Ces derniers mois, Judith Godrèche a pris la tête du mouvement MeToo en France. Elle-même victime d’abus dans sa jeunesse, elle accuse Benoît Jacquot et Jacques Doillon. La comédienne recueille aussi la parole des autres. Elle en a même fait un court métrage, présenté à Cannes en mai dernier, Moi aussi. Son engagement est aussi politique. Puisqu’il y a quelques semaines, elle a pu obtenir l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans le monde du cinéma.
Malheureusement, après la percée retentissante du RN, Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale. Résultat ? La commission d’enquête tombe à l’eau. Face à l’extrême-droite qui monte, Judith Godrèche aimerait soutenir pleinement le Front Populaire, qui regroupe l’ensemble de la gauche. Mais elle regrette des erreurs commises par la LFI, notamment par Jean-Luc Mélenchon.
Judith Godrèche aimerait que la France Insoumise se ressaisisse
Le mouvement lancé en 2016 a eu ses moments de gloire et ses tourmentes. En 2022, les députés LFI avaient fait front avec les socialistes et les écologistes. Alors qu’il ne reste que quelques jours avant les législatives anticipées, l’union reste le mot d’ordre. Le NPA, le PS, le PCF, EELV et LFI se sont alliés, derrière le nouveau Front populaire. Dans l’effervescence générale, Jean-Luc Mélenchon aurait évincé plusieurs députés sortants. Tout en misant sur Adrien Quatennens pour la première circonscription du Nord. Problème : ce dernier a été condamné pour violences conjugales en 2023. Cette investiture indigne donc de nombreuses féministes. À commencer par Judith Godrèche.
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L’actrice se joint à la grogne générale, qui se fait entendre au sein même de la France Insoumise. François Ruffin a été parmi les premiers se faire entendre au sein de la France Insoumise :
« L’extrême droite tape à la porte du pouvoir. Et que font-ils ? Ils divisent. Ils purgent des candidats sortants, sans autre motif qu’ils et elles ont une parole libre, sans laisse ni muselière. Et, dans le même temps, qui protègent-ils ? Adrien Quatennens, auteur de violences conjugales. », a tweeté l’homme politique originaire d’Amiens.
Des propos salués par Judith Godrèche, qui les a partagés dans sa story Instagram.
« Je suis de votre avis François Ruffin ! »
Autre prise de position, celle de Clémentine Autain, connue pour son engagement envers les droits des femmes. Mais aussi élue de la Seine-Saint-Denis, dans le groupe LFI depuis plusieurs années.
« À la France Insoumise, il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie, manifesté contre l’antisémitisme après le 7 octobre et plaidé pour l’union des gauches et des écologistes. L’extrême droite est aux portes du pouvoir, un rassemblement inédit vient d’être constitué à gauche, et LFI décide de fracturer notre mouvement et d’affaiblir le rassemblement. J’appelle à la responsabilité de la direction de La France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon qui appelait cette semaine « à jeter les rancœurs à la rivière ». J’appelle à ne pas créer du dégoût de la politique. », a écrit la députée sortante sur X, après avoir déploré une purge au sein de la France Insoumise (pour Raquel Garrido et Alexis Corbière).
Là encore, Judith Godrèche paraît admirative :
« Merci pour ta force et ton courage, Clémentine Autain. », a commenté l’actrice via Instagram.
Une bien mauvaise publicité pour le Front populaire, qui représente pourtant tant d’espoirs pour certains électeurs. Espérons que Jean-Luc Mélenchon, malgré son caractère parfois orageux, entendra raison. Il reste encore quelques heures, pour rectifier le tir avec des investitures qui mettront tout le monde d’accord. La suite, on la connaîtra le 30 juin.