Ces derniers temps, Bruno Le Maire le dit et le répète : il faut que la France fasse des économies. Et pour ce faire, une seule solution, selon le ministre : réduire nos dépenses. Et surtout, les dépenses sociales. Ainsi, il entend bien rompre avec le modèle de l’État providence. Pour s’orienter vers un modèle d’état protecteur. Même son de cloche chez Gabriel Attal, qui souhaite réduire l’indemnisation des chômeurs. En promettant de ne pas alourdir les impôts des classes moyennes. Or, après avoir rogné le nombre d’enseignants, l’exécutif songe maintenant à diminuer l’indemnisation des arrêts maladie.
Rappelons que ce dispositif permet, sur avis médical, de justifier une absence pour raison de santé auprès de l’employeur. Il s’agit d’un acquis social que le monde entier nous envie. Et qui permet au salarié de se soigner dans les meilleures conditions. Sans avoir à attendre que les choses empirent. Ni venir travailler en étant souffrant. Cela dit, les arrêts maladie impliquent déjà une perte de salaire. En effet, la Sécurité sociale applique ce qu’on appelle un délai de carence. Or, elle pourrait bien l’étendre à l’avenir… On vous explique tout !
Vers une baisse de la prise en charge des arrêts maladies
Le 27 mars dernier, le Premier Ministre a pris la parole lors du JT de TF1, face à Gilles Bouleau. Lors de cet entretien, il a évoqué bien des thématiques, très différentes les unes des autres. Mais parmi les annonces de Gabriel Attal, beaucoup ont retenu l’idée d’une rencontre, en présence des partenaires sociaux. On sait désormais que cette fameuse table ronde devrait avoir lieu le 20 avril 2024. Or, réduire la prise en charge des arrêts maladies fait partie des sujets qui seront à l’ordre du jour.
« Le gouvernement prévoit de remettre au goût du jour une piste déjà envisagée lors du budget 2024 : baisser la prise en charge des arrêts de travail. », révèle le journal La Tribune.
Or, une telle mesure pourrait avoir de lourdes conséquences sur les revenus des salariés en cas de problème de santé. En effet, pour certains travailleurs, il y a aujourd’hui 3 jours de carence. En clair, en cas de maladie ou d’incapacité temporaire, ils font une croix sur trois jours de salaire. Puis, la Sécurité sociale commence à leur verser une indemnité, au 4ᵉ jour des arrêts maladies. Si on allonge les délais de carence, il y a donc un gros risque de voir la rémunération chuter. De façon assez inquiétante…
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Mais le sujet suscité également des craintes du côté des employeurs. Et pour cause : le Code du travail n’oblige pas les employeurs à compenser les jours de carence. Or, certaines grandes entreprises ont pris l’habitude de proposer cet avantage à leurs salariés. Ainsi, leurs travailleurs en arrêts maladie gardent 100 % de leurs revenus. Puis l’entreprise indemnise les 3 jours de carences. Jusqu’à ce que la Sécurité sociale ne prenne le relais. Et si on augmente le délai de carence, les patrons risquent de sentir passer la note. Rappelons qu’avec cette mesure, le gouvernement espère faire 1 milliard d’euros d’économie par an. Affaire à suivre !