d’attente, la nomination de Michel Barnier a ajouté encore plus d’huile sur le feu. Voilà pourquoi ce samedi, la gauche (et pas que) avait rendez-vous pour une journée de manifestation. À Paris, les organisateurs estiment que 160 000 personnes ont participé. Comme souvent, la préfecture a donné un chiffre plus modeste : 26 000.
« La démocratie, ce n’est pas seulement l’art d’accepter d’avoir gagné, c’est aussi l’humilité d’accepter de perdre. (…) Il n’y aura pas de pause, je vous appelle à une bataille de longue durée. », a déclaré Jean-Luc Mélenchon, incontournable dans le cortège parisien ce samedi.
Les images de la mobilisation à Paris contre « un coup de force d’Emmanuel Macron » au départ de Bastille.#manifestation pic.twitter.com/i9m0AMn4J0
— Remy Buisine (@RemyBuisine) September 7, 2024
Certes, la nomination de Michel Barnier à Matignon a déclenché la colère des militants. Mais il faut savoir que cette mobilisation était prévue depuis le mois d’août. Souvenez-vous : il y a quelques jours, chacun tentait de comprendre la logique d’Emmanuel Macron. Or, en choisissant la droite, après la percée de la gauche, le président a envoyé un message dangereux à la population. Remettant en cause l’utilité du vote. Alors qu’il est déjà bien délaissé par les citoyens. En dehors de la capitale, d’autres manifestations ont eu lieu. Rassemblant des milliers de participants à Nantes ou encore Rennes. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucun incident ou débordement n’est à déplorer.